Mouvement d’éducation populaire tourné vers l’action, Attac est l’Association pour la Taxation des Transactions financières et l’Action Citoyenne. A l’origine du mouvement Attac, un éditorial d’Ignacio Ramonet publié dans le Monde Diplomatique en décembre 1997 : "Désarmer les marchés". Ce document fondateur se conclut par un appel à la constitution d’une ONG réclamant la mise en place d’une taxe "Tobin" :
La mondialisation du capital financier est en train de mettre les peuples en état d’insécurité généralisée. Elle contourne et rabaisse les nations et leurs Etats en tant que lieux pertinents de l’exercice de la démocratie et garants du bien commun.
(...)
Pourquoi ne pas créer, à l’échelle planétaire, l’organisation non gouvernementale Action pour une Taxe Tobin d’Aide aux Citoyens (Attac) ? En liaison avec les syndicats et les associations à finalité culturelle, sociale ou écologique, elle pourrait agir comme un formidable groupe de pression civique auprès des gouvernements pour les pousser à réclamer, enfin, la mise en œuvre effective de cet impôt mondial de solidarité.
Imaginée dès 1972 par James Tobin, prix Nobel d’économie (1981), cette taxe porterait sur les transactions des marchés de change et aurait pour effet, selon son concepteur, de jeter des grains de sables dans les rouages de la spéculation. D’un taux modeste, une telle taxe n’entraverait pas les transactions d’origine économique, mais, prélevée à chaque opération, elle découragerait les ’allers-retours’ et autres opérations à court terme caractéristiques de la spéculation.
La réaction des lecteurs à l’éditorial d’Ignacio Ramonet dépasse toutes les attentes de son auteur. Face à l’afflux de courrier au cours des premiers mois de 1998, le Monde Diplomatique est mis au pied du mur. La constitution de l’association Attac en France est confiée à Bernard Cassen, directeur général. L’Assemblée Constitutive a lieu le 3 juin 1998. Un an plus tard, l’association compte 10000 adhérents qui débattent et s’organisent, notamment grâce aux moyens de communication électronique mis en place très rapidement. Parallèlement, des groupes informels se constituent dans de nombreuses villes françaises, ils deviendront les "Groupes Locaux" d’Attac France. En région parisienne, une première réunion publique a lieu au Divan du Monde en octobre 1998, puis deux réunions à la bourse du travail en décembre 1998 aboutissent à la création des groupes locaux d’Ile de France. On compte aujourd’hui plus de 250 groupes locaux. Cette structure est complétée par un Conseil Scientifique, auquel viennent s’ajouter plus tard une Coordination d’Elus et un Réseau de Villes adhérentes.
Depuis sa naissance, l’association Attac France oeuvre à la naissance d’un mouvement international Attac, indispensable à la pertinence, la légitimité et la force de ses revendications. Il s’agit tout d’abord de contacts avec des associations, réseaux et coordinations d’autres pays partageant les objectifs d’Attac France, lors d’une réunion de travail les 11 et 12 décembre 1998. Des Associations Attac voient le jour dans d’autres pays : Brésil, Belgique, Suisse, Espagne, Italie, Russie, Canada, Suède, Tunisie, Corée du Sud, ... Un réseau se constitue, sans structure hiérarchique ni centre géographique, autour d’une plate-forme commune. Des grands événements internationaux sont l’occasion d’intensifier et d’élargir les échanges : Sommet Alter Davos en janvier 1999, Rencontres Internationales de Saint-Denis en juin 1999, Contre-Sommet de Seattle en novembre 1999, Contre-Sommet de Genève de Porto Alegre en janvier 2001, Rencontres Euromed de novembre 2000, Contre-Sommet de Gènes de juillet 2001.
L’association Attac se distingue dans le paysage politique français par le nombre de ses militants mais aussi par la variété des acteurs du mouvement social qui ont participé à sa création. Il s’agit de personnalités (Gisèle Halimi, Manu Chao, Viviane Forrester, Philippe Val, Daniel Mermet, ...), d’associations (AC !, Agir ici, APEIS, MRAP, DAL, Droits devant !, Ligue de l’enseignement, Raisons d’Agir, ...), de publications ( Le Monde Diplomatique, Témoignage Chrétien, Politis, Charlie Hebdo, Alternatives Economiques, Pétition, Transversales Science/Culture) ou de syndicats ( Groupe des 10, SUD-PTT, SNES, Confédération Paysanne, FSU, certaines fédérations CFDT et CGT, ...). Les sujets traités par Attac font l’objet d’un consensus entre ces différents acteurs, ce qui explique que l’association ne se prononce pas sur certains sujets.
