Frustrée, la jeunesse française rêve d’en découdre

Jeunes, ou les perdants de la mondialisation !

«  Chez eux, jeunes diplômés en tête, le sentiment que droite et gauche se valent semble encore plus fort que dans l’ensemble de la population. « Ils font l’expérience de la désillusion politique. C’est la première fois qu’ils vivent la gauche au pouvoir. Et ils ont le sentiment que rien ne change pour eux. » Voilà qui poussera massivement à l’abstention, anticipent les chercheurs. « Ce sont des gens informés, qui ne se fichent pas de la politique, qui ont des habitudes participatives liées à l’usage des réseaux sociaux. Mais l’offre politique ne répond pas à leurs attentes. La démocratie ne s’adresse pas à eux. Ils n’iront pas voter mais ce sera une abstention politique, réfléchie, presque militante. »

Le bilan effectué par l’enquête que Le Monde a récemment publiée est particulièrement significatif. Et je pense que l’on aurait tort de croire que cela ne concerne que les résultats des élections municipales. C’est la condamnation forte, implacable, d’un monde. Et il faut bien le nommer ! C’est le monde capitaliste, la mondialisation capitaliste !

Les attentes, les aspirations, de la jeunesse sont manifestement immenses, même si, bien évidemment, les chemins à prendre pour ce faire ne se tracent pas spontanément, encore que les responsabilités semblent bien établies.

Michel PeyretLE MONDE | 25.02.2014 Par Pascale Krémer

Frustrée, la jeunesse française rêve d’en découdre

L’autoportrait est sombre. Amenés à définir leur génération, ce sont les mots « sacrifiée » ou « perdue » qui leur viennent le plus souvent à l’esprit. A l’automne 2013, les jeunes de 18 à 34 ans étaient conviés par France Télévisions à répondreà un long questionnaire en ligne sur eux-mêmes et leur génération. 210 000 se sont pris au jeu de cette opération « Génération quoi ? ». Leurs 21 millions de réponses fournissent un matériau de recherche exceptionnel pour les deux sociologues de la jeunesse Cécile Van de Velde et Camille Peugny, maîtres de conférences respectivement à l’EHESS et à l’université Paris-VIII, qui ont contribué à concevoir le questionnaire. Ils en tirent aujourd’hui pour Le Monde les principaux enseignements, en se focalisant sur la tranche d’âge des 18-25 ans, centrale pour l’analyse.
La vie en noir

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