Réunion Attac Paris Centre le 07/10/2017

Compte rendu de la réunion ATTAC Paris-Centre le 07 octobre 2017

par Jean François.

Balade urbaine dans le 10ème :
Marif nous en livre un compte rendu, accompagné d’un diaporama. On salue le travail des membres du comité, Isabelle, Marif, et Serge pour la balade et le débat, et Jean-François pour le dépliant, ainsi que celui d’Aline (Association des professeurs de Sciences Économiques et Sociales) qui a mené la visite.

La balade était au programme du festival annuel d’« Ensemble nous sommes le 10ème », dont fait partie notre comité. Ce regroupement d’associations du 10ème, qui existe depuis 20 ans, comporte des associations issues de 50 nationalités différentes, à l’image cosmopolite du quartier. Il organise chaque année le forum des associations du 10ème le long du canal Saint-Martin, auquel nous avons pris part en septembre. Sylvie Scherrer et Michel Tiard animent cette « association d’associations », dont les activités sont soutenues par la municipalité. Le thème du festival étant cette année « La Ville », et des membres de notre comité ayant assisté à la balade urbaine organisée au printemps dernier par Aline avec l’association des profs de SES (APSES) dans le Marais, nous avions proposé d’organiser une visite de ce type, plutôt qu’une conférence, cette année. Ce type d’initiative nous a paru être vivant, démocratique, et surtout être un bon outil d’éducation populaire, permettant une analyse économique et sociale de nos quartiers « in vivo », sur le terrain.

Pour préciser notre thème de visite, vous avons choisi d’aborder la question de la « gentrification », et de scruter ce phénomène sur l’axe du Faubourg Saint-Denis. La question étant : comment ce phénomène de gentrification agit-il dans le contexte de « melting pot » de ce quartier, est-il freiné, et pour répondre à cette question, notre intention a été de donner la parole au long du parcours à différents « acteurs » des luttes menées dans le faubourg, pour rester dans notre « identité » Attac. Le trajet était un axe sur la rue du Faubourg Saint-Denis, et des détours à partir de cet axe. Il y a eu 70/80 participants, ce qui était un peu trop, car c’est difficile de se déplacer avec un tel groupe un week-end dans ce quartier. L’achat du petit haut-parleur voté à la dernière réunion a été très utile. Cet événement clôturait le festival d’Ensemble nous sommes le 10ème, et Michel Tiard a fait un discours d’introduction.

Dans le jardin Ylmaz Güney, l’histoire de l’implantation et des luttes des Turcs dans le quartier a été évoquée à partir des informations données par l’ACORT (assemblée citoyenne des originaires de Turquie). Ce square a été inauguré l’an dernier, et dédié au cinéaste turc Ylmaz Güney, palme d’or à Cannes avec son film Yol, et mort à Paris 10ème, sur proposition d’une association kurde.

Le passage de l’Industrie regroupe des commerces de grossistes en matériel pour coiffure, qui s’est développé pour la coiffure afro. Historiquement, c’est un commerçant qui, à la suite d’un voyage à New-York, a ouvert le premier magasin, et dans la foulée, la mono-activité s’est développée sur le boulevard de Strasbourg. Ces boutiques ont été le lieu de luttes de travailleurs sans-papiers, à propos desquelles Pascale (Union locale CGT du 10eme), est intervenue. Au départ, c’est une grève victorieuse de travailleuses chinoises dans une onglerie qui a lancé le mouvement. Les luttes se sont ensuite développées chez des coiffeurs afro. Les travailleuses ont obtenu leurs papiers mais le salon a fermé.

Le passage Brady témoigne de la présence indo-pakistanaise dans le faubourg. Le quartier Tamoul se développe plus haut à La Chapelle.

La cour des Petites-Ecuries est un exemple parfait de gentrification du quartier. La brasserie Flo et le traiteur Julhès étaient déjà présents depuis longtemps dans et autour de cet espace qui est le lieu des anciennes écuries du Roi. Depuis 10 ans, des dizaines de cafés et restaurants ont ouvert, ce dont la brasserie Flo se plaint car ils n’attirent pas la même clientèle (clients plus jeunes et moins argentés). Dans un bâtiment en fond de cour, derrière des pots de fleurs, se trouve une agence Pôle-Emploi spectacle où des acteurs, parfois célèbres se rendent ; les pots de fleurs sont destinés à repousser les jeunes du quartier qui pourraient stationner devant les portes, et à protéger les célébrités du regard des passants. Dans les années 70-80, comme en rendra compte une participante de la balade, des combats de rue avec les Loups Gris, les fascistes turcs, ont eu lieu.

