CNCL 4 & 5 octobre 2003

Compte rendu des travaux et débats pour le CL Attac 35

dimanche 21 décembre 2003, par EG

Restitution des travaux de la CNCL des 4 & 5 octobre 2003 réalisée en octobre-novembre 2003 pour le comité local Attac 35. Les comptes rendus officiels sont disponibles sur le site d’Attac France, en version courte et en version détaillée.


Supprimer le chômage et la précarité (atelier)

Trois ateliers ont été consacré à ces thèmes à l’Université d’été. Un groupe de travail à été mis en place sur la question du RMI-RMA, le conseil scientifique s’y met aussi.

A voir :

- Ligne d’Attac du 26 mars : demande la suppression du chômage sur le mode de l’abolition de l’esclavage. Il s’agit d’un droit de l’homme, un droit qui ne relève pas de l’économie.

- Un 4 pages est en cours de réalisation par le CL de Villefranche sur Saône (Jean Simonet)

- Des employés de l’ANPE reçoivent des primes pour radier des demandeurs d’emploi (DE)

- Intervention de Gérard Régnier : actuellement, 2,3 millions de chômeurs sont inscrits dans la catégorie 1. L’ensemble des catégories de DE rassemble 4,2 millions de personnes. Si l’on rajoute tous les radiés, les découragés et les précaires, on aboutit au chiffre de 10 millions de personnes touchées.

1. La nouvelle convention Unedic a pour objet d’ « organiser la précarité et la misère ». Les DE ne sont même pas informés de la perte prochaine de leurs allocations : désinformation pour éviter les émeutes ?

2. RMI-RMA (la loi doit être adoptée courant novembre) : le RMI est désormais géré par les conseils généraux —> risque de clientélisme. Dans le cadre du RMA, le RMI est versé à l’employeur qui rajoute moins de 3 euros par heure de travail. L’employeur devient le « tuteur » du RMAste et juge si ce dernier s’intègre bien. Si il déclare que ce n’est pas le cas, le RMAste est renvoyé et perd son RMI. On peut dire que c’est la fin de l’assurance chômage. Par ailleurs, les conditions d’attribution de l’ASS devenant plus restrictives, de nombreuses personnes vont rejoindre les rangs des RMI-RMAstes. Parallèlement, la précarité est en cours d’organisation à l’échelle mondiale.

—> Objectif : lancer une grande campagne, réfléchir sur : comment supprimer le chômage ? (un 4 pages est en préparation), organiser et/ou relayer les luttes (former des coordinations).

- Le CL Attac 64 réfléchit sur l’articulation entre organisation de la précarité et loi sur la sécurité de Sarkozy.

- CL 93 Ouest : la suppression des services publics de proximité aggrave la situation des gens en situation difficile et des exclus + question du rapport avec la démocratie : obstacles rencontrés par les exclus pour participer à la vie démocratique (associations, ville...)

- CL Paris centre : la montée de la précarité et du chômage a des répercussions sur les salariés du privé. Cela explique les difficultés rencontrées pour déclencher une grève générale par exemple.

- Le droit au travail existe : il est apparu dans la Constitution de 1946. Voir aussi la théorie du Welfare state. Le droit au travail est le premier droit sans lequel les autres n’ont pas de sens. « On travaille pour vivre, on ne vit pas pour travailler ».

- CL Tarn et Garonne (Madeleine Lagasse ?) : mise en place de cafés citoyens dans l’idée de parler à d’autres publics, les militants d’Attac passant souvent pour des « intellos » et qu’il faut changer ça.

- Intervention d’une personne qui travaille dans une ANPE : de plus en plus de DE explosent ; la police vient les chercher ; mais la majorité est passive : les gens retournent sur eux leur malheur.

