Manifestation contre le G7 le 13 juillet 2019

Du 24 au 26 août, sept chefs d’État les plus riches de la planète (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada) se retrouvent à Biarritz, sous la présidence de la France. Ces sept puissances, de plus en plus autoritaires et bellicistes, se retrouveront pour perpétuer un système au service des plus riches et des multinationales. Ils mettent le feu à la planète, augmentant les inégalités et la pauvreté qu’ils ont générées et qu’ils entretiennent, détruisant le vivant et le climat, au mépris des droits humains fondamentaux. Avec un cynisme à toute épreuve, ils déclarent se donner comme objectif la lutte contre les inégalités. Face à l’écran de fumée de leurs beaux discours, nous leur opposerons l’urgence sociale et écologique.

Contre le G7 et pour un autre monde premier rendez-vous un mois avant le sommet, le samedi 13 juillet à Biarritz à 17h (Gare du Midi).

Du 19 au 26 août, nous organisons un contre-sommet au Pays Basque. Au programme : construction d’alternatives solidaires, écologiques, humaines, féministes, anti-racistes, décoloniales, et anti-impérialistes, grande manifestation et actions diverses.
Rejoignez les mobilisations du 19 au 26 août organisées à partir d’Hendaye-Irun !

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Débat public sur l’Europe : un constat amer

Un constat amer. C’est ce qu’on retiendra du débat du 5 avril organisé par ATTAC Pays Basque sur les questions européennes. Non pas que ce soit une grande nouvelle, l’ensemble des participants ayant à peu de choses près le même ressenti sur les divers dysfonctionnements. Ce qui est amer, c’est le constat de la mécanique implacable de la construction européenne autour de ces 4 piliers (libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux), et des traités qui supplantent les législations nationales et empêchent toute voix dissonante de s’exprimer dans cette orchestration européenne néolibérale et univoque.

Une quarantaine de personnes s’étaient donc réunies le 5 avril 2019 à la Maison pour Tous d’Anglet à l’appel d’ATTAC Pays Basque et avec un référent de choix : Frédéric Viale, juriste, auteur d’ouvrages contre les traités transnationaux (« Le manifeste contre les accords transatlantiques », éd. Erick  Bonnier, et récemment de « la gauche à l’épreuve de l’Union européenne, ed° le Croquant) invité en tant qu’expert sur le fonctionnement de l’Union Européenne. Outre les informations échangées, nous retiendrons la qualité de ce débat et l’investissement de tous et la qualité d’écoute remarquable qu’il y aura eu durant ce débat : les participants étaient venus pour profiter de ce lieu d’expression, mais aussi pour écouter et comprendre. C’est une réussite majeure pour les organisateurs.

Premier constat à ce débat, les réussites européennes qui font l’unanimité sont rares : Erasmus, la pacification de l’Europe, la protection de l’environnement, la capacité des citoyens à passer les frontières simplement. Et elles sont à chaque fois accompagnées de déceptions :

– Erasmus ou l’expatriation des étudiants qui n’est pas toujours choisie mais imposée par des systèmes éducatifs nationaux défaillants, l’Europe n’ayant pas permis de protéger le système éducatif public.

– la paix en Europe, mais qui est remplacée par une concurrence économique féroce et une guerre externalisée dans les autres continents. Une Europe pacifiée, vraiment ?

– Si les principaux (les seuls?) outils pour la protection de l’environnement nous viennent bien des directives européennes et nous ont permis de sauver une partie de nos milieux naturels, l’Europe reste incapable de gérer les problèmes de dérèglement climatique ni de tenir ses engagements suite aux différentes COP Climat. Et les marches climats sont là pour rappeler qu’une transition écologique et énergétique réellement efficace est toujours à attendre.

– Quant à la libre circulation des personnes, elle a permis de mettre en évidence le scandale des travailleurs détachés, et de cristalliser le retour aux réflexes communautaires et nationalistes en rejet des communautés indésirées (Roms, migrants), réflexes que l’Europe est incapable de contenir.

