« Nous ou les énergies fossiles » ? Les députés vont devoir choisir !

, par 350.org, Attac France

Ce jeudi 7 mars est débattue à l’Assemblée Nationale la proposition de loi « en faveur de la transparence dans l’utilisation de l’épargne populaire en matière énergétique ».
Cette proposition est déposée par Elsa Faucillon, co-signée par 25 député·e·s et soutenue par de nombreux acteurs de la société civile. Elle se veut une traduction législative de la campagne #PasAvecNotreArgent menée par Attac et 350.org depuis plusieurs mois, afin que l’épargne collectée par la Caisse des dépôts et consignations (livrets de développement durable et solidaire, Livrets A) ne serve plus à financer des entreprises et des projets liés aux énergies fossiles.

Cette campagne a obtenu des premières avancées :

  • le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a affirmé en décembre 2018 vouloir s’assurer que l’usage de l’argent placé par les 24 millions d’épargnants français dans les Livrets de développement durable et solidaire ira « exclusivement à des investissements verts ». Il a reconnu que ce n’était aujourd’hui pas le cas et qu’il y avait donc « un peu tromperie sur la marchandise » et il s’est engagé à contrôler que les fonds centralisés à la Caisse des dépôts soient bien investis dans des « projets verts » [1].
  • la Caisse des Dépôts et Consignations a annoncé de con côté qu’elle cessait d’investir dans le charbon [2].

Les déclarations de Bruno Le Maire vont-elles cependant rester une fois encore des paroles en l’air ? Il avait en effet déjà déclaré en décembre 2017 : « L’épargne réglementée, qui est l’épargne populaire par excellence, doit porter cet engagement pour le climat. Désormais, chaque euro placé dans un LDDS centralisé à la Caisse des dépôts sera associé à un projet contribuant effectivement à la transition énergétique ou à la réduction de l’empreinte climatique de notre modèle économique ».

Avec la proposition de loi Faucillon, les députés ont la possibilité de légiférer pour que l’épargne populaire ne puisse plus financer les énergies fossiles et pour qu’elle soit utilisée, en toute transparence, pour le financement de la transition écologique, comme par exemple en faveur de la rénovation énergétique des bâtiments, le déploiement des énergies renouvelables, la mobilité durable, l’économie sociale et solidaire...

Pourtant, lors de son examen par la commission des finances de l’Assemblée nationale le 20 février, les députés LREM ont donné un avis défavorable, sous prétexte que l’Union européenne réfléchit à une classification des investissements verts. Alors même que le GIEC a rappelé la nécessité de sortir des énergies fossiles et que tout retard rapproche de conditions de vie insoutenables, pour les députés LREM, il serait donc encore « urgent d’attendre ».

Afin d’exiger que les parlementaires épargnent le climat, plus de 11 000 français ont interpelé leur député·e par une action électronique. Un rassemblement est organisé le jeudi 7 mars à 13h devant l’Assemblée Nationale, en présence de député·e·s soutenant cette proposition de loi.


Voir en ligne : https://france.attac.org/actus-et-m...