Voici un compte rendu personnel, donc subjectif et truffé de petites lacunes, de la réunion nationale des collectifs à l’instigation de l’Appel des 200. Ces propos sont à replacer à côté de l’Appel de Nanterre : « Après le 29 mai, on continue ! ».
Nous ?tions peut- ?tre 600 ? nous r ?unir ce 25 juin ? Nanterre pour la
r ?union nationale des collectifs.
1. ?Accueil ? par Patrick Jarri?, maire de Nanterre, qui insiste sur les espoirs que portent les lendemains du 29 mai : Le refus de capituler devant le lib ?ralisme, l’espoir de promouvoir de nouveaux choix politiques, la volont ? de faire mieux pour cr ?er des alternatives et construire une autre Europe.
2. Ouverture de s ?ance par Claude Debons :
Nous continuons autour de l’appel des 200, sans que celui-ci se transforme en dirigeant. Il n’y a pas de volont ? de structuration trop forte, mais surtout celle de garder de la souplesse.
Des axes de travail sont propos ?s :
3. Bilans et perspectives : nous sous s ?parons en quatre commissions diff ?rentes autour de ces deux m ?mes questions. Voici ce que j’ai retenu de mon groupe de travail :
a) Bilans
Globalement, l’ensemble des collectifs fonctionne de fa ?on assez proche, travailler en commun n’est pas toujours ?vident. Il y a des lieux o ? certaines organisations, qu’elles soient politiques, syndicales ou associatives n’arrivent pas ? jouer le jeu de l’ouverture et du tous ensemble. Visiblement, quand il y a ce type d’ ?cueils, c’est d ? ? certaines personnalit ?s qui tentent de tirer la couverture ? leur orgas. Il nous faut au contraire continuer de rester unis, ouverts et respectueux entre nous.
G ?n ?ralement, les finances d ?pendent de telle ou telle orga, notre
d ?marche de la collecte est assez originale (mais pleine d’avantages).
Souvent aussi, on voit des collectifs qui coordonnent les collectifs de villes plus petites, mais l ? aussi, notre mode de fonctionnement a toute sa valeur.
Partout, l’engouement citoyen est tr ?s fort et les effectifs se sont consid ?rablement accrus ? la r ?union suivant le 29 mai. Partout, il y a la volont ? de continuer et de tout faire pour ne pas d ?cevoir.
Les rapports avec les m ?dias sont difficiles chez l’ensemble de nos
camarades m ?me si la victoire a permis d’ouvrir quelques petites portes.
Les th ?mes travaill ?s sont parfois autres que chez nous, comme le droit des femmes, la la ?cit ?, la protection sociale mais l’esprit est partout le m ?me, ?viter de faire doublon : quand une organisation ou un collectif traite d ?j ? un sujet, ?vitons le double emploi. Souvent aussi, le web est utilis ? (un peu comme on avait ?voqu ? ? Pau l’id ?e d’utiliser les blogs).
Quelques actions assez originales :
Dans l’Yonne ont eu lieu des actions de collages unitaires.
? Paris Xe, des tracts ont ?t ? traduits en turc pour la population locale.
? Nantes, les r ?unions attirant trop de monde ont ?t ? r ?organis ?es en r ?unions de quartier. Il y est d’ailleurs question pour les non-encart ?s de soutenir une candidature non lib ?rale.
Dans les Ardennes, les m ?tallurgistes ont fait tr ?s fort, jusqu’ ? d ?loger de son d ?bat un d ?put ? ?ouiouiste ?.
b) Perspectives :
Il faut arriver ? bloquer les attaques lib ?rales, ?tre le ferment des
alternatives, construire sur des questions concr ?tes les moyens d’imposer le rapport de force. La force de la population peut- ?tre assez grande pour imposer des tas de choses.
