Maroc : Libertées bafouées

lundi 13 août 2007, par Webmestre

Avec l’accession au pouvoir du fils de Hassan II, le Maroc a voulu montrer
une nouvelle image, un nouvel objectif : « la voie de la démocratie et
l’approche participative ». Dans son discours du 30 juillet, le roi Mohammed
VI s’exprimait en ces termes : « [Le Maroc] entend poursuivre résolument son
évolution politique, disposant, pour cela, d’une arme imparable, en
l’occurrence notre précieux capital démocratique dont nous pouvons tirer une
légitime fierté en tant que modèle politique avancé à l’échelle de notre
région. »

Cependant, ce que nous voyons aujourd’hui n’est que censure, répression et
emprisonnements, rappelant trop souvent les années de plomb du régime de
Hassan II.
La tentative de musellement des contestataires, cumulée à l’offensive
permanente des politiques néolibérales, crée au Maroc un climat intolérable
qui doit cesser.

Attac-France réaffirme son soutien aux victimes de la répression du pouvoir
marocain et s’associe à Attac-Maroc afin d’exiger la libération immédiate
et inconditionnelle de tous les militants incarcérés et l’arrêt de toute
poursuite pour délit d’opinion et de solidarité.

Rappel des événements récents : le 1er mai 2007, ont eu lieu dans diverses
villes marocaines des manifestations pacifiques au cours desquelles des
slogans hostiles à la monarchie auraient été scandés. Sept manifestants ont
été arrêtés, membres de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) ,
de l’Association nationale des diplômés chômeurs au Maroc, de l’Union
marocaine du Travail et du syndicat des travailleurs agricoles. Cinq d’entre
eux, arrêtés à Ksar el Kebir, ont été reconnus coupables d’atteinte au
régime monarchique et condamnés à trois ans de prison, peine alourdie à
quatre ans en appel. Deux autres, arrêtés à Agadir, ont été condamnés chacun
à deux ans de détention. Le tout accompagné dans les deux cas de très
lourdes amendes.

Les 5 et 6 juin, plusieurs sit-in de solidarité sont organisés pour
protester contre ces arrestations. Celui de Beni Mellal se termine par dix
arrestations. Un premier procès a lieu le 25 juillet. Le verdict est
relativement le suivant : un seul des inculpés est condamné à de la prison
ferme, tandis que six autres sont acquittés. Trop clément aux yeux de la
Cour d’appel, qui, le 9 août, condamne à trois ans de prison Mohammed
Boughrine, militant politique âgé de soixante-douze ans, et à un an ferme
deux responsables du groupe local d’Attac, Mohammed Yousfi et Abderrahmane
Aaji. Un autre sit-in, organisé à Rabat le 15 juin, avait été dispersé avec
la plus extrême violence.

Depuis, les atteintes aux libertés se sont multipliées. Le 4 Août, Nichane,
un hebdomadaire en marocain, a été saisi sur ordre ministériel. Le
lendemain, son pendant francophone, TelQuel a été directement détruit dans
les locaux de l’imprimerie. Le rédacteur en chef de ces deux hebdomadaires a
été interrogé pendant vingt heures et inculpé pour offense au monarque.

Le 6 août, les mineurs de Jbel Awam, en grève depuis plus d’un mois, ont dû
faire face à une féroce répression des forces de l’ordre marocaine. Suite à
cette agression, plusieurs d’entre eux ont été conduits à l’hôpital.

Pour soutenir les militants emprisonnés et la liberté d’expression au Maroc,
vous pouvez envoyer vos messages d’indignation aux numéros et courriels
suivants :
Premier Ministre, Monsieur Driss JETTOU
Fax : 00 212 37 76 86 56
Mail :courrier@pm.gov.ma

Ministre de l’Intérieur, Monsieur Chakib BENMOUSSA
Fax : 00 212 37 76 20 56
Mail : courrier@mi.gov.ma

Ministre de la Justice, Monsieur Mohamed BOUZOUBAA
Fax : 00 212 37 76 52 57
Mail : courrier@mj.gov.ma

Attac France,
Montreuil, le 10 août 2007

http://www.maroc.attac.org/

http://www.france.attac.org/spip.php?article7337

1 Message

  • Maroc : Libertées bafouées Le 14 août 2007 à 00:50

    ATTAC MAROC Contre la mondialisation libérale Membre du réseau CADTM

    Condamnation inique de nos camarade Yousfi Mohamed et Aji Abderahmane à un an de prison ferme pour délit de solidarité


    Halte au bâillonnement de la liberté d’expression

    Nos camarades Yousfi Mohamed secrétaire général du groupe local de Beni Mellal et son camarade Aji Abderahmane, ont été condamnés à un an de prison ferme et 500 DH d’amende aujourd’hui 9 /8/2007 lors d’une audience d’appel expéditive. C’était le sort de 8 autres militants de l’AMDH et de l’ANDCM.

    Lors du premier procès du 25/07/2007, six d’entres eux avaient été acquittés (Abassi Abass, Fadel Mohamed, Aziz Timor, Aji Abderrahmane, Ismail Amrar, cherki Nabid ) , et trois avaient été condamnés à 2 mois de prison avec sursis et 500 DH d’amende (Yousfi Mohamed, Ahensal Brahim, Rabaoui Abdelkbir).

    Le militant Mohamed Bougrine, âgé de 72 ans, avait été condamné à un an de prison. Cette peine a été commuée en 3 ans de prison ferme par la cour d’appel.

    Ce procès fait suite à un sit-in de solidarité organisé dans plusieurs villes du Maroc, dont la ville de Beni Mellal, par les comités de solidarité avec les détenus du 1èr mai 2007 qui ont été eux condamnés à de lourdes peines allant de deux à trois ans de prison ferme pour atteinte aux valeurs sacrés du royaume. Dans leur cas également, les peines ont été alourdies par la Cour d’appel de Ksar el Kébir et commuées en peines de deux à quatre ans de prison.

    Attac Maroc dénonce et condamne avec indignation ces jugements qui portent atteinte à la liberté d’expression et créent un nouveau délit - celui de solidarité - dans un contexte particulièrement marqué par une offensive des politiques néo-libérales aux conséquences désastreuses à tous les niveaux.

    Par ce procès, le régime cherche à faire taire toutes les voix contestataires qui pourraient s’opposer aux attaques qui se préparent. C’est le sens de la répression que subissent les mineurs en grève depuis cinq semaines à Jbel Aouam et des procès intentés contre certains journaux indépendants, et leurs directeurs, notamment Tel quel, Nichan, Al Watan Al An…

    Attac Maroc exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les militants arrêtés et l’arrêt de toute poursuite pour délit d’opinion et de solidarité.

    Nous appelons à une solidarité nationale et internationale pour faire face à la régression de la liberté d’expression au Maroc.

    Rabat, le 9 août 2007

    Le secrétariat national

    ATTAC Maroc, membre du réseau CADTM

    Adressez vos messages de protestations aux adresses suivantes :

    Premier Ministre, Monsieur Driss Jettou FAX : 00 212 37 768 656

    Mail : courrier@pm. gov.ma

    Ministre de l’Intérieur, Monsieur Chakib Benmoussa : FAX : 00 212 37 762 056

    Mail : courrier@mi. gov.ma

    Ministre de la Justice, Monsieur Mohamed Bouzoubaa FAX : 00 212 37 765 257

    Mail : courrier@mj. gov.ma

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