Inversement, la liste des dysfonctionnements européens ressemble à un inventaire à la Prévert. Là encore, il n’y a pas eu de désaccords profonds durant le débat, mais un consensus pour mettre en évidence les carences européennes, voire les méfaits de l’Europe sur la quasi totalité des domaines dans lesquels elle intervient : économie, finance, commerce, budget, agriculture, droits de l’homme, lutte contre la fraude, développement et coopération, politique étrangère, etc.

Des souhaits pour une Europe meilleure, bienveillante, source de partage et communautaire, qui protège les faibles et encouragent les projets positifs, qui garantit un avenir aux générations futures, il en a été fait de très nombreux. Mais c’est de là que vient la deuxième partie de ce constat amer. Si on exclut le scandale des privatisations qui sont de la seule responsabilité de l’Etat français, tous ces souhaits resteront lettre morte dans le fonctionnement actuel de l’Europe, principalement en raison des accords transnationaux qui ont été signés. Jugez plutôt : près de 50 accords de libre-échange déjà signés avec tous les continents et des règles constitutionnelles qui placent ces accords au-dessus du droit national des pays adhérents. Cela veut dire que les intérêts des entreprises priment tout : le droit social, le droit fiscal, le droit de l’environnement, la santé… Face aux enjeux sociaux et environnementaux auxquels nous sommes confrontés, il faudrait que les entreprises puissent rendre des comptes à la société. C’est tout l’inverse que l’Europe met en place : via des commissions arbitrales présidées par la Banque Mondiale, ce sont les Etats qui devront céder face aux besoins de rentabilité de ces dites-entreprises dans le respect intégral des accords de libre-échange, signés à l’unanimité et dont il faut également l’unanimité pour en sortir.

Si ces 50 accords de libre-échange paraissent beaucoup, il faut savoir qu’il y en aurait encore une douzaine qui attendent de sortir très prochainement, libéralisant toujours un peu plus notre économie et réduisant toujours plus les champs d’application de notre droit national.

Face à cet amer constat, les solutions sont difficiles à trouver mais quelques tendances générales se sont dessinées et ont pu être discutées en fin de débat. Des pistes pour essayer de changer l’Europe de l’intérieur ont été évoquées : renégociation des règles de déficit pour ne pas tenir compte des investissements vertueux (écologiques par exemple), ou créer des groupes de pression progressistes pour renégocier les traités, voire les annuler. Cependant, dans les règles institutionnelles actuelles et sans moyens de pressions, ces propositions risquent de se heurter au lobbyisme des grandes entreprises et au libéralisme dominant dans les structures de l’UE, et rester largement inefficaces. Resterait donc le choix entre trois options :

– jouer le rapport de force en supprimant le titre XV de notre constitution qui met le droit européen au-dessus du droit français, pour obliger d’autres pays européens à nous rejoindre dans une fronde interne à l’Union Européenne, afin d’imposer une Europe sociale et surtout indépendante du néolibéralisme internationalisé, mais avec pour cela un Etat français déterminé à pousser jusqu’au bout la logique du rapport de force ;

– rompre avec les traités, sans que cela implique une sortie unilatérale immédiate, c’est à dire refuser d’appliquer certaines des dispositions phares du néolibéralisme qu’ils portent tout en prenant des mesures unilatérales (contrôle des capitaux, contrôle de la banque centrale) ce qui permettrait d’installer un rapport de force avec nos partenaires et refonder une autre Europe sur une base démocratique et sociale ;

– se lancer immédiatement dans un Frexit, une sortie unilatérale de l’Union Européenne, à l’image du Royaume Uni, sachant que cette option serait difficile (voir ce qui se passe avec le Brexit) et définitive.

