Archives de catégorie : CLIMAT

Privatisation des grands ouvrages hydroélectriques : un ruissellement qui coule du bas vers le haut…

Le samedi 29 février 2020, à la Maison pour Tous d’Anglet salle Ansbach nous proposons la diffusion du film « Barrages » suivie d’échanges. L’animation du débat sera assurée par des professionnels de l’hydraulique.

Après la vente de nos autoroutes, des aéroports, voici venue celle des barrages. En dehors de leur intérêt pour l’ énergie verte, les barrages retiennent de l’eau, bien commun et vital qu’il serait fort imprudent de confier aux entreprises privées.

Rendez-vous à 14h pour le café
14h45: démarrage du film qui dure 1h20
16h15: débat
L’entrée est libre.N’hésitez pas à faire circuler l’information.


bande annonce:   : https://vimeo.com/383296700

Bilan de la marche du Siècle du 16 mars 2019 : vers une radicalité écologique et sociale

La Marche du Siècle du 16 mars fait partie d’une série de marches pour le climat qui ont débuté en septembre 2018. C’est la 5ème d’une série qui s’annonce longue et qui s’étend progressivement à l’international. Lors de ce 5ème acte, il y aura eu en en France des centaines de milliers de manifestants répartis sur plus de 200 sites ; plus de 150.000 étudiants, lycéens et grévistes le 15 mars ; près de 350.000 manifestants le 16 mars.
Une convergence évidente entre « fin du monde » et « fin du mois », les Gilets Jaunes ont répondu présents sur pratiquement tous les sites.

Et après ?

Les journalistes retiennent en priorité les images de casse et de violence qui tournent en boucle sur Paris et les grandes agglomérations. Outre qu’on ne sait pas toujours bien qui en aura été l’origine (le Fouquet’s aurait été incendié par des galets de lacrymogène tirés par la police), elles ne résument ni les revendications écologiques, ni la somme de manifestants pacifiques.

Dans de nombreuses autres villes de province, les marches ont été largement rejointes par des Gilets Jaunes, des militants ou de simples citoyens sensibilisés à l’urgence climatique. Elles se sont déroulées dans le calme, avec des prises de paroles, des actions symboliques, du tractage et des échanges productifs entre groupes.

Et pour quel effet ?

Non seulement ces marches pacifiques sont pratiquement inaudibles, mais même localement elles n’auront eu qu’un impact limité sur les rares spectateurs et passants pressés qui avaient surtout pour objectif d’aller faire leurs courses et de rejoindre le centre commercial le plus proche. Surtout, elles n’auront eu aucun effet sur nos politiques qui ont aujourd’hui le beau rôle et expliquent à quel point ils sont , comme les manifestants, sensibles au dérèglement climatique sans avoir jamais pris une décision efficace sur le sujet. Macron, le soi-disant champion de la Terre, a reçu la petite Thunberg à l’Elysée ? La belle affaire ! Un divertissement supplémentaire pour les éditorialistes.

Donc oui, il est important de nous compter et de montrer notre mobilisation lors des grandes manifestations. Mais l’urgence écologique et climatique nous demande d’être plus que mobilisés : il nous faut être efficaces. Mais que faire quand on ne veut pas incendier de banques ni passer son temps à marcher inutilement ?

Changer nos pratiques individuelles de consommation et nos modes de vie ? On le voit bien, à l’instar des marches pacifiques, ça ne sert à rien. Les appels aux boycotts ne fonctionnent que trop rarement et toujours trop lentement, même s’il y a quelques cas intéressants : Ferrero par exemple, qui perd des parts de marchés avec le Nutella à l’huile de palme et commence à s’inquiéter mais ne change toujours pas de politique.

