Devant la Convention citoyenne, Emmanuel Macron refuse de donner plus d’ambition à la Loi Climat

, par Attac France

Ce lundi 14 décembre, Emmanuel Macron a rencontré des membres de la Convention citoyenne pour le Climat (CCC) pour tenter de justifier les choix de l’exécutif sur les 149 propositions rendues publiques en juillet dernier et progressivement vidées de leur contenu par l’exécutif. Peu d’annonces nouvelles, des explications peu convaincantes, Emmanuel Macron a entériné l’orientation générale de l’exécutif : écarter ou vider de leur substance les propositions les plus ambitieuses plutôt que les transmettre au Parlement « sans filtre ».

Au cours de plus de 3 heures d’échanges, Emmanuel Macron n’a pas su apporter de réponse convaincante à la première question qui lui a été posée : alors que la Convention citoyenne a été mise sur pied pour réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et que l’objectif européen à cette date est désormais de 55% de réduction, « comment est-il possible, en édulcorant les propositions de la Convention, d’atteindre un objectif qui est aujourd’hui 15 % supérieur à celui sur lequel la convention a travaillé ? »

Pour Maxime Combes, porte-parole d’Attac France, « si Emmanuel Macron était consistant avec ses promesses et l’engagement entériné par le Conseil européen, alors il ne viderait pas de leur substance les propositions les plus ambitieuses de la Convention citoyenne qui, par nécessité, sont en deçà de ce qui devrait être fait d’ici à 2030. Il est temps de donner bien plus d’ampleur à la politique climatique et d’arrêter de repousser à plus tard ce qui devrait être fait aujourd’hui ».

Longue est désormais la liste des jokers de l’exécutif : refus de renégocier le CETA et de notifier à la Commission européenne le fait que la France ne ratifiera pas cet accord, moratoire sur la 5G, ou encore le moratoire sur la construction de nouveaux entrepôts de e-commerce.

Pour Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac France, « il existe une large alliance dans la société civile pour demander un moratoire sur les entrepôts de e-commerce. Cette mesure serait en effet un moyen efficace de stopper le développement d’Amazon avant qu’il ne soit trop tard alors qu’il est désormais évident que l’entreprise de Jeff Bezos détruit des emplois, aggrave le dérèglement climatique et prive les États de ressources en pratiquant massivement l’évasion fiscale. Pourtant Emmanuel Macron a rejeté cette proposition de la Convention citoyenne pour le Climat et préfère dérouler le tapis rouge à Amazon. »

Pour Attac France, l’annonce d’un référendum sur l’article 1 de la Constitution, pour y introduire la mention selon laquelle « la République garantit la préservation de la biodiversité, de l’environnement et lutte contre le dérèglement climatique », ne saurait masquer l’orientation générale : entériner la procrastination en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Ce n’est pas acceptable et Attac prendra toute sa part aux mobilisations citoyennes pour la justice climatique et sociale des mois à venir.

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