- Intervention de Jacques Nikonoff : le CA a décidé à la fois de gérer l’urgence et de réfléchir sur la longue durée :

* réagir face à l’urgence concernant le RMI-RMA (comité, 4 pages)

* mise en place d’un groupe de travail sur le thème de la suppression du chômage. Le chômage est l’instrument principal utilisé pour rediscipliner le salariat après les luttes sociales de la fin des années 60 et du début des années 70. Le NAIRU ( ?), le taux de chômage qui n’accélère pas l’inflation et que peu de gens connaissent, a été fixé à 8 % par Dominique Strauss Kahn quand il était ministre des Finances. En réalité, les politiques sociales menées visaient à éviter la baisse du chômage. C’est là qu’il faut chercher la cause de l’abstention et du vote Front national. Cette situation est une source de souffrance sociale, matérielle et psychologique. Attac n’est pas au point sur tous ces points, d’où l’idée de préparer un 4 pages qui fournira une analyse, une vision spécifique qui pourra être diffusée parmi les militants. Il faudra également s’atteler à l’analyse des luttes sociales dans ce domaine depuis 30 ans qui sont un échec total. Pourquoi ? On est confronté à une difficulté : le fait que les phénomènes du chômage et de la précarité sont intégrés, intériorisés par la plupart des gens. Les associations de chômeurs ne rassemblent pas beaucoup. Il ne s’agit pas de revendiquer l’emploi pour l’emploi. Il faut tenter de poser ce problème compliqué de manière différente :

* revendiquer la suppression du chômage

* réfléchir à un changement de conception du travail.

- CL de Dunkerque

* relance d’une structure AC ! avec la revendication d’un revenu universel

* débats avec les syndicats sur la question du chômage dont ils parlent peu

* interpellation des élus sur les problèmes concrets des exclus

- Jacques Nikonoff : idée du café citoyen pour débattre de la question : le travail a-t-il un avenir ? Parler à la fois des conditions de chômage et des conditions de travail.

- thème de la pénalisation de la misère avec les lois sécuritaires

- thème de la souffrance :

* au travail

* des exclus

* des travailleurs sociaux et de ceux qui sont chargés de mettre en œuvre ces politiques.

- CL 77 Nord : « image d’intellos des militants d’Attac —> comment on va parler aux chômeurs et aux précaires ? » Personne de l’ANPE : « organiser des ateliers de parole parce que même si les gens ne sont pas politisés, ils savent des choses et ont des choses à dire ».

- Idée de la création d’un statut de l’actif, alternative à celle du revenu universel.

- Le droit de propriété est inscrit dans les droits de l’homme, pas le droit au travail.

- Poursuivre le travail qui est fait à travers les actions unitaires, des collectifs, les FSL... Les FSL, devenus permanents, doivent être des lieux de convergence Attac - associations de chômeurs - syndicats - partis politiques.

- Constituer un groupe de travail qui coordonne CA - CS - CL : comment on s’organise pour articuler le travail des CL ?

- AC ! : http://www.ac.eu.org

- Jacques Nikonoff : il faut chercher un équilibre entre éducation populaire et action. Les deux sont nécessaires :

* l’action seule n’a pas de sens, manque de buts bien définis

* la réflexion seule ne change rien
Ces deux aspects doivent être articulés à l’échelon local comme à l’échelon national et servir à caractériser l’action propre d’Attac dans les collectifs. Aujourd’hui, il n’y a plus de débat sur la suppression du chômage - ni les syndicats, ni les partis politiques, ni les gouvernements n’en parlent plus - Attac est seule sur ce terrain. Il faut à la fois :

* éviter qu’Attac ne se noie dans des collectifs qui ne souhaitent pas aborder cette problématique

* éviter qu’Attac reste isolée parce qu’il est impossible d’agir seule

- > trouver l’équilibre.

Exemples d’actions :

* soutenir systématiquement les luttes des salariés menacés de licenciements : nous mettre à leur service.

* se solidariser avec les chômeurs et précaires : soutien ici aussi « sous notre drapeau avec les autres ».

* organiser des festivals de cinéma sur ces thèmes comme le Ciném’attac de Rennes

* étudier à l’échelon d’un territoire (bassin d’emploi, département...) s’il est possible de supprimer le chômage. Identifier les besoins réels individuels et collectifs dans tous les domaines et prévoir les emplois nécessaires pour les satisfaire. Lancer le débat localement. Attac a un rôle original à tenir.

* Calculer le coût humain et financier du chômage : souffrance, suicides...

