Préserver Sainte-Marthe comme quartier populaire d’art et d’artisanat

Pétition adressée à Anne Hidalgo (Maire de Paris)

PRÉSERVER SAINTE-MARTHE COMME QUARTIER POPULAIRE D’ART ET D’ARTISANAT

Au début des années 1990, alors que le quartier populaire de Sainte-Marthe était menacé de démolition comme îlot d’insalubrité, c’est la mobilisation de ses habitants et de ses associations qui l’a sauvé en obtenant qu’il bénéficie de trois OPAH (opérations programmées d’amélioration de l’habitat) successives. Le dernier plan de sauvegarde en date, achevé en 2013, représentait dix ans de travaux et plus de 12 millions d’euros de fonds publics (19 millions selon un article du Parisien du 22 février 2013). L’argent a servi alors à réhabiliter le bâti et à consolider le sous-sol de cette cité édifiée au XIXe siècle comme l’un des premiers ensembles de logements ouvriers de Paris. Ces dernières décennies, elle est devenue un véritable vivier d’activités artistiques et artisanales, offrant aux passants ses devantures colorées et ses enseignes de caractère.

Aujourd’hui, dans un Xe arrondissement en cours de gentrification, une nouvelle menace plane sur nos métiers et sur l’identité de notre quartier : la Société Immobilière de Normandie (SIN), propriétaire historique de cette cité depuis les années 1940, est à vendre.

Nous constatons que :
· la SIN demeure propriétaire de 80 lots en rez-de-chaussée et d’une quarantaine de petits appartements et locaux d’activité dans les étages des rues Sainte-Marthe et Jean-et-Marie-Moinon ;
· plusieurs dizaines de locaux en rez-de-chaussée demeurent vides et ne sont pas remis en location ;
· certains locataires subissent des pressions diverses (refus de renouvellement de leur bail sans motif, hausse de loyer indue,etc.) ;
· la SIN laisse dans le flou la nature et les modalités de la transaction envisagée.

Nous redoutons l’éviction progressive des locataires, une hausse importante des loyers et/ou d’une vente à la découpe, entraînant une transformation massive des rez-de-chaussée en bars, restaurants, espaces de co-working ou locations touristiques.

Craignant de perdre nos lieux de travail et de vie, nous demandons à la municipalité, dans la continuité de l’aide qu’elle nous a apportée dans le cadre des OPAH, de mettre en œuvre tous les moyens à sa disposition (encadrement des loyers, préemption de murs et de baux, dispositif « Paris Commerces », etc.) pour pérenniser la place des activités artisanales et artistiques et le caractère populaire du quartier.

Nous, habitants, artisans, artistes et habitués de Sainte-Marthe, regroupés au sein de l’association Ocbaux, nous nous mobilisons, avec le soutien de ceux qui ont déjà mené avec succès une lutte proche de la nôtre : l’association des Ateliers d’Artistes de Belleville (AAB), l’association des Artisans de Belleville (organisatrice des Journées de l’artisanat à Belleville) et le collectif Ramponeau (à l’initiative du futur Pôle artisanal de Belleville).

Voir aussi l’article de l’Humanité :

Paris. Les artistes et artisans du quartier Sainte Marthe veulent rester dans la place
Jeudi, 5 Décembre, 2019 par Eugénie Barbezat

"Menacés d’éviction, les occupants des ateliers du quartier Sainte-Marthe, l’une des premières cités ouvrières de la capitale, se mobilisent pour pouvoir y vivre et travailler"...