Nous laisserons à chacun le soin de se faire une opinion sur ces trois options, le but de ce débat n’étant pas de convaincre mais de libérer une parole populaire trop rarement entendue, et surtout de donner à chacun les informations permettant de se construire une opinion. Inversement, dans chacune des trois options qui ressortent de ce débat, il apparaît primordial d’aller voter pour permettre d’avoir un parlement à l’image de nos voeux. C’est un vrai poncif d’appeler au vote en période électorale, d’accord, mais quelle que soit notre position individuelle, ce qui est certain, c’est qu’aucune de ces trois options n’a de chance de se passer dans de bonnes conditions, ou même de voir le jour sans des députés à notre image.

ATOMIK TOUR : les militant.e.s anti-CIGEO de passage dans le Pays Basque

L’Atomik Tour, c’est une sympathique caravane qui sillonne les routes avec une 50aine d’étapes à travers la France afin de militer pour la dénucléarisation et rencontrer les populations et les associations militantes de toutes le régions. Composée de militant.e.s anti-CIGEO, en lutte contre le projet d’enfouissement des déchets radioactifs sur le site de Bure, leur caravane vient de passer dans le Pays Basque. ATTAC a profité de leur présence pour organiser une réunion avec eux vendredi 22 mars à la salle Goriak.

Cette caravane s’impose comme une alternative au Grand débat national sur la gestion des déchets radioactifs dangereux. Géré par le CNDP (pour une fois!), ce débat public est cependant très cadré et n’envisage ni l’abandon du projet CIGEO, ni la dénucléarisation de notre économie ou de notre armée. Dans ces conditions, de nombreux organismes dont Sortir du nucléaire ont décidé de boycotter le débat. L’Atomik Tour est une des réponses à ce débat partial pour permettre de sensibiliser les citoyens et regrouper les énergies militantes pour continuer la lutte contre cette source d’énergie dangereuse, chère, polluante, et mal maîtrisée.

Nous avons pu faire un point sur l’avancée du projet CIGEO qui est pour l’instant en attente des résultats du grand débat, mais qui reprendra dès les conclusions de celui-ci si nous n’y faisons pas barrage. Nous avons également évoqué la répression et la criminalisation des militants anti-CIGEO et les méthodes employées par l’Etat pour se débarrasser d’eux. Toutes les techniques d’intimidation ou de répression y sont utilisées, dont une bonne part à la limite du légal, voire hors la loi : vexation, intimidation, contrôles, répression, amendes, incarcération… tout l’arsenal répressif y est organisé, institutionnalisé, testé pour défaire la volonté militante locale. Le but est de briser leur volonté, mais également de les briser dans leur vie, d’en faire des exemples pour montrer la force de l’Etat et créer un climat de peur et de défiance au sein même du mouvement. Ces techniques autoritaires portent leur fruits : une dizaine de personnes ont été placées sous contrôle judiciaire et accusées d’association de malfaiteurs. Interdit.e.s de territoire, interdit.e.s de réunion ou de contacts entre accusé.e.s, le mouvement militant plie mais ne cède pas. Leur lutte continue sous d’autres formes dont cet Atomik Tour.

Eternelle question : Que faire ?

Un comité de soutien Pays Basque est en cours de création. Les coordonnées seront diffusées très prochainement. Ce comité de soutien permettra de diffuser l’ensemble des informations sur les moments chauds des procès à venir et des luttes en Meuse, et d’organiser des réponses locales sous formes de regroupements ou d’actions.

Les Legal Team s’organisent également en réseau national pour mobiliser l’ensemble de leurs ressources pour aider les militant.e.s qui subissent la répression policière et judiciaire. Là encore, coordonnées à venir.

Et du 9 au 11 août, pour les plus nomades, le festival les Bure’lesques est en préparation dans la Meuse, en soutien à la lutte résistante contre le projet CIGEO.

Un grand merci à Angélique, Aymeric, Isa, Max, pour cet exemple de militantisme engagé et impliqué. Bonne route à vous, les amis, ainsi qu’à tous ceux qui vous rejoindront sur le trajet.