Exemples d’explication :

* textes simples expliquant pourquoi il y a du chômage

* qu’est-ce que le travail ? idée de revaloriser le travail non marchand en faveur de l’intérêt général

* propositions visant à s’opposer aux licenciements (solliciter par courrier le CS avec copie au CA)

Objectif : Démontrer la liaison entre les trois phénomènes suivants :

* non-emploi = chômage

* sous-emploi = précarité

* mal-emploi = ceux qui ne se plaisent pas au travail en raison par exemple de conditions inadmissibles

afin de pouvoir adopter une démarche globale.

* Etablir une liste des souffrances sociales, faire une synthèse de l’atelier, faire circuler les infos, débats, expériences recueillies localement.

Restitution des ateliers (plénière)

Santé

Une commission a été mise en place.
Problème : les délais sont courts, l’explicitation est difficile, mais il est plus difficile d’opposer secteurs public et privé sur ce dossier.
Un 4 pages sera bientôt prêt, des formations ont eu lieu ou sont prévues, des réunions publiques aussi.
D’accord, le système de santé doit être entièrement revu, mais il ne faut pas se laisser enfermer dans le piège des difficultés de financement : nous avons affaire à un problème de recettes et non de dépenses. L’augmentation des dépenses de santé est un faux débat. La privatisation de ce secteur est déjà en cours.

Programme :
- diffuser de l’information pour contrecarrer la propagande officielle (4 pages...)
- slogans simples (« La santé n’est pas une marchandise »)
- utiliser courriers et pétitions
- attaquer les médecins libéraux qui demandent la liberté de fixation des prix de la consultation
- la notion de « panier de soins » établi sur la base de critères économiques doit être exclue. Opposer à la logique : « 12 % du PNB seront consacrés aux soins », la logique : « on rembourse ce qui est nécessaire au maintien de la bonne santé des gens.
- s’appuyer sur les élus (notamment des zones non AGCS), les syndicats, les mutuelles

Précarité

- prendre contacts avec les précaires
- luttes : travailler avec des partenaires
- la précarité est organisée (chômage, restrictions sur les allocations, projet de loi RMI-RMA)
- Attac travaille : 4 pages, commission...
- Réflexions à mener : comment obtenir la suppression du chômage ?, « nature » du travail

Energie et développement durable

Nouvelle thématique d’Attac
Objectif : demander un moratoire de 5 ans concernant la loi d’orientation sur l’énergie qui sera présentée en novembre 2003 ( ?) par le gouvernement Raffarin.
Le débat sur ces questions est en cours sur la liste attac-energie. Une synthèse doit être réalisée en vue de la construction d’un argumentaire. La polarisation sur le « pour ou contre le nucléaire » a été évitée. Les aspects économique, idéologique, environnemental, la question de la maîtrise des consommations et du potentiel en matière d’économies d’énergie (40 % + 10 % si on évite d’exporter de l’électricité à perte à l’étranger) ont été abordés. Les économies réalisées permettraient d’investir plus dans la recherche et développement sur les énergies renouvelables, domaine dans lequel la France est très en retard. L’argumentaire sera très prochainement envoyé aux CL (motion de la CNCL prévue pour le CA). Constituer un réseau avec d’autres organisations pour interpeller les élus (campagne par cartes postales...).

Gestion de trésorerie

Cf. compte-rendu officiel

Mixité sociale dans le mouvement altermondialiste

Projet : toucher plus les gens des quartiers défavorisés, échanger les expériences entre les CL.
Dans les années 80, les beurs, exclus, sont devenus les nouveaux héros de la classe populaire. Ils incarnaient la modernité post-industrielle. On en a oublié les ouvriers. Mais dans les années 90, avec les problèmes de communautarisme et de fondamentalisme les héros sont identifiés aux délinquants. Cependant la mixité sociale ne concerne pas seulement les immigrés mais toutes les victimes d’exclusion, les femmes, les ouvriers, les employés... La montée de la précarité s’est accompagnée de celle de la violence. Il est nécessaire aujourd’hui de redonner la parole aux victimes de discrimination. Attac doit donc à la fois :
- être à l’écoute
- porter sa parole.
Il s’agit d’abord de veiller à se présenter clairement, puis de laisser parler les gens et ne pas leur dispenser d’emblée "la bonne parole". Eviter un langage trop fermé, pas très adapté. Le travail de réseau, au sein de collectifs est obligatoire et aussi l’implication dans les quartiers.

