Et si on expérimentait d’autres formes d’action politique ?

PAR TIFEN DUCHARNE 9 JUILLET 2013 dans BASTAMAG

Comment renouveler les pratiques des partis politiques ? Comment communiquer autrement qu’avec des tracts, susciter davantage le débat et l’engagement ? L’éducation populaire offre un vaste champ d’expérimentation pour renouveler les méthodes, pour former militants et citoyens, élaborer des solutions collectives, construire la démocratie. Des cahiers de doléances aux enquêtes de conscientisation, en passant par les séminaires ouvriers, retour sur quelques expériences qui invitent à transformer l’action politique.

Tout militant s’est au moins une fois posé la question : « Comment susciter la participation ? ». Cette interrogation est presque devenue l’objet d’expériences de laboratoire !

Si on y met de l’humour, est-ce que ça bout ?
Si on enlève les étiquettes politiques, ça aimante ou ça dissout ?
Et si on organise les réunions autrement qu’avec des gens sur une tribune, ça s’évapore ou ça se solidifie ?

Militante politique et syndicale, travaillant dans les mouvances de l’éducation populaire, je fais partie de ceux et celles qui ont eu envie de respirer le bon air frais qu’a fait souffler la création du Parti de Gauche. Aujourd’hui, parler de « révolution citoyenne », scander « place au peuple », suppose de changer les pratiques politiques. Je pose l’hypothèse que le mélange de l’éducation populaire et de l’action politique à gauche peut produire des étincelles de prise de conscience, peut permettre une solidité de la résistance, une force pour changer radicalement de système.

L’action collective n’est pas spontanée

Les partis au pouvoir ont troqué l’analyse politique et le débat d’idées au profit de l’expertise, de la technicité. Dans ce mode d’action, l’engagement citoyen a bien peu de place, ce qui permet aux gouvernements, qu’ils se disent de droite ou de gauche, de réaliser les mêmes politiques néolibérales. Au citoyen de s’y retrouver ! A l’inverse, les projets politiques qui se forgent dans l’histoire de la République et de l’universalisme, de la transformation sociale et écologique contre le capitalisme et le productivisme, nécessitent l’implication populaire.

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