Réunion du Comité local Attac Paris-centre du samedi 3 octobre 2015

Réunion du Comité local Attac Paris-centre du samedi 3 octobre 2015

Compte–rendu synthétique

Cette réunion a été principalement consacrée à la question des migrations. La discussion a été introduite par un exposé de Begoña sur « Les causes des migrations » et par un exposé de François « Pour une politique ouverte à l’égard des migrants-réfugiés »

Exposé de Begoña sur « Les causes des migrations »
L’exposé très riche de Bégoña a été suivi d’une intervention de Martine (Cimade) qui a illustré la question à travers 2 exemples : Sénégal et Mali.

  • Au Sénégal, les accords de pêche ont ruiné les petits pêcheurs qui se sont reconvertis en passeurs. Par ailleurs, il y a eu un accaparement des terres car il n’y a pas de propriété individuelle. L’Etat négocie avec les grandes banques, les petits agriculteurs sont chassés des terres et vont s’entasser à Dakar.
  • Au Mali, les subventions des pays européens ont fait baisser le cours de coton. Même si le volume de coton produit a augmenté les revenus liés au coton ont diminué.
  • Marie Christine évoque la destruction de l’industrie textile du fait de l’action de mouvements caritatifs qui récupèrent des vêtements et les distribuent gratuitement ce qui tue l’industrie locale
  • François soulignent que parmi les causes des migrations, les causes écologiques sont déjà des causes actuelles (et pas seulement futures comme on le dit parfois) ; il souligne également qu’aujourd’hui ce ne sont pas seulement les classes moyennes qui migrent mais également des populations de plus en plus pauvres.
  • Georges insiste sur le problème de l’accueil qui se pose différemment aujourd’hui qu’à l’époque des années 50/60.
    Une discussion a lieu sur la question démographique : autosuffisance alimentaire et poids démographique. Begonia souligne qu’en ce qui concerne l’Afrique, il y a eu des transformations alimentaires importantes et qu’aujourd’hui les bonnes terres sont pour l’exportation.
    Il est rappelé que les migrations sud/sud sont beaucoup plus importantes que les migrations sud/nord
  • Françoise souligne que parmi les causes écologiques de migration, il y a les causes nucléaires (territoires énormes incultivables et inhabitables).

Exposé de François « Pour une politique ouverte à l’égard des migrants-réfugiés »
A lire également aux éditions Syllepse, la brochure d’Attac (groupe « Migrations et mondialisations ») publiée en 2009 « Pour une politique ouverte de l’immigration »
Suite à l’exposé de François, la discussion s’engage sur les points suivants ;

  • Martine : les réfugiés n’ont qu’une idée, rentrer chez eux après la guerre ; les paysans qui sont venus en ville c’est parce qu’ils ne pouvaient plus vivre.
  • Georges pose la question de l’organisation de la liberté de circulation (et ses conséquences en terme de logement et d’emploi notamment) et considère qu’on ne peut se contenter de poser le principe sinon il y a un risque d’organisation de ghettos.
  • Martine témoigne de ce que les migrants font de leur ressources ; à Bamako, il y a eu des puits creusés, des jardins aménagés, des assemblées d’habitants organisées ; ailleurs un centre de santé avec une clinique d’accouchement ; un collège avec des instituteurs, également l’investissement dans une mosquée. Ici les migrants jouent parfois un rôle actif auprès des municipalités pour un budget de coopération décentralisé. Il ets également noté que les transfert directs des migrants dans leur pays d’origine est très largement supérieure à l’aide publique au développement.
  • Avant 1974, les habitants du fleuve Sénégal venaient en France et repartaient. Depuis qu’il n’y a plus de liberté de circulation, ils se sont installés et ont fait venir leur famille. Le refus de la liberté de circulation est une façon de fabriquer des travailleurs sans papier. Martine tient pour la Cimade une permanence pour ceux qui ont reçus une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Elle constate que certains se présentent à la préfecture avec une promesse d’embauche d’employeur et repartent avec une OQTF ; Ils resteront en France, mais au noir.
  • François indique que 700 municipalités se sont portées volontaires pour accueillir des demandeurs d’asile ; le problème c’est qu’ils n’ont pas le droit de travailler.
    Il est important de rappeler que la liberté de circulation et d’installation est une liberté fondamentale de l’espèce humaine depuis toujours. Elle est affirmée dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (article 13). C’est important de la réaffirmer comme horizon même si on ne pourra déverrouiller les frontière que progressivement.

La question du développement d’une commission migration au sein d’Attac est de nouveau posée. Si le CA d’Attac n’en fait pas une priorité, ce n’est pas une raison pour qu’il n’existe pas du tout. Aujourd’hui le sujet n’est jamais abordé dans lignes d’Attac. On sous-estime, l’impact de la liberté de circulation sur les autres composantes de la société. Aymard souligne que beaucoup de comités locaux s’intéressent localement à la question migratoire. Il propose de faire une liste de diffusion spécifique qui permettrait d’échanger des textes avec d’autres groupes.

Calendrier des futures initiatives
 Pour info jeudi 8 octobre à 23H30 sur FR3 un documentaire « Français, qui sommes nous ? »
 9 octobre : Conférence désarticulée « Ou est passé Robin des bois ? » avec Fred Dubonnet suivi d’un échange sur le TAFTA avec Frédéric Viale à la MDA du 3ème à partir de 19h pour la préparation puis 20h -22h pour spectacle et échanges. Le Comité local finance le repas des deux Frédéric
 10 et 11 octobre Marches européennes contre l’austérité
 17 octobre Contre-Sommet à Bruxelles
 17 et 18 octobre CNCL

En cours l’action « fauchage de chaises » auprès de la BNP Paribas ; Cette action est soutenue par des personnalités (Edgar Morin, Suzan Georges, Patrick Viveret…)

Compte rendu rédigé par Isabelle