Informatique, libertés et multinationales...
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Dans le cadre de la Conférence Nationale des Comités Locaux (CNCL), qui a lieu, le17 et 18 Novembre 2018, le comité local du bassin de Vichy propose un atelier qui poursuit l’atelier qu’on avait organisé en 2017 sur le bassin.
Vous trouverez le support de présentation de l’atelier dans les ressources liées à l’article (voir ci-dessous, au bas de l’article).
Présentation de l’atelier
Internet qui était à l’origine un projet égalitaire où tout le monde pouvait s’exprimer et partager à partir du moment où il pouvait accéder au réseau, est petit à petit devenu un système féodal et centralisé sous le contrôle des GAFAM, c’est à dire de multinationales américaines qui ont phagocyté le Web pour le privatiser en s’appuyant sur le développement de l’ordiphone (ou encore smartphone en anglais) et des nombreuses applications disponibles dans les nouveaux supermarchés numériques. La gratuité des nombreuses applications est un leurre ; en les téléchargeant les utilisateurs cèdent l’accès à leurs données ; et ils ne cèdent pas uniquement les données qu’ils veulent bien partager en tant qu’utilisateurs mais toutes les données dont ils ont implicitement autorisé l’accès (contacts, photos, géolocalisation, etc).
Cette privatisation de l’Internet et de tout ce qui touche à l’informatique en général s’est appuyé sur l’ignorance des gens, largement entretenue par une approche technicienne de l’Éducation, où les logiciels sont vus comme des outils, qu’il s’agirait d’apprendre à maîtriser. Ainsi est mise de côté toute réflexion globale sur l’informatique et plus particulièrement sur les orientations qu’imposent à nos vies et à nos libertés les GAFAM, ces mêmes GAFAM qui pratiquent de plus l’évasion fiscale ! Internet qu’on peut penser comme un espace de liberté et de démocratie (horizontale, multipolaire) devient un espace centralisé, de contrôle et de surveillance.
Pour paraphraser Pièces et main d’œuvre, nous avons dépassé la société de contrôle. Nous sommes dans la société de la surveillance, où les embastillés sont volontaires. Demain, nous rentrerons dans la société de la contrainte pour les opposant.e.s, même si l’assignation de militant.e.s à résidence depuis la levée de l’état d’urgence peut nous laisser craindre que ce demain est désormais là. C’est pourquoi, il est urgent que l’éducation populaire s’empare enfin du sujet. La CNIL ne nous protège de rien : les courtiers de données revendent nos données sans notre consentement et dans le silence abyssal des agences qui sont censées empêcher cela...
Combien d’associations et de syndicats partagent innocemment les fichiers de leurs adhérents avec les multinationales qui leur octroient des services « gratuits ». Qui sont les clients de ces multinationales ? Qui sont les clients de Google et de Facebook pour que ces multinationales soient devenues aussi riches, refusant même de payer leurs impôts ?
Des alternatives existent pourtant depuis longtemps, mais la plupart renoncent à une part de leur liberté en ne les utilisant pas ; par méconnaissance, par habitude ou parce que ce changement de pratique leur semble à tort inaccessible.
L’objet de cet atelier est donc, une fois décrit le cadre imposé par les multinationales de l’internet et de l’informatique, de montrer ces libres possibles qui sont déjà là ! Inutile de donner par nos pratiques davantage de pouvoir à ces multinationales qui pratiquent en plus l’évasion fiscale !