Le revenu d’existence ou l’impensé sur le travail

Article de Jean-Marie Harribey publié par Le Monde.fr, 20 octobre 2014

Dans le Monde Éco&entreprise daté du 11 octobre 2014, Yves Zoberman propose un « Plaidoyer pour un revenu d’existence européen ! » Impossible de lui contester la réalité de la crise qui plombe le social, l’économie, l’écologie et par dessus tout, pourrait-on ajouter, la démocratie. Mais les arguments en faveur de cette proposition afin de sortir de cette situation sont tous très contestables, voire carrément faux.

Nos sociétés connaissent, nous dit-il, la fin de la rareté.
Le monde regorge certes de marchandises (une immense accumulation, disait déjà Marx), mais la base matérielle de leur production est en train de s’amenuiser à grands pas, ainsi en est-il des combustibles fossiles, des métaux rares, et de quelques autres ressources. La croissance économique éternelle n’est pas possible.

Il existe d’autres arguments avancés par les partisans du revenu d’existence.
Parmi eux, il y a l’idée que nous héritons tous de la civilisation et des richesses accumulées. Mais aucun revenu n’est versé en puisant sur un stock, ils sont tous engendrés par le flux de l’activité courante. Il y a aussi l’idée qu’un tel revenu versé sans conditions permettrait à chacun de se livrer à une activité autonome créatrice de richesse. Ici se situe le principal problème d’ordre politique

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