Démission de Nicolas Hulot : l’écologie n’est pas compatible avec le Macronisme

, par Attac France

La démission de Nicolas Hulot est une clarification : la transition écologique ne peut s’accommoder des petits pas – et des grands renoncements – d’un gouvernement pro-Business qui n’a jamais renoncé aux politiques productivistes et néolibérales qui nous conduisent dans le mur.

Taxe sur les transactions financières, CETA, glyphosate, huile de palme, nucléaire, grandes infrastructures inutiles (,Europa City, Grand Contournement Ouest de Strasbourg...), Montagne d’Or en Guyane, permis d’exploration d’hydrocarbure "Guyane Maritime" pour Total, reculs sur la loi hydrocarbures, etc. : les arbitrages perdus par Nicolas Hulot au cours des douze derniers mois sont éloquents. Dès qu’il s’est agi de prendre des décisions touchant à la puissance des lobbies, aux droits acquis des multinationales, à la transformation des soubassements matériels de l’économie, Emmanuel Macron et son gouvernement ont tergiversé, reporté à plus tard ou limité les ambitions affichées dans les grands discours.

A la communication autour d’une politique résolument « moderne » s’est substituée la dure réalité de mesures issues de l’ancien monde où la fuite en avant libérale a conduit à multiplier les cadeaux aux plus riches, renforcer le pouvoir de ceux qui l’ont déjà et entériner un modèle productiviste qui aggrave le désastre écologique annoncé. Le MakeOurPlanetGreatAgain lancé suite à la décision de Donald Trump de quitter l’Accord de Paris a vite été supplanté par un classique et toxique BusinessAsUsual auquel Nicolas Hulot n’a jamais su s’opposer.

La France serait encore le pays le plus en pointe en matière de lutte contre les dérèglements climatiques ? Même infondé, ce constat ne saurait éluder une dure réalité : dans une classe de cancres, même le meilleur des cancres est encore un cancre. Trop peu, pas assez vite, trop de renoncements coupables, le bilan écologique et climatique de la première année de présidence Macron, que met à nu la démission de Nicolas Hulot, est désastreux.

Alors que les records de température s’empilent et que les catastrophes écologiques se multiplient, on attend des chefs d’État et des élus des pays prétendant être à la pointe du combat écologique et climatique qu’ils prennent des décisions courageuses et visionnaires, quitte à perturber le jeu économique et les intérêts des puissants. Ce sursaut n’est pas venu. Pire, si l’on en croit les orientations dévoilées par Edouard Philippe, ces enjeux, majeurs pour notre avenir commun, ne sont pas prioritaires.

Il est pourtant encore temps de changer de voie. Il est encore temps de faire en sorte que les lobbies ne soient pas toujours ceux qui gagnent à la fin. Il est encore temps de mener des politiques écologiques qui soient à la hauteur des défis auxquels nous faisons face. Il est encore temps de changer de paradigme. Encore faut-il avoir le courage d’abandonner l’ancien monde libéral et productiviste qui sert aujourd’hui de doctrine idéologique à Emmanuel Macron et ses soutiens.

Il n’y aura pas de changement majeur sans mobilisations et actions citoyennes. C’est ce que nous préparons avec des centaines de partenaires du 8 au 15 Septembre prochain : des milliers d’actions sont prévues en France et partout dans le monde pour prendre le contrôle sur la finance et notre avenir.

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Photo : NH 2868 © FNH, C.C.2.0.

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