Charlie Hebdo : Vallaud-Belkacem ne veut pas entendre les questions des élèves

Pour la ministre de l’Éducation nationale, certaines questions sont « insupportables » de la part des élèves. L’aveu d’une conception autoritaire de la liberté d’expression, et de la vacuité du discours de nos élites politiques face aux enjeux de la période.

L’attentat contre Charlie Hebdo, la minute de silence dans les écoles, les dérapages réels ou supposés d’élèves ont alimenté un sombre débat depuis le 7 janvier. C’est dans ce contexte que la ministre de l’Éducation nationale a tenu des propos sidérants à l’Assemblée nationale, mercredi 14 janvier, lors des questions au gouvernement. De Manille, le pape n’a pas non plus manqué de s’inviter dans le débat.

Attentat à l’esprit critique

Par décision du président de la République, le jeudi 8 janvier a été décrété "jour de deuil national" et une circulaire du premier ministre en a précisé les modalités : drapeaux en berne et demande aux administrations d’organiser « un moment de recueillement permettant aux agents des services publics de s’associer à cet hommage ». Ce recueillement sous forme d’une minute de silence observée dans les établissements scolaires a parfois suscité des interrogations, des remous, voire un rejet.

Depuis, une polémique enfle sur l’ampleur du phénomène. Le 13 janvier l’eurodéputé UMP, Philippe Juvin, accuse le ministère de l’Éducation nationale de « sous estimer grossièrement » les incidents et de « trucage des chiffres ». Le même jour Nathalie Saint-Cricq qui dirige le service politique sur France 2 déclare : « Il faut repérer et traiter ceux qui ne sont pas Charlie. » De son côté, Éric Ciotti rajoute une louche, en twittant : « Il faut pouvoir supprimer les allocations familiales aux parents des élèves qui n’ont pas respecté la minute de silence. »


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