Appel pour l’annulation des mesures liberticides du 18 mars

Un appel signé par plus de trente organisations (syndicats, associations, médias, collectifs citoyens, forces politiques, élus et groupes politiques) et des personnalités :

Un nouveau seuil a été franchi dans la dérive autoritaire du gouvernement. Après l’inscription de l’état d’urgence dans le droit commun, l’adoption du projet de loi « anti-manifestant·e·s » qui accroît les mesures liberticides vis-à-vis des manifestant·e·s et des Gilets Jaunes, nous apprenons que l’exécutif souhaite mobiliser les militaires de l’opération Sentinelle pour intervenir face aux mobilisations sociales. Un État de droit, une démocratie, la République ne sauraient accepter que l’armée se retrouve face au peuple, comme s’il était un ennemi, comme si la guerre civile était déclarée.

L’ONU a déjà mis en garde la France, pays de la déclaration des Droits de l’Homme, pour ses manquements à ses engagements pour les libertés fondamentales. Beaucoup connaissent l’aggravation de cette situation depuis longtemps, que ce soient les migrant·e·s, les quartiers populaires, qui ont été le champ d’expérimentation d’un maintien de l’ordre souvent en dehors des principes de l’État de droit. La situation prend cependant une gravité inédite. La pénalisation du mouvement social, écologiste et syndical, le mépris au regard des contre-pouvoirs, est une façon d’empêcher tout dialogue, toute issue positive aux crises de notre époque.

Face aux destructions de bâtiments ou autres actes de violence, le gouvernement ne doit pas jouer aux pompiers pyromanes mais faire preuve de responsabilité. Il est temps de penser les conditions de la désescalade. Pour cesser de nourrir la tension, l’État a le devoir d’en finir avec les provocations et le recours à un arsenal sécuritaire aussi exponentiel qu’inefficace, comme il le fait depuis des semaines vis-à-vis des gilets jaunes. Il est intolérable que des armes dangereuses, dont nous réclamons l’interdiction, aient tant blessé, estropié de manifestant·e·s. Le bilan est déjà tragique et historique. Le droit fondamental de manifester se trouve maintenant clairement menacé. Nous refusons cette menace, y compris dès le samedi 23 mars.

La baisse des tensions que nous souhaitons suppose également que les pouvoirs publics répondent concrètement aux aspirations qui s’expriment largement dans le pays pour la justice sociale, pour une vie digne pour chacune et chacun, pour la lutte contre le mortifère réchauffement climatique.

Nous appelons toutes les forces vives progressistes du pays, attachées aux libertés publiques, à faire cause commune pour que le gouvernement change de ton et de réponse, pour que la démocratie ne soit pas bafouée mais renforcée, pour le retrait de la loi anti-manifestants, et l’annulation des mesures liberticides annoncées ce lundi 18 mars par le Premier ministre.

Nous prenons date en ce jour pour une nouvelle réunion plus large encore jeudi 28 mars afin d’y prendre ensemble des initiatives.

Signataires :

ANV-COP 21 ;
ATTAC ;
Comité Justice pour Adama ;
Coopérative Ecologie Sociale ;
Le DAL ;
EELV ;
Ensemble ;
Gauche républicaine et socialiste
Génération.s ;
L’Humanité ;
L’UNEF ;
L’Union Nationale Lycéenne ;
La Chapelle Debout ;
La France insoumise ;
La FSU ;
Là-Bas si j’y suis ;
La Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) ;
Le groupe de la Gauche démocrate et Républicaine ;
Le groupe parlementaire de la France Insoumise ;
Le Mouvement National Lycéen ;
Le Parti Communiste Français ;
Le Nouveau Parti Anticapitaliste ;
Le Parti communiste des ouvriers de France ;
Le Parti de Gauche ;
Le Parti Ouvrier indépendant ;
Le Parti Ouvrier indépendant démocratique ;
Le SNES ;
Le Syndicat de la Magistrature ;
Le Syndicat des avocats de France ;
Les Amis de la Terre ;
Regards ;
Solidaires ;
Sud Postes 92 ;
Union Syndicale Solidaires ;

