Attac Fance Solidaire des luttes des étudiants et enseignants Grecs

vendredi 6 avril 2007, par Webmestre

http://www.france.attac.org/a7012

Depuis près d’un an, un mouvement d’une ampleur exceptionnelle se
développe en Grèce contre la politique gouvernementale de soumission
du système éducatif aux normes néolibérales. Il mobilise les
enseignants et les autres catégories de personnels, du primaire au
supérieur, ainsi que les étudiants des universités. Une quarantaine de
manifestations ont eu lieu contre les "réformes" universitaires et 49
personnes sont sous le coup d’une inculpation à la suite de la
mobilisation du 8 mars dernier, réprimée de manière particulièrement
violente par la police, au cours de laquelle 50 manifestants ont été
blessés.

Le gouvernement de la Nouvelle Démocratie (droite) de M. Costas
Caramanlis a voulu faire voter une révision de l’article 16 de la
Constitution, qui assure l’aspect public et gratuit de l’enseignement
grec. Il s’agissait d’ouvrir la voie aux Universités privées. Mais
l’ampleur du mouvement social a pu peser sur les orientations de
certains partis politiques, notamment du PS, et la révision en
question n’a pas obtenu la majorité requise au Parlement.
En revanche a été votée, le 8 mars 2007, une loi portant sur
l’évolution de la gestion des universités (plus grande autonomie
économique et administrative des établissements, évaluation des
professeurs, instauration de délais maximum pour obtenir les diplômes,
afin de lutter contre le phénomène des étudiants « à vie », etc.). Il
s’agit notamment d’accroître la « rentabilité » et de développer la
culture de la concurrence. Ce qui, en attendant que soient réunies les
conditions politiques et sociales d’une réforme de la constitution,
prépare les universités à une éventuelle privatisation et/ou une mise
en concurrence avec de nouvelles universités privées.
Dans l’enseignement secondaire et primaire, la logique néolibérale se
manifeste notamment par une loi de décentralisation. Cela sur fond de
sous - financement et de manque de personnel, contre lesquels à
l’automne 2006, durant six semaines, les enseignants grecs se sont
mobilisés.

Attac France dénonce l’escalade répressive et exprime sa solidarité
avec les étudiants et les enseignants grecs en lutte pour conserver un
système éducatif public, gratuit, échappant à la logique néo-libérale.

Cette lutte s’inscrit dans une résistance qu’Attac appelle à
développer contre le processus qui – impulsé par la Stratégie de
Lisbonne de l’Union européenne – transforme par étapes successives les
services publics européens de l’enseignement supérieur (et dans une
certaine mesure de l’enseignement primaire et secondaire) en une
activité de service soumise à la rentabilité et aux lois du marché,
sur laquelle les entreprises privées exercent une influence croissante
 ; au détriment de la liberté et de la diversité idéologique qui font
de l’université publique un fondement de la démocratie et de la
formation citoyenne.

Attac France,
Montreuil le 5 avril 2007

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