De l’argent pour la transition écologique, il y en a !

, par Attac France

Ce samedi 8 décembre, depuis 11h, 50 militant·e·s d’Attac ont occupé l’agence BNP Paribas d’Aix-en-Provence (13) et tenté d’occuper celle du Crédit agricole.

En ce jour de mobilisation des gilets jaunes et de marches pour le climat, Attac a souhaité affirmer que la nécessaire transition écologique ne peut se faire sans justice sociale et justice fiscale. Le gouvernement dit chercher des milliards d’euros pour financer la transition écologique ? Par cette action de désobéissance civile, Attac montre que cet argent existe !

Les banques financent massivement les énergies fossiles, responsables des émissions de gaz à effet de serre. De récents rapports d’Oxfam et des Amis de la Terre [1] montrent que, depuis la COP 21, BNP-Paribas et Crédit agricole ont réduit leurs financements des énergies renouvelables et ont augmenté les financements des énergies fossiles ; ce sont les deux banques françaises les plus impliquées dans le financement du charbon, gaz et pétrole. Attac demande au gouvernement de contraindre les banques à adopter des financements responsables : plus un euro de plus ne doit aller aux énergies fossiles !

Les militant·e·s dénoncent en particulier l’utilisation qui est faite par les banques de l’épargne du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), dans le cadre de la campagne nationale #PasAvecNotreArgent, à l’initiative d’Attac France et de 350.org, qui a déjà recueilli plus de 15 000 soutiens sur une pétition en ligne [2].
24 millions de français détiennent un LDDS, cette épargne est collectée à hauteur de 60% par la Caisse des Dépôts et Consignations et 40% par les banques privées. Pour les banques privées, 80% de cet argent est fléché vers le financement des PME, qu’elles aient des activités soutenables ou pas, 10% vers les travaux d’économies d’énergie dans les bâtiments anciens et 10% dont nous ne connaissons pas l’utilisation. Malgré nos demandes [3], BNP-Paribas et Crédit agricole sont incapables de nous garantir que l’épargne collectée sur les LDDS ne sert pas à financer des projets destructeurs du climat [4]. Le ministre de l’économie Bruno Le Maire a lui-même reconnu le 27 novembre, à l’occasion du Climate Finance Day, qu’il y avait « un peu tromperie sur la marchandise » sur le LDDS [5]. Attac demande au gouvernement de modifier la réglementation pour que 100 % de l’argent collecté sur les LDDS finance la transition écologique.

Attac rappelle enfin que les banques sont un rouage essentiel de l’industrie de l’évasion fiscale, qui représente chaque année en France un manque à gagner pour les caisses de l’État d’au moins 60 milliards d’euros. BNP-Paribas et Crédit agricole sont particulièrement impliquées dans ce scandale, puisqu’elles ont respectivement créé 782 et 1005 sociétés offshore dans les paradis fiscaux [6].

Raphael Pradeau, porte-parole d’Attac France, a expliqué au cours de cette action qu’"à l’heure où se déroule la COP 24 en Pologne et où la lutte contre le réchauffement climatique est urgente, Attac veut mettre en évidence le lien entre la question sociale et les impératifs écologiques. La transition écologique ne peut pas se faire sur le dos des pauvres : pas de transition sans justice sociale !"


Voir en ligne : https://france.attac.org/actus-et-m...