Attac : La chasse aux migrant⋅e⋅s et aux citoyen⋅ne⋅s solidaires : le nouveau président poursuit la politique indigne de ses prédécesseurs

Communiqué 26 juillet 2017

En provenance de la vallée de la Roya, des dizaines de migrant·e·s, accompagné·e·s par des associations, se sont rendus à Nice lundi 24 juillet, pour exercer leur droit à déposer une demande d’asile, via la Plateforme d’accueil des demandeurs d’asile (PADA).

Les collectivités locales des Alpes maritimes étant dominées par la pensée xénophobe, le département est dépourvu de centre d’accueil de première urgence et n’accueille les demandes d’asile qu’au compte gouttes. Poursuivant leur voyage pour déposer leur demande dans d’autres villes, comme la loi leur en donne le droit, plus de 170 d’entre eux/elles ont été interpellé·e·s dans différentes gares, pour la plupart au faciès, en dehors de toute légalité.
Parmi la trentaine de militant·e·s interpellé·e·s, les accompagnant dans leurs démarches, l’un est placé en garde à vue pour la sixième fois, l’agriculteur Cédric Herrou.

La plupart des exilés ont été renvoyés à Menton, pour une expulsion vers l’Italie, ce qui est contraire au droit qui permet à chaque migrant demandant l’asile de déposer sa demande.
Des « check points » sont établis par la police dans la vallée de la Roya au mépris des droits des migrant·e·s et des citoyen·ne·s solidaires. Les contrôles au faciès se multiplient dans les villes, les gares, des centres de rétention illégaux sont cachés.
Dans de nombreux endroits en France, des migrant·e·s, y compris des enfants, dorment dans la rue, sans pourvoir à leurs besoins vitaux, ni accéder à leurs droits fondamentaux.

Dénonçant des « atteintes aux droits fondamentaux des migrant·e·s d’une exceptionnelle et inédite gravité » et une « sorte de traque » exercée jour et nuit par la police, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a rappelé que « chaque personne qui entre en France doit voir ses droits fondamentaux respectés. Ce sont des droits inconditionnels et c’est à l’État d’y répondre ».

Mais l’État ignore ces droits inconditionnels : des demandeurs d’asile sont expulsés sans pouvoir déposer leurs demandes, les jeunes et mineur·e·s isolé·e·s ne bénéficient pas de la protection qui leur est due par la loi. Les services publics ne sont pas dotés des moyens nécessaires à la réception des demandes d’asile, à la protection des mineur·e·s, à l’accès à la santé et à l’éducation. Le seul service public mobilisé, c’est la police.

Les associations, les citoyen·ne·s, qui se mobilisent à la place de l’État pour assurer les droits fondamentaux de ces êtres humains, voient leur action entravée (y compris la distribution des repas !) par la pression policière, et de nombreux/ses citoyen·ne·s solidaires, sont poursuivis devant les tribunaux.

Le président Macron, chef prétendument « moderne » de cet État indigne, poursuit la politique de ses prédécesseurs et recycle les vieilles lunes réactionnaires comme « l’appel d’air », ou l’improbable distinction entre migrants économiques et réfugiés politiques.

Tout cela doit cesser. Attac exige qu’il soit mis fin aux violences policières à l’encontre des personnes exilées ainsi qu’à l’intimidation de citoyen·ne·s et associations désignés comme coupables de « délit de solidarité ».

Une politique migratoire alternative, respectueuse des droits fondamentaux et qui prenne en compte les impacts de la mondialisation libérale, doit être mise en place d’urgence. Près de 500 associations ont lancé un appel au président pour la tenue d’une large conférence nationale sur les questions migratoires.