Editorial
LES PAUVRES ? « ILS N’ONT QU’À TRAVERSER LA RUE »
L’actuelle crise sanitaire a déjà un impact majeur sur la pauvreté. Une grande partie de la population n’a pas encore été affectée (maintien des retraites et des salaires des fonctionnaires, création du chômage partiel pour le secteur privé). Mais deux personnes sur dix sont déjà dans une situation très difficile.
À la fin de l’été, le nombre de foyers allocataires du seul RSA avait déjà augmenté de 10 % par rapport au début de l’année (400 000 personnes supplémentaires). En ce début 2021, ce chiffre devrait se situer autour de 900 000. Ce sont les jeunes, en particulier ceux des quartiers populaires, qui vont payer le prix fort parce qu’ils occupent les emplois les plus précaires et/ou qu’ils arrivent sur un marché du travail déprimé.
D’autant que les pauvres ne reçoivent que des miettes ! Les allocataires du RSA ont reçu deux fois 150 euros l’an dernier. Les familles les plus modestes ont vu leur allocation de rentrée scolaire majorée de 100 euros. Les moins de 25 ans (exclus du RSA) ont eu droit à 200 euros cet été, puis à 150 en décembre. Des aides ponctuelles car, pour Macron, il est hors de question de relever le montant du RSA ou de l’ouvrir aux jeunes.
Pendant ce temps, le gouvernement a accordé des dizaines de milliards d’euros de baisse d’impôts aux entreprises, pour le plus souvent grossir les profits des actionnaires. Après tout, pour le président, les pauvres n’ont qu’à « traverser la rue » pour trouver du travail.