Planification stratégique (Michèle Dessenne)

Octobre
- CA 18-19 octobre : nouvelle étape d’Attac. Bilan des commission et groupes de travail.
- 25 octobre : journée paradis fiscaux au Luxembourg.

Novembre
- FSE
- Forum des autorités locales
- 12 au 23 : Semaine de solidarité internationale (CRID) —> 4 pages
- batik équitable par une coopérative du Burkina Faso
- 29 novembre : AG Nanterre. L’après-midi sera consacré à « la nouvelle étape d’Attac » (ateliers + plénière).

Janvier
- 16 au 22 : FSM

Mars
- 6 : journée consacrée à la question de l’agriculture

et :
- 4 pages en gestation sur le santé-sécu
- 4 page qui arrive sur la « constitution » de l’Europe
- eau

Campagne AGCS (Bernadette Jonquet)

Lancée au printemps, démarrage lent, résultats bons. Cette campagne va se poursuivre jusqu’à la fin de 2004. La CNCL relance les CL. L’objectif aujourd’hui est devenu : 10 000 collectivités locales contre l’AGCS. Cet accord a commencé à sortir de l’ombre au printemps pendant les luttes, ce phénomène s’est poursuivi à l’occasion de Cancun. Exemple de choses à faire : appeler les citoyens à interroger leur maire pour connaître sa position ; renvoyer les délibérations des collectivités au siège d’Attac.
- CL Pyrénées orientales : déjà des problèmes graves avec les services publics, élus très intéressés et même demandeurs.
- CL Alpes de Haute Provence : campagne à son début, réflexion collective avec les élus, une réunion publique est prévue au mois de janvier, bon accueil.
- CL Drôme Ardèche : importante désinformation des élus qui a nécessité la constitution et l’envoi d’un dossier à tous les élus (pas seulement le maire). Utilisation du film Le bien commun. C’est le mouvement de juin qui a lancé le débat.
- CL Isère : une intervention au Congrès des maires ruraux de l’Isère est prévue ; diffusion de tracts ; dialogue avec les élus.
- CL Biterrois : des arrêtés ont été pris par le Conseil général (majorité PS)
- CL Pau : collectif services publics qui va au-delà d’Attac, très actif, notamment pendant le mouvement du printemps.
- CL Salon de Provence : envois de courriers qui n’ont pas eu une très grande efficacité. Relance pour rendez-vous avec les élus à Importance des contacts physiques.

FSE (Pierre Khalfa)

A lieu dans un contexte politique et social français marqué par :
- luttes sociales + Larzac
- baisse de popularité de Raffarin dans les sondages
et européen :
- débat autour de la constitution et de l’avenir de l’UE —> quelle autre Europe voulons-nous ? démocratique...

Organisation lourde : 1500 organisations impliquées —> occasion de créer des liens pour la construction d’un mouvement social à l’échelle européenne. Mais problème financier : en raison du refus du Conseil régional Ile-de-France d’accorder les 300 000 euros de subvention prévus (vote contre de la droite et de l’extrême-droite).

Enjeux pour Attac :
- qualité de ses interventions (séminaires...)
- implication de ses membres (il faut 400 bénévoles à les CL doivent essayer d’en trouver).

Campagne éducation (Daniel Rallet)

Porte notamment sur l’intrusion des entreprises dans l’école, la réduction des dépenses publiques favorisant le recours à des jeux pédagogiques sponsorisés par des entreprises (exemple jeu sur la spéculation boursière du CIC). Une pétition demandant qu’une disposition réglementaire soit prise pour interdire ces jeux a été lancée. Le ministre fait la sourde oreille. Des courriers ont été envoyés aux parlementaires. Cette campagne doit être encore élargie. Jack Lang avait promu en 2001 ( ?) un code de bonne conduite sensé garantir la neutralité scolaire. En réalité ce code officialise les pratiques marchandes à l’école, la neutralité commerciale consistant uniquement à s’engager à ne pas favoriser une entreprise plutôt qu’une autre. Une campagne est menée pour faire annuler ce texte.