Jean-Félix Acquaviva, Député de Corse ;
Taha Bouhafs, Journaliste ;
Paul André Colombani, Député de Corse ;
Marie-Noëlle Lienemann, Sénatrice ;
Bénédicte Monville, Conseillère régionale d’ile de France
Jean-Marc Salmon, chercheur

D’autres signataires devraient rejoindre cet appel. Une prochaine réunion aura lieu le 28 mars pour décider d’initiatives communes.

Bilan de la marche du Siècle du 16 mars 2019 : vers une radicalité écologique et sociale

La Marche du Siècle du 16 mars fait partie d’une série de marches pour le climat qui ont débuté en septembre 2018. C’est la 5ème d’une série qui s’annonce longue et qui s’étend progressivement à l’international. Lors de ce 5ème acte, il y aura eu en en France des centaines de milliers de manifestants répartis sur plus de 200 sites ; plus de 150.000 étudiants, lycéens et grévistes le 15 mars ; près de 350.000 manifestants le 16 mars.
Une convergence évidente entre « fin du monde » et « fin du mois », les Gilets Jaunes ont répondu présents sur pratiquement tous les sites.

Et après ?

Les journalistes retiennent en priorité les images de casse et de violence qui tournent en boucle sur Paris et les grandes agglomérations. Outre qu’on ne sait pas toujours bien qui en aura été l’origine (le Fouquet’s aurait été incendié par des galets de lacrymogène tirés par la police), elles ne résument ni les revendications écologiques, ni la somme de manifestants pacifiques.

Dans de nombreuses autres villes de province, les marches ont été largement rejointes par des Gilets Jaunes, des militants ou de simples citoyens sensibilisés à l’urgence climatique. Elles se sont déroulées dans le calme, avec des prises de paroles, des actions symboliques, du tractage et des échanges productifs entre groupes.

Et pour quel effet ?

Non seulement ces marches pacifiques sont pratiquement inaudibles, mais même localement elles n’auront eu qu’un impact limité sur les rares spectateurs et passants pressés qui avaient surtout pour objectif d’aller faire leurs courses et de rejoindre le centre commercial le plus proche. Surtout, elles n’auront eu aucun effet sur nos politiques qui ont aujourd’hui le beau rôle et expliquent à quel point ils sont , comme les manifestants, sensibles au dérèglement climatique sans avoir jamais pris une décision efficace sur le sujet. Macron, le soi-disant champion de la Terre, a reçu la petite Thunberg à l’Elysée ? La belle affaire ! Un divertissement supplémentaire pour les éditorialistes.

Donc oui, il est important de nous compter et de montrer notre mobilisation lors des grandes manifestations. Mais l’urgence écologique et climatique nous demande d’être plus que mobilisés : il nous faut être efficaces. Mais que faire quand on ne veut pas incendier de banques ni passer son temps à marcher inutilement ?

Changer nos pratiques individuelles de consommation et nos modes de vie ? On le voit bien, à l’instar des marches pacifiques, ça ne sert à rien. Les appels aux boycotts ne fonctionnent que trop rarement et toujours trop lentement, même s’il y a quelques cas intéressants : Ferrero par exemple, qui perd des parts de marchés avec le Nutella à l’huile de palme et commence à s’inquiéter mais ne change toujours pas de politique.

