Soutien aux salariés de McDonald’s qui luttent pour leurs droits et les nôtres.

Communiqué

Du vendredi 11 mai au vendredi 18 mai le restaurant McDonald’s du 84 boulevard Magenta (Xème arrondissement) a été occupé par des salariés de l’entreprise qui protestent contre les conditions de travail précaires qui leur sont imposées et contre l’optimisation fiscale agressive menée par la multinationale.

Nous, habitants militants du Xème arrondissement, tenons à assurer les salariés en lutte de notre profond soutien dans un combat qui sert l’intérêt général bien au-delà des frontières de notre arrondissement.

En orchestrant volontairement, depuis de nombreuses années, un contournement rapace de l’impôt pour réaliser toujours plus de profits la société McDonald’s manque en effet à l’impératif de solidarité consubstantiel de toute vie en société. Les centaines de millions d’euros qui échappent ainsi à l’impôt chaque année sont autant d’argent dérobé aux services indispensables au bon fonctionnement de nos démocraties et à la préservation de nos droits fondamentaux. Dans un contexte où le déficit public sert de dogme économique pour refuser les investissements nécessaires dans les hôpitaux, les écoles ou encore pour accueillir les exilés, nous ne pouvons tolérer qu’une entreprise, si grande soit-elle, fasse fi de l’esprit des lois et ne paie pas sa juste part d’impôt telle qu’elle a été définie par la représentation nationale.

Par un recours abusif aux bas salaires, par l’absence d’une réelle prime de participation et par le peu de considération attribuée à la pénibilité du travail (charges lourdes à porter, gestes répétitifs…), l’entreprise McDonald’s fait preuve de bien peu d’estime envers les salariés qui permettent à l’entreprise de prospérer. Nous tenons à rappeler que tout travailleur a le droit de vivre dignement de son travail et qu’à ce titre il ne peut être simplement considéré comme une force d’appoint payé de manière dérisoire.

Nous nous indignons, par ailleurs, d’apprendre que l’entreprise McDonald’s a demandé à ses propres vigiles d’intervenir pour mettre un terme à l’occupation des lieux. En plus des dangers qu’une telle requête fait peser sur les personnes occupant le restaurant, il convient de souligner qu’il est totalement illégitime qu’un acteur privé réclame à ses propres salariés de mener des actions de maintien de l’ordre qui, dans un État de droit, sont de la responsabilité des forces publiques.

Nous demandons donc à l’entreprise McDonald’s de renoncer définitivement à l’emploi de la force pour étouffer une colère sociale qui se fait légitimement entendre à son encontre, et ce à travers le monde entier.

Nous demandons également à l’entreprise McDonald’s, et à ses différentes franchises, non seulement d’accepter d’ouvrir des négociations au sujet des rémunérations et des conditions de travail de son personnel mais également d’entendre les revendications exprimées pour permettre de trouver une solution qui soit satisfaisante pour tous.

Signataires : Les associations du 10e ATTAC Paris-Centre, EELV, Ensemble !, Les Insoumis du Canal, Génération.s, LDH, PCF, PCOF, PG.

Le 23 mai 2018