Attac France signe la pétition pour le retrait du projet de carte d’identité biométrique

vendredi 22 juillet 2005, par Webmestre

http://www.ines.sgdg.org/petitions/

Pétition lancée le 26 mai 2005 à l’initiative de :
LDH, SM, SAF, IRIS, DELIS, AFJD

Au 20 juillet 2005, il y a 1837 signatures individuelles et 31 signatures
d’organisations et collectifs

Carte d’identité biométrique obligatoire :
Inepte, Nocif, Effrayant et Scélérat, le projet INES doit être retiré

Le gouvernement veut imposer aux citoyens une carte électronique d’identité
à éléments biométriques. Sans nécessité, il étend ainsi au niveau national
des décisions européennes liberticides qu’il a par ailleurs fortement
contribué à faire adopter. Le projet est présenté comme une parade aux
fraudes et aux entreprises terroristes, tout en servant de « vide-poche »
pour y placer, à sa guise, code de carte bancaire, numéro fiscal, codes
d’accès à des services Internet... En réalité, ce projet prévoit de
constituer un fichier de police à l’échelle du pays et de toute la
population, comportant les données biométriques de chaque citoyen, avec
l’indication de son domicile, sur des puces lisibles sans contact,
c’est-à-dire à l’insu des personnes.

Titre d’identité et déclaration de domiciliation obligatoires : du jamais vu
depuis la Libération ! La mise en oeuvre de ce projet vise en fait à
faciliter les contrôles policiers de toute nature. Les éléments biométriques
d’identification, inclus sous forme numérisée et conservés dans un fichier
unique national, faciliteront tous les croisements d’information. La
numérisation de ces éléments, alliée à la prolifération des dispositifs de
surveillance, décuplera les possibilités d’identification policière et de
traçage des citoyens. Dans un contexte de prolifération du fichage et
d’impuissance des organismes de contrôle, la création d’un nouveau fichier
qui inclura toute la population française ne peut que faire frémir.

Dire que ce document est destiné à lutter contre les fraudes ou les
entreprises terroristes est un mensonge. L’actuelle carte d’identité est
déjà réputée « infalsifiable ». Pourtant le gouvernement prétend que la
fraude se serait développée de manière galopante, tout en reconnaissant ne
pas savoir la mesurer. En fait, la sophistication technique servira plutôt
les réseaux criminels les plus organisés, car ils se doteront rapidement des
moyens nécessaires pour la contourner et disposeront alors de documents
d’identité dans lesquels l’État et les citoyens auront, à tort, placé toute
leur confiance.

Présenter cette carte comme un outil commode facilitant les transactions
électroniques, administratives ou commerciales, est un leurre. Ce soudain
intérêt porté par le ministère de l’intérieur aux désirs des consommateurs
et son ingérence dans ce domaine masquent en réalité sa volonté d’imposer un
outil de contrôle policier, sous couvert de prétendus bienfaits pour ses
détenteurs. Le gouvernement admet surtout que la finalité ultime du projet
est de mettre en oeuvre une carte universelle intégrant l’identité, le
bénéfice de droits et de prestations sociales, la capacité de conclure et
payer des transactions. Il s’agit de rendre ainsi l’individu totalement
transparent tant aux autorités publiques qu’aux opérateurs commerciaux.

Un tel projet met en cause une société dans laquelle l’identité reste fondée
sur un principe déclaratif, au profit d’une conception de l’identité
imprimée dans l’intimité biologique. Il nous propose l’abandon d’une
présomption de confiance mutuelle au profit d’une généralisation de la
suspicion.

Parce que nous refusons : tout contrôle d’identité à l’insu des personnes ;
tout fichier exhaustif de la population ; tout usage d’un identifiant
personnel unique biométrique des individus ainsi rendus totalement
transparents ; nous exigeons le retrait total et immédiat du projet INES de
carte électronique d’identité à éléments biométrique.

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