Un train d’enfer c’est le titre d’une enquête dessinée sur la SNCF et la privatisation du rail menée par deux frères.

Ils rendent un bel hommage à leur grand-père cheminot. Ils prolongent là les valeurs d’un métier porté par le souci de l’intérêt général, un bel héritage qu’ils savent à leur tour partager.

L’un Erwann est journaliste à Politis, l’autre Gwenaël est dessinateur .

Avec ses articles, le premier nous avait déjà habitué à nous éclairer sur des sujets pas forcément simples de premier abord (tiens par exemple le dossier « gouverner sans chef c’est possible » ). Le second s’était déjà essayé à mettre des parts d’humanité en images dans « La cendre et le trognon » (Ed. 6 pieds sur terre).

La mise en image du deuxième rend davantage possible la compréhension de la complexité d’une désorganisation, d’un véritable sabotage dénoncé dans le reportage du premier. Elle prolonge l’humanité portée par les mots de celles et de ceux qui le subissent et qui y résistent.

Résister c’est d’ailleurs ce qu’on encore fait ce mardi 1^er décembre 2020, ces cheminot-e-s avec des usager-e-s et des élu-e-s devant la gare de Saint Germain des fossés (lire l’article de La Montagne), une gare peu à peu abandonnée par la direction de la SNCF contre l’avis de ses cheminot-e-s.
Photo : rassemblement devant la gare de Saint Germain des fossés - 1/12/2020

Comme l’écrivent les auteurs, il est nécessaire de « nous réapproprier ce trésor industriel qui maille le territoire, d’en prendre soin comme on prend soin d’un bien commun ». Pour atteindre la nécessaire neutralité carbone et tenter de limiter les effets d’une catastrophe climatique, il faut du train.

Cette enquête dessinée permet de mieux comprendre les enjeux et le sens de telles mobilisations et ... la nécessité de se réapproprier ensemble ce bien commun.

Un train d’enfer - 19 € - sur le site de l’éditeur La ville brûle. Un enquête dessinée à réserver chez son ou sa libraire et surtout pas ... chez Amazon !

Voir l’avis de Philippe Descamps « Une glorieuse histoire collective » sur le site du Monde diplomatique