Changer de pratique de consommation à l’échelle nationale ? C’est trop lent. Nos nouvelles échelles de temps (l’immédiateté de type internet ou livraison express) et d’espace (notre capacité à nous déplacer sur des distances énormes) nous imposent un bilan carbone désastreux mais sont trop ancrées. Elles conditionnent de plus, pour une bonne partie d’entre nous, la façon dont nous sommes obligés de travailler et de vivre au quotidien. Au mieux, ces pratiques individuelles épargneront la honte à quelques-uns qui ont la chance de pouvoir suivre leur idéal. Mais combien en ont seulement les moyens ? Pas suffisamment, et il est hors de question de stigmatiser ceux qui sont obligé de faire 2h de transport pour aller travailler ou qui n’ont pas les moyens d’acheter du Bio, ni de les punir pour les fautes d’un système pervers.

Il faut donc s’attaquer à la racine du problème : imposer une politique permettant la transition énergétique et écologique, et qui intègre dans nos politiques publiques les notions de coûts écologiques, de services écosystémiques, en taxant de façon juste les principaux pollueurs et en accompagnant les entreprises et les citoyens pour éviter de tomber dans l’injustice et l’autoritarisme sous prétexte que la cause écologique est juste. Et pour cela, il faut plus que des marches, largement inefficaces, plus qu’un mode de vie responsable, impossible à suivre pour la plupart d’entre nous : il faut imposer notre volonté à nos gouvernements en s’opposant massivement au système actuel.

Rejoignons les ZAD, les associations de protection de l’environnement, les associations altermondialistes qui sont actuellement les seules à offrir un réel contre-pouvoir aux pollueurs, aux aménageurs et à l’Etat qui les soutient. Bloquons les activités écocides, comme les grands projets routiers, les infrastructures productrices de carbone ou consommatrices d’espaces naturels, les fabricants de pesticides, les banques qui financent ces activités. Occupons les sites symboles de notre économie mortifère : les centres commerciaux, les centres logistiques d’e-commerce, les raffineries, les aéroports, les autoroutes… Mobilisons-nous autour des centres de décisions qui n’ont jamais assumé leur rôle dans la protection de l’environnement : les collectivités territoriales, les ministères, les services déconcentrés, les établissements publiques. L’anthropocène, le capitalocène ne sont pas des fatalités, ces ères sont trop récentes pour être irréversibles et elles ont leur faille : le (non)consentement populaire.

On peut être non-violent et radical. C’est cette radicalité qu’il nous faut maintenant mettre en œuvre. Les Gilets Jaunes nous ont montré que nous n’étions pas une nation serpillère qu’on pouvait essorer sans conséquences. Avec eux, il nous faut maintenant démontrer que cette colère et cette radicalité peuvent être efficaces. Les actions et revendications de justice sociale et écologique ont les mêmes fondements, elles avanceront selon les mêmes rythmes et les mêmes modalités en se renforçant entre elles. Plus que des marches, il nous faut maintenant passer à l’action radicale.

Laurent THIEULLE, pour le CA ATTAC Pays Basque

Crédit photo : ATTAC Pays Basque – plantation d’un arbre sur la zone récemment défrichée du Séqué pour dénoncer la perte d’un des derniers espaces forestiers de Bayonne (action du Collectif des associations de défense de l’environnement – Marche du siècle, 16 mars 2019)

COP 21 Paris 2015. Le prix Pinocchio à François Hollande !