De manière générale, le cadre dans lequel s’inscrivent les revendications et actions d’Attac est la plate-forme d’Attac France. Le fil conducteur en est la mondialisation financière et ses mécanismes (spéculation, paradis fiscaux, accords et organisations internationaux, ...) et ses conséquences politiques et sociales : confiscation du droit des citoyens à décider collectivement de leur avenir, dégradation des conditions de travail, recul des valeurs de solidarité. La taxe Tobin est présentée comme un premier objectif à atteindre :
Un tel dispositif mettrait du sable dans les rouages de la spéculation. Il alimenterait des logiques de résistance, redonnerait des marges de manoeuvre aux citoyens et aux Etats et, surtout, signifierait que le politique reprend le dessus. A cette fin, les signataires se proposent de créer l’association, ATTAC qui leur permettra de produire et de diffuser de l’information pour agir en commun, tant dans leurs pays respectifs qu’aux niveaux européen et international. En vue d’entraver la spéculation internationale, de taxer les revenus du capital, de sanctionner les paradis fiscaux, d’empêcher la généralisation des fonds de pension et, d’une manière générale, de reconquérir les espaces perdus par la démocratie au profit de la sphère financière et de s’opposer à tout nouvel abandon de souveraineté des Etats au prétexte du « droit » des investisseurs et des marchands. Il s’agit tout simplement de se réapproprier ensemble l’avenir de notre monde.
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Le Groupe Local |
Attac 15e |
La naissance d’Attac 15e remonte aux réunions publiques organisées par Attac France à la bourse du travail, en décembre 1998, pour organiser la mise en place des comités locaux d’Ile-de-France. Lors du découpage de Paris qui s’y effectue, un groupe local est dévolu au 15e arrondissement, l’un des plus peuplé de la capitale et représenté par une dizaine de personnes à la bourse du travail. Au cours du mois de janvier, une première réunion s’organise dans le 15e, dans des locaux prétés exceptionnellement par Transversales / Sciences / Culture. Les suivantes auront lieu au Foyer de Grenelle, près du métro La Motte Picquet Grenelle. Ce foyer protestant est quasiment le seul lieu du 15e ouvert aux associations pour un prix raisonnable et Attac15e (tout comme la Ligue des Droits de l’Homme et d’autres) y a toujours reçu un accueil chaleureux, même lors des manoeuvres d’intimidation de la mairie à propos de notre domiciliation administrative au foyer.
Si les premières réunions d’Attac 15e sont consacrées aux prises de contact, à la réflexion sur ce que peut signifier l’engagement à Attac et à l’élaboration de l’organisation du groupe, le groupe local se soude et s’agrandit également sur le terrain : avant la fin de l’hiver Attac 15e se fait connaître sur les marché de La Motte Picquet et Convention. La pétition nationale sur la taxe Tobin lancée par Attac France fournit un objectif simple et motivant, les signatures sont récoltées sur les marchés ou lors de déplacements dans les manifestations parisiennes du printemps. Une première réunion de réflexion économique est organisée au foyer de Grenelle. Au fil des rencontres sur les marchés, des annonces dans les journaux membres d’Attac et de la montée en puissance des listes de diffusion électroniques d’Attac France, le nombre de sympathisants du 15e augmente. Des contacts sont pris avec la Ligue des Droits de l’Homme du 15e et les Amis du Monde Diplomatique.
A la fin du printemps est prise la décision de constituer une association loi de 1901 pour formaliser l’existence du groupe local, lui donner une visibilité et en faire un interlocuteur valable vis-à-vis de la mairie ou des autres associations de l’arrondissement, ainsi que pour pouvoir recueillir un financement d’Attac France (issue des cotisations des habitants du 15e à Attac France). L’assemblée générale constitutive vote les statuts, élit un groupe de coordination (qui joue le rôle du conseil d’administration) et le bureau.
Une journée de séminaire du groupe de coordination permet de définir des priorités et des objectifs pour l’année 1999 - 2000. Depuis deux autres assemblées générales ont eu lieu, renouvelant le bureau et le groupe de coordination, tandis que des groupes de travail élargissaient l’activité d’Attac 15e et consolidaient son enracinement local. Toute personne membre d’Attac France peut adhérer à Attac 15e, les cotisations « locales » ainsi collectées venant ainsi s’ajouter aux sommes reversées par Attac France sur les cotisations « nationales » pour couvrir la location des salles et les frais postaux.
L’organisation de l’association Attac 15e est relativement classique. A chaque assemblée générale ordinaire est élu un bureau et un groupe de coordination. Le bureau est constitué de deux co-présidentEs, deux co-secrétaires et deux co-trésorierEs (un homme et une femme à chaque fois). Le groupe de coordination, dont le nombre des membres est variable, joue le rôle d’un conseil d’administration. Il se réunit environ deux fois par an pour décider des orientations de l’association et est consulté à chaque fois que l’actualité l’exige. Par ailleurs Monique Chemilier-Gendreau est présidente d’honneur d’Attac 15e depuis l’assemblée générale du 2 mai 2001, et notre groupe local est jumelé avec celui de Belo Horizonte au Brésil (état du Minas Gerais). Parallélement à cette structure "officielle", le suivi des thèmes et activités sur lesquels Attac 15e s’engage sur le long terme est assuré par des groupes travail qui sont détaillés à la rubrique Participer. Ces groupes, qui s’expriment au nom d’Attac 15e (sous le contrôle éventuel du groupe de coordination) et peuvent bénéficier de ses moyens financiers (tirage de documents, location de salles), rendent compte de leur activité lors des réunions mensuelles et permettent la participation du plus grand nombre d’adhérents grâce à des activités réclamant des niveaux d’investissement variés.