Dans la Rue Martel se trouvaient des ateliers de confection, de bronzes, de lustres... Julio Cortazar y a vécu et y est mort. La confection est toujours présente, fabricant pour les marques de luxe ou semi-luxe, ou fabricant des déclinaisons de patrons de vêtements à différentes tailles. D’autres ateliers ont été ré-investis par des communicants, artistes, graphistes, musiciens...

Dans la rue de Paradis se trouvaient des entrepôts et magasins de grandes manufactures de céramique ou de verrerie, notamment Boulanger qui a fourni les carrelages pour le métro parisien. On trouve encore aujourd’hui une boutique Baccarat et quelques boutiques d’ « arts de la table » onéreux, mais cette activité a baissé.

Au square Armand-Satragne, où se trouve une grande poste, Olivier, de Sud PTT, a parlé des luttes dans le service public, et notamment du centre de tri qui a fermé et va probablement être vendu. La poste de la gare du Nord, qui était très fréquentée par les immigrés a fermé aussi, c’est la poste Magenta qui a pris le relais, avec un surplus d’affluence.
Deux statues ont été installées à l’initiative d’une association turque. De nombreux migrants et réfugiés ont élu domicile dans ce square. Un hôtel 4 étoiles est en construction derrière les statues, ce qui va provoquer un fort contraste. Un article récent du Figaro titrait : « 10ème, le futur repère des super-riches ».

En conclusion, certains phénomènes ralentissent la gentrification : la présence d’un millier de Turcs (mais ils étaient 1500 il y a quelques années), la présence des commerces tamouls (mais la plupart habitent en banlieue), celle des commerces de coiffure afro... mais le quartier devient de plus en plus attractif pour l’investissement des riches.

Le café-débat qui a suivi la balade s’est tenu à la Maison de Mai, le local d’une association franco- péruvienne, suite à l’inondation du local du « Paris des faubourgs » initialement prévu. Plus de 50 personnes ont assisté au débat, avec Christian Tutin, économiste spécialisé dans l’immobilier, prof à l’université de Créteil, et Colin Giraud, sociologue, prof à l’université de Nanterre.
Le scénario de la balade a été jugé positif, cela permet de faire passer nos idées de façon différente, mais cela demande un gros travail de préparation. Un compte rendu complet du débat a été fait par Isabelle.

Alternatiba
La manifestation a donné lieu à des concerts (Orchestre Debout, gros succès), des pièces de théâtre (sur le gaz de schiste), des ateliers menés par Attac, avec Maxime Combes sur le climat, et Alexis Chaussalet sur le Ceta. Elle regroupait de nombreux stands, dont Andines, un stand sur l’eau tenu par Daniel Hoffnung, des stands sur les migrants, l’habitat collectif, Politis, L’âge de faire, beaucoup de presse indépendante, Ende Gelände, et de grandes tables pour manger collectivement. Mais malgré tout : peu de monde est venu.

Rassemblement contre Europa City à République
Jean- François y a amené une table pour Attac, plusieurs militants ont amené de la documentation à distribuer, et des drapeaux, et ont aidé à tenir le stand. Cela a permis de recueillir de nombreux contacts de gens intéressés par Attac. La manifestation a démarré à 13h au Point Ephémère, avec l’arrivée des légumes cultivés dans le champ occupé à Gonesse, puis la soupe a été préparée et distribuée place de la République. Plus tôt dans la semaine a eu lieu un rassemblement devant les bureaux d’Auchan à l’occasion d’une conférence de presse. Edwige qui a participé à cette action précise qu’une banderole a été installée, puis retirée à la demande d’Auchan, une quinzaine de personnes étaient présentes dont 4 militants d’Attac. Le projet est relié à celui du Grand Paris et des JO.