Les Prix Pinocchio visent les entreprises dont les activités polluantes ont un impact direct sur les hommes et le climat à travers le monde.  Et, en particulier, celles dont l’influence, au moyen des pressions (le lobbying), la promotion de solutions mensongères et l’écoblanchiment (pourquoi dire greenwashing ?), cherchent à tromper le public.
La tenue à Paris des négociations internationales sur le climat nommées COP 21 nous vaut une grande campagne médiatique au premier rang de laquelle se trouve François Hollande, qui va de l’ONU en Chine quand il ne va pas de tribune en tribune …et quand il n’est pas chez l’habitant.
Pourtant, alors qu’il promettait en 2012 vouloir “faire de la France la nation de l’excellence environnementale”, il n’a cessé de faire le contraire depuis son élection. Allez, encore une liste : abandon de l’écotaxe poids lourds, choix du tout-routier au détriment de modes de transport plus écologiques, faveurs accordées à l’agriculture industrielle, atermoiements pour cesser les aides à l’exportation des centrales à charbon ou les avantages fiscaux accordés au diesel, coupes incessantes dans les budgets du ministère de l’Écologie, visite officielle en Alberta (Canada), où sont exploités les sables bitumineux qui donnent le pétrole le plus sale du monde…
À l’approche de la conférence internationale COP 21, on aurait pu imaginer que sous l’impulsion de Hollande, le gouvernement ferait des efforts pour faire bonne figure. Mais c’est l’inverse qui se produit. Fin septembre, il coupait une fois de plus dans les budgets de l’écologie et de l’aide au développement (après un beau discours à la tribune de l’ONU). Et on vient d’apprendre que la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, et Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, ont accordé trois nouveaux permis de recherches d’hydrocarbures en Seine-et-Marne, dans le Bas-Rhin et dans la Marne.
Ajoutons, pour faire bonne mesure que Laurent Fabius, a qualifié “d’amies du climat” de très pollueuses sociétés qui patronnent la COP 21 (Engie, EDF, Renault Nissan, BNP Paribas…) !
Justement, ça tombe bien, car Engie, EDF et BNP Paribas ont été sélectionnées pour participer à la compétition des prix Pinocchio des pollueurs/menteurs ! On peut dire que Fabius a le nez fin !
Voila les catégories du concours et les pollueurs pré-sélectionnés :
Catégorie “Greenwashing » (décidément ils s’obstinent à ne pas dire écoblanchiment) : Engie et les centrales à charbon. EDF et le nucléaire « sans CO2”. Yara et l’agriculture “climato-intelligente”.
Catégorie « Impacts Locaux” : BNP Paribas et le charbon en Inde. Shell et le pétrole au Nigeria. Anglo American et les mines en Colombie.

hollande-pinocchio-cop21
Catégorie “Lobbying” (en français on dit pressions) : Total et le « gaz propre”. Avril et les agrocarburants. Chevron et le fracking (ça se dit “fracturation hydraulique “en français, les gars !).
Les résultats seront annoncés le 3 décembre 2015, à la cérémonie de remise des Prix à Paris, et sur le web des Prix Pinocchio. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je propose que cette année, on décerne un prix spécial hors concours à François Hollande !
> Pour voter et récompenser les pires menteurs/pollueurs du prix d’infamie du Pinocchio de l’année, rendez vous sur le site des Prix Pinocchio du climat. >>> Lien. .
> Sources. Libération : François Hollande et l’excellence écologique ? La bonne blague ! Le 2 novembre 2015.
> Martine, une fidèle lectrice de gilblog (oui, gilblog a de fidèles lectrices qui se prénomment Martine), propose un petit concours de formules sur le même thème. En voici des échantillons. À votre tour de jouer !
– A la COP 21
ils font les malins 
paradent, sponsorisent 
promettent et font à leur guise.
– Investissements de BNP Paribas depuis 2009 : cinquante deux milliards pour les énergies fossiles, six milliards pour les énergies renouvelables !
– La COP 21
c’est le rendez-vous 
des coquins 
et des filous.
– Dix millions de dollars par minute. C’est le montant des subventions que perçoivent dans le monde les entreprises d’extraction d’énergies fossiles (estimations du FMI).

Gilblog La Borne mon village en Berry

Les crimes climatiques à venir

Climat : les négociations de Bonn préparent les crimes climatiques à venir Communiqué 31 août 2015

Les négociations sur le changement climatique reprennent ce lundi 31 août à Bonn (Allemagne). Le gouvernement français se montre optimiste. Pourtant, les contributions volontaires que les pays ont dévoilées et les contours du futur accord de Paris conduisent vers un réchauffement climatique très largement supérieur à l’objectif des 2 °C. Un crime climatique que les milliers de signataires de l’appel international visant à « laisser les énergies fossiles dans le sol » veulent stopper.

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