Changer de pratique de consommation à l’échelle nationale ? C’est trop lent. Nos nouvelles échelles de temps (l’immédiateté de type internet ou livraison express) et d’espace (notre capacité à nous déplacer sur des distances énormes) nous imposent un bilan carbone désastreux mais sont trop ancrées. Elles conditionnent de plus, pour une bonne partie d’entre nous, la façon dont nous sommes obligés de travailler et de vivre au quotidien. Au mieux, ces pratiques individuelles épargneront la honte à quelques-uns qui ont la chance de pouvoir suivre leur idéal. Mais combien en ont seulement les moyens ? Pas suffisamment, et il est hors de question de stigmatiser ceux qui sont obligé de faire 2h de transport pour aller travailler ou qui n’ont pas les moyens d’acheter du Bio, ni de les punir pour les fautes d’un système pervers.

Il faut donc s’attaquer à la racine du problème : imposer une politique permettant la transition énergétique et écologique, et qui intègre dans nos politiques publiques les notions de coûts écologiques, de services écosystémiques, en taxant de façon juste les principaux pollueurs et en accompagnant les entreprises et les citoyens pour éviter de tomber dans l’injustice et l’autoritarisme sous prétexte que la cause écologique est juste. Et pour cela, il faut plus que des marches, largement inefficaces, plus qu’un mode de vie responsable, impossible à suivre pour la plupart d’entre nous : il faut imposer notre volonté à nos gouvernements en s’opposant massivement au système actuel.

Rejoignons les ZAD, les associations de protection de l’environnement, les associations altermondialistes qui sont actuellement les seules à offrir un réel contre-pouvoir aux pollueurs, aux aménageurs et à l’Etat qui les soutient. Bloquons les activités écocides, comme les grands projets routiers, les infrastructures productrices de carbone ou consommatrices d’espaces naturels, les fabricants de pesticides, les banques qui financent ces activités. Occupons les sites symboles de notre économie mortifère : les centres commerciaux, les centres logistiques d’e-commerce, les raffineries, les aéroports, les autoroutes… Mobilisons-nous autour des centres de décisions qui n’ont jamais assumé leur rôle dans la protection de l’environnement : les collectivités territoriales, les ministères, les services déconcentrés, les établissements publiques. L’anthropocène, le capitalocène ne sont pas des fatalités, ces ères sont trop récentes pour être irréversibles et elles ont leur faille : le (non)consentement populaire.

On peut être non-violent et radical. C’est cette radicalité qu’il nous faut maintenant mettre en œuvre. Les Gilets Jaunes nous ont montré que nous n’étions pas une nation serpillère qu’on pouvait essorer sans conséquences. Avec eux, il nous faut maintenant démontrer que cette colère et cette radicalité peuvent être efficaces. Les actions et revendications de justice sociale et écologique ont les mêmes fondements, elles avanceront selon les mêmes rythmes et les mêmes modalités en se renforçant entre elles. Plus que des marches, il nous faut maintenant passer à l’action radicale.

Laurent THIEULLE, pour le CA ATTAC Pays Basque

Crédit photo : ATTAC Pays Basque – plantation d’un arbre sur la zone récemment défrichée du Séqué pour dénoncer la perte d’un des derniers espaces forestiers de Bayonne (action du Collectif des associations de défense de l’environnement – Marche du siècle, 16 mars 2019)

Débat Public sur l’Europe

Flyer de grand débat public sur l’Europe organisé par Attac Pays Basque : au format PDF

Durant cette période pré-électorale, ATTAC Pays Basque a souhaité organiser un grand débat public sur l’Europe. Co-animé par F. Viale, juriste, et Attac PB, ce débat permettra de faire le point sur ce qu’attendent les citoyens des futurs élus et ouvrir la réflexion sur l’orientation que nous voulons donner au fonctionnement de l’Union Européenne.

A partager massivement.

Conférence loi travail JEAN-MARIE HARRIBEY

Le 24 Octobre à la maison pour tous d’Anglet
                                   Jean-Marie Harribey décortique la loi travail
                                             18h30: accueil expo/apéro
                                             19h15: Exposé
                                             20h15: Questions/débat
                                             21h30: Fin de soirée

Un autre monde est possible