Appel à la solidarité avec les associations du 10ème
Serge nous fait part d’un appel émis par le collectif pour la sauvegarde de la vie associative dans le 10ème. Il s’agit de défendre les emplois aidés des associations et surtout de réclamer le maintien du de l’enveloppe budgétaire pour la « politique de la ville » qui a été supprimée dans le 10ème. Le CL vote son soutien à l’unanimité, Serge confirmera cela par mail.
Edwige précise qu’elle était présente au rassemblement pour la défense des emplois aidés, où elle a assisté a des témoignages de responsables d’associations qui sont obligés de stopper leur activité. Le café d’Aligre n’ouvre plus que 3 jours sur 6. La manifestation s’est terminée sur une notes d’humour avec la vente aux enchères d’emplois aidés.

Manifestation des retraités
Edwige en fait un compte rendu : beaucoup de monde, peu de présence d’Attac. Un cortège conséquent des étudiants de Nanterre. Un point fixe « France insoumise » bien accueilli par la CGT, ce qui irait dans le sens de la convergence des luttes...

Appel à la solidarité internationale contre la répression en Catalogne
Manif contre les violences policières, mais pas pour l’autonomie. Marie-Christine recommande la lecture de l’article sur la question de Pierre Singaravelou dans le « Libé des historiens ». La question de l’autonomie fait débat au sein du CL. Certains y voient le refus d’une région riche de partager ses richesses.

Images Mouvementées
Plusieurs membres du comité s’y sont rendus. Soirée de débat intéressante sur les lanceurs d’alerte (film sur les Luxleaks), avec Transparency International, et un professeur qui dénonce certains vaccins obligatoires.

Soirée Ende Gelände au Café de la commune d’Aligre
Jean-François y a assisté, et en fait un compte rendu. Beaucoup de nouveaux et jeunes participants. Le camp climat aura lieu les 3, 4 et 5 novembre, à l’occasion de la COP 23, à Bonn. On peut y participer pour des actions dans la loi, ou désobéissantes. Une occupation de mine de charbon se prépare, avec les modes d’action spécifiques d’Ende Gelände : consensus d’action, 5 groupes « doigts » qui forment une « main ». Une formation de préparation est prévue le samedi 21 avec « diffraction », des cars sont affrétés, aller-retour pour 30 euros, on peut s’inscrire sur le site d’ Ende Gelände.

Réunion Attac Idf
Edwige en fait un compte-rendu :
• Il faut organiser une table Attac pour la grosse manif intersyndicale du 10 octobre.
• Le FSM antinucléaire qui aura lieu début novembre à la Bourse du travail cherche un lieu pour que le public puisse se restaurer près de la Bourse. La piste du « Carreau du Temple » n’ayant pas té concluante, Edwige a communiqué une liste de restos pas chers.
• Réunion des nouveaux adhérents Attac le 7 novembre, il faut trouver un lieu convivial pour 100 personnes. Edwige a une piste aux Grands Voisins, Jean-François propose le bar « La Colonie ». Edwige va chercher.

A venir :
23-24 novembre : la fondation Gabriel-Péri organise un colloque sur la protection sociale au niveau mondial.

Vie du Comité
• le projet Hulot (plus d’hydrocarbures et d’énergie fossile à l’horizon 2040) semble être peu à peu détricoté. Le CL aimerait que Pierre, nouvel arrivant présent à la dernière réunion, écologiste scientifique, nous fasse un topo sur la question.
• Loi travail : quelles conséquences ? Le comité souhaite organiser quelque-chose sur ce sujet. JF relance son amie avocate, possibilité d’inviter un groupe d’avocats du 13ème, ou un autre spécialiste de la question ?...
• possibilité d’accueillir le spectacle « Alla rabbiatta » (vu et apprécié à l’université d’été) les 17 et 18 novembre : il faut trouver une salle.
• Loi antiterroriste : topo du syndicat de la Magistrature diffusé par Marie-Christine
• J.O. Attac IdF propose d’organiser quelque-chose autour des J.O. Et du Grand Paris. Sur le thème de l’opposition sport/fric : peut on soutenir le sport dans un tel cadre ?
• Nouveau livre d’Attac « Le monde qui émerge, les alternatives qui peuvent tout changer » : Geneviève va en acheter 5 pour le comité.
• Attac Campus : Edwige les a contacté, les a informés que 300 euros leur étaient dévolus chaque année. Pour le projet de projection-débat sur les frais de scolarité à Tolbiac, ils n’ont pas besoin de projecteur, et ne savent pas encore si le réalisateur sera présent. Si oui, ils lui paieront le voyage.

Prochaine réunion : Jeudi 19 Octobre, à la MdA du 3ème.