jeudi 17 août 2006, par
Attac dans les Médias
Attac ou l’ « exercice illégal » de la politique Par Bernard Cassen
Article publié dans Politis du 27 juillet 2006.
Commentaire de Bernard Langlois :
Pour compléter votre information, cet ajout (dans le même numéro de Politis) où je conteste sur deux points la tribune de Cassen :
Le manteau de Noé
Le lecteur a pu lire une tribune de Bernard Cassen, où le président d’honneur d’Attac exprime, à titre personnel, son point de vue sur la crise que traverse l’association qu’il a fondée, avec Ignacio Ramonet, voici huit ans déjà.
Sur le fond - l’historique, le but, le bilan, les perspectives d’Attac -, pas de désaccord irréductible. Je ne polémiquerai pas avec lui sur le caractère plus ou moins « autoritaire » de la direction sortante, d’autres s’en chargeront sûrement. Deux remarques cependant.
La première sur la conception qu’il a de la place et du rôle des journaux qui se sont engagés, aux côtés du Diplo, dans cette aventure militante. Pour Bernard, il ne s’agit que des « sociétés éditrices », autrement dit des mandataires sociaux, ce qui tient pour négligeable le personnel de ces sociétés, et en particulier la rédaction (et qu’est-ce donc qu’un journal, sinon ceux qui le font ?). C’est un désaccord de fond. À mon sens, Bernard Cassen a peut-être, comme disait l’autre, « juridiquement raison, mais politiquement tort. »
Ma deuxième remarque porte sur l’assemblée générale de Rennes, dont il juge « la couverture médiatique » marquée d’un « caractère sensationnaliste et partisan (y compris dans ces colonnes). » Seuls peuvent en juger ceux qui y ont assisté. J’y étais. Je maintiens, avec l’ensemble de la presse, que nous avons assisté à une bataille de chiffonniers qui a exclusivement porté sur le point de savoir s’il y avait eu fraude ou pas (seule la dernière heure de l’AG, le dimanche en fin de matinée, a expédié le reste de l’ordre du jour.)
Et c’est bien normal : comment, dans une association qui (« illégalement » ou pas) entend promouvoir « une autre politique », pourrait-on accepter d’entériner sans broncher les résultats d’une élection interne capitale dont tout indique qu’ils sont entachés de graves irrégularités ? Du reste, Bernard nous indique en fin d’article que de nouvelles élections sont « prévues le 8 décembre prochain. » Bonne nouvelle.
Mais pourquoi donc voter à nouveau, sinon en raison de ces fortes présomptions de trucage sur lesquelles il choisit de jeter pudiquement le manteau de Noé ?
B.L.