Attac met les fraudeurs fiscaux et leurs complices derrière les barreaux

, par Attac France

40 militant·e·s d’Attac ont représenté symboliquement l’incarcération des fraudeurs fiscaux et de leurs complices au cours d’une action d’occupation de l’Agence BNP Paribas Opéra. Cette action s’inscrit dans une vague de mobilisation du collectif des « Faucheurs de chaises », lancée le 2 novembre 2016 et qui a déjà suscité plus de 60 actions dans des agences BNP Paribas dans toute la France. Elle aura pour point d’orgue la tenue du procès de l’évasion fiscale le 9 janvier 2017 à Dax, en parallèle du premier procès d’un « Faucheur de chaises », Jon Palais.

Aujourd’hui, depuis 10 h ce matin, 40 militant·e·s d’Attac occupent l’agence BNP Paribas d’Opéra à Paris. Sous les yeux des employé·e·s et des client·e·s, ils se sont installés dans la banque pour dénoncer les responsables de l’évasion fiscale que sont les fraudeurs fiscaux et les multinationales, mais aussi ceux qui leur apportent leur soutien technique ou politique. En mettant symboliquement en prison des figures connues de l’évasion fiscale, ils ont souligné la nécessité d’agir concrètement et plus sévèrement contre ces responsables, afin de faire cesser l’impunité fiscale dont ils bénéficient.

Quatre figures de l’évasion fiscale avaient été choisies. Tout d’abord, les banques, intermédiaires privilégiés de l’évasion fiscale, étaient représentées par une parodie de banquier de la BNP Paribas. Cette dernière se démarque comme une championne de l’évasion fiscale, avec quelques 200 filiales dans les paradis fiscaux. Les multinationales, quant à elles, étaient personnalisées par Ronald McDonald, au titre de son milliard d’euros soustraient aux États européens grâce à son optimisation fiscale agressive. Venait ensuite Patrick Balkany, député des Hauts de Seine, exemple d’un particulier échappant à l’impôt en France en masquant son patrimoine derrière des montages financiers complexes. Et pour finir, au poste de politique complaisant envers l’évasion fiscale, on trouvait Jean-Claude Juncker, le président de la Commission Européenne. Alors qu’il était déjà éclaboussé par l’affaire des « LuxLeaks », ces accords fiscaux secrets passés entre le Luxembourg et de nombreuses multinationales, des documents confidentiels ont récemment révélé son rôle actif pour empêcher de faire avancer la législation européenne contre l’évasion fiscale.

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Ce système organisé d’évasion fiscale a pour conséquence que 60 à 80 milliards d’euros échappent chaque année au budget de la France et qu’il s’agit de 1 000 milliards à l’échelle européenne. Mais Attac entend démontrer que des solutions crédibles existent. « Les fraudeurs fiscaux et leurs complices bénéficient d’un traitement de faveur et ne sont quasiment jamais condamnés. Nous pouvons lutter concrètement contre cette impunité fiscale : en renforçant les effectifs et les moyens de l’administration fiscale, de la police fiscale et du parquet financier qui traquent la délinquance financière, mais aussi en condamnant plus systématiquement les fraudeurs et leurs complices, les banques et les cabinets d’affaire. Si des dizaines de milliards d’euros échappent encore au fisc annuellement, c’est uniquement le résultat de décisions politiques. » rappelle Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France.

Les associations mobilisées contre l’évasion fiscale feront entendre ces revendications lors du premier procès d’un Faucheur de chaises, Jon Palais, poursuivi par BNP Paribas pour avoir participé à une action de réquisition citoyenne de chaises dans l’une de ses agences. En 2015, le collectif des Faucheurs de chaises, composé d’Action Non-Violente COP 21, des Amis de la Terre, d’Attac, de Bizi ! avait réquisitionné symboliquement 196 chaises dans des banques participant au système organisé de l’évasion fiscale. Ces 196 chaises avaient servi à l’organisation d’un sommet citoyen le 6 décembre à Montreuil pendant la COP 21, puis avaient été rendues à la justice le 8 février 2016 à l’occasion de l’ouverture du procès de Jérôme Cahuzac. Le collectif appelle maintenant à la participation massive le 9 janvier 2017 à Dax au procès de l’évasion fiscale organisé en parallèle du procès de Jon Palais. Cet événement d’envergure nationale réunira des personnalités telles que Eva et Caroline Joly, qui seront les avocates de Jon Palais, Antoine Peillon, Edgar Morin, Patrick Viveret, des personnalités associatives, syndicales et politiques.

Et le tout en chanson...

Voir en ligne : https://france.attac.org/actus-et-m...