1993 : r ?forme Balladur, contre les
salari ?s du priv ?.
1996 : accords sur les retraites
compl ?mentaires.
2003 : r ?forme Fillon, contre les
fonctionnaires et les salari ?s du priv ?.
2007 : alignement des r ?gimes sp ?ciaux.
Toutes ces r ?formes ont un point
commun : faire baisser chaque ann ?e le
niveau des retraites. La diminution est
d ?j ? de plus de 20 %, notamment ?
cause du calcul de la retraite sur la base
des 25 meilleures ann ?es pour les
salari ?s du priv ? et de l’indexation sur
les prix et non plus sur les salaires. Nous
assistons progressivement au retour de
la pauvret ? chez les personnes ?g ?es.
Les femmes sont les plus touch ?es,
parce qu’elles sont particuli ?rement
victimes de carri ?res incompl ?tes,
interrompues au moment des
maternit ?s et de l’ ?ducation des enfants.
Pour les gouvernements auteurs de
ces r ?formes, l’objectif est double :
moins r ?mun ?rer les retrait ?s et ouvrir
aux march ?s financiers le domaine de la
retraite, qui rel ?ve encore pour
l’essentiel de la protection collective.
|
Mais, faute de revenus suffisants issus
de cette derni ?re, se d ?veloppe
aujourd’hui la retraite par
capitalisation :
– mis en place par la r ?forme Fillon de
2003, les Plans d’ ?pargne retraite
collectifs (PERCO), abond ?s par les
entreprises, et, pour celles et ceux qui le
peuvent individuellement, les Plans
d’ ?pargne retraite populaires (PERP) ;
– les assurances-vie ou l’encouragement
aux investissements immobiliers. Ces
r ?formes s’inscrivent dans un
mouvement d’ensemble de
d ?mant ?lement des syst ?mes de
protection sociale collectifs, aussi bien
celui de l’assurance maladie que celui
des retraites par r ?partition.
Pour le
capitalisme n ?olib ?ral, l’objectif est de
restreindre la part de la richesse qui est
socialis ?e par le biais de l’ ?tat, des
collectivit ?s locales et de la s ?curit ?
sociale, et d’ouvrir ainsi de nouveaux
champs ? l’accumulation du capital.
Or, la finance, ? la recherche du profit
maximal, s’oppose aux augmentations
de salaires, au droit du travail et aux
droits sociaux. Sur les march ?s
financiers, lorsqu’une crise se
d ?clenche, les retraites par
capitalisation ne sont pas ? l’abri d’un
effondrement aux cons ?quences
tragiques pour des millions de retrait ?s.
Selon les nouvelles projections du
Conseil d’orientation des retraites
(COR), le d ?ficit devrait se situer ? 1 %
du PIB en 2020 (1,5 % si l’ ?ge de d ?part
? la retraite n’augmentait pas) puis ? 1,7
% en 2050. On peut v ?rifier d ?s
aujourd’hui que des pr ?l ?vements d’un
tel ordre de grandeur sont r ?alisables.
Les exon ?rations de cotisations sociales
consenties aux entreprises repr ?sentent
d ?j ? ? elles seules 1% du PIB (en 2005).
Les dividendes distribu ?s par les
soci ?t ?s ont litt ?ralement explos ? depuis
les ann ?es 1990. Revenir sur les
exon ?rations de cotisations (qui sont
des cadeaux au patronat et une
incitation ? pratiquer des bas salaires) et
ponctionner une (petite) partie des
dividendes g ?n ?reusement accord ?s
permettraient de faire face sans trop de
difficult ?s aux d ?ficits annonc ?s. Le
probl ?me du financement des retraites
n’est pas un probl ?me ?conomique ou
financier, mais un probl ?me politique.
|