La population veut un grand parti de gauche capable de prendre le pouvoir. M ?me s’il existe une grande diversit ? de projets, il nous faut concr ?tiser le caract ?re unitaire de la gauche antilib ?rale, sinon, on n’aura que des petits partis ? la marge. (Je r ?ve de tous les voir fusionner sur la base de ?l’union fait la force ?!)
des id ?es reviennent souvent :
Celle de cahiers de dol ?ances ou de ?cahiers d’exigence ?.
Celle de dessiner les contours d’une autre Europe.
Mettre en place une constitution sociale et d ?mocratique avec une
v ?ritable charte des droits.
Contribuer ? la refondation de la gauche.
Cr ?er un cadre national pour discuter des probl ?mes.
Exprimer nos revendications internationalistes, notamment en organisant une manifestation de soutien aux pays du Sud lors de l’anniversaire du sommet de Barcelone.
La question du nom de nos comit ?s-collectifs est d’importance : ?Comit ? de citoyens pour construire une autre Europe ? est une proposition.
Il faut r ?fl ?chir ? d’autres lieux que des espaces confin ?s s’ouvrant ? partir de 20 h 30.
Pour l’ ?t ?, quelques id ?es : Faire des expos, des ?tats g ?n ?raux locaux, expliquer au reste du monde les raisons du Non fran ?ais. Afficher dans les campagnes contre les fermetures de bureaux de poste.
? B ?gles, la r ?pression contre les postiers est gravissime ; ils risquent la r ?vocation et 3 ans de prison. Ils passent en conseil de discipline les 7 et 8 juillet.
4. Assembl ?e Pl ?ni ?re
Introduite par Yannis d'Ath?nes qui pr ?sente le FSE [1] d’avril 2006 et qui remercie la France d’avoir vot ? Non.
?lisabeth ?voque l’issue de cette ?crise ? qui fait appara ?tre les peuples sur la sc ?ne. Il nous faut cr ?er un espoir, une dynamique majoritaire, un ?lan europ ?en qui soit visible. Le Non fran ?ais ouvre des vois nouvelles pour l’Europe.
Bient ?t le r ?f ?rendum au Luxembourg : Il faut
Cr ?er un large mouvement citoyen europ ?en qui puisse gagner face aux politiques lib ?rales (Bolkestein, etc.).
Porter partout l’exigence que le choix des peuples doit ?tre respect ?. (p ?tition europ ?enne)
Puis interviennent les quatre rapporteurs :
Soulignent ? la fois la tr ?s grande diversit ? des collectifs mais aussi leur grande convergence(...)
Soulignent aussi la n ?cessit ? de faire face aux urgences, pour les
pr ?caires, les salari ?s, etc. Il est important de s’attacher aux luttes locales, aux questions ?cologiques, aux questions des services publics, des luttes contre le directives, du retrait de l’AGCS [2], ou encore ? l’annulation de la dette.
Il y a eu la victoire du Non, mais la propagande du Oui continue, il faut continuer d’expliquer et d’informer ; un r ?el traumatisme existe face ? ce probl ?me, et certains souhaitent que nous ayons nos propre m ?dias.
Si une autre Europe est possible, il ne faut pas oublier qu’un autre monde l’est aussi.
La dynamique unitaire qui anim ? nos collectifs est un ph ?nom ?ne nouveau, nous avons eu la confiance de travailler ensemble pour ce Non de gauche.
Il existe des ?l ?ments de divergence quant au processus constituant, mais l’accord se fait autour de l’id ?e d’agir pour la d ?mocratie au niveau de l’Europe. Nous avons la responsabilit ? de ne pas d ?cevoir l’espoir que nous avons suscit ?, mais il faudra r ?pondre ? l’attente de la refondation de la gauche.
La conclusion est un hommage posthume ? Pierre Bourdieu, pr ?curseur de l’Europe sociale : il ne peut pas y avoir d’approche r ?ductionniste des travaux de tous ces collectifs pour l’Europe sociale.
Pierre Arrabie Aubi?s
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