Autres points problématiques :
- l’utilisation des produits informatiques Microsoft et Intel au détriment des logiciels libres dans les établissements scolaires
- la brevetabilité des logiciels (qui pourrait s’étendre aux démarches intellectuelles)
- pour renforcer le soutien scolaire, des collectivités locales mettent en place des partenariats avec des entreprises qui produisent des logiciels sans évaluation de leurs qualités pédagogiques et sans concertation avec les enseignants (Acadomia —> avantages fiscaux ?)
- les 23 et 24 octobre, l’Institut de l’entreprise (Medef) organise avec le ministère de l’Education nationale une session de formation des professeurs d’économie sur le thème : « les entreprises dans la mondialisation ». Pascal Lamy sera présent et François Chérèque assurera le rôle du critique. » Un nouveau festival de la pensée unique ! Voilà sans doute la nouvelle mouture de la formation continue des enseignants ! » Un communiqué de presse d’Attac avec d’autres organisations est en préparation et une manifestation aura lieu le 24 octobre devant le lycée Louis le Grand
- rester vigilant sur l’AGCS même s’il n’a pas pu être négocié à Cancun parce que les discussions continuent à Genève
- Cf. site des Casseurs de pub : exposition très bien, lettre aux enseignants de Paul Ariès, films à utiliser leur matériel plutôt que tout refaire.

Campagne eau (Bernadette Jonquet)

Thème majeur de campagne pour Attac dans les mois à venir : un travail important de sensibilisation à mener autour du thème de la gestion publique de l’eau (soit par la remunicipalisation soit par le retour en régie). Les CL doivent s’adresser aux mairies pour savoir quels contrats arrivent à échéance (date de renouvellement... un 4 pages-guide pratique est en préparation). Il faut savoir si une Commission consultative sur les services publics existe localement et si oui y participer : permet de travailler sur tous les services publics et de connaître leur bilan chaque année). Une journée de formation + débats nationale sur la question de l’eau aura lieu avant le mois de janvier.

RMQ générale : les débats doivent être globalisés ; sur tous ces thèmes, éviter de rester franco-français. Cf. www.debat-public-charnas.org (?)

95 % de l’eau est actuellement gérée publiquement dans le monde et beaucoup de pays envisagent d’engager un processus de privatisation sur le modèle français : délégation de service public par affermage, le public se chargeant des investissements et le privé de la gestion. Il est donc capital et urgent de montrer au monde entier que le modèle français ne marche pas et que les citoyens français n’en veulent plus !

Le 4 pages en préparation sera mis sur le site web pour discussion, suggestions... notamment par les comités locaux avant publication de la version définitive. Des dossiers à destination des élus d’une part et des militants d’autre part sont disponibles ou le seront sous peu.

- CL Tarn : continuer le travail de fond auprès des élus à l’aide de documents qui permettent de mettre en relation le thème de l’eau (et des autres services publics) avec l’AGCS —> convergence possible des campagne eau et AGCS par exemple (cf. site d’Attac Tarn pour ces documents).

- CL Nancy : un travail au sein de la Commission consultative sur les services publics (notamment sur les transports, le tram) a permis à Attac de mettre en débat des questions comme : « qu’est-ce qu’un service public, leurs enjeux... ? », alors qu’auparavant les discussions étaient très pauvres.

- Il faudrait impulser des marches pour l’eau vivante dans tous les bassins versants pour juillet prochain sur le modèle de celle qui a eu lieu cette année au départ de Bayonne —> prendre contact rapidement avec le CL de Bayonne.

L’OMC après Cancun (Jean-Pierre Bauvais)

A Cancun les contradictions de l’idéologie néolibérale sont apparues avec plus de clarté ainsi que l’incapacité de l’OMC à régler les problèmes politiques Nord-Sud. Néanmoins, si la crise larvée est désormais ouverte, il convient de rester vigilant parce que la mécanique de l’OMC continue à fonctionner. Il ne s’agit que d’un petit ralentissement, les échéances restent en gros les mêmes, il ne faut pas se démobiliser.

Peut-on parler de victoire après Cancun et la victoire de qui ? La mobilisation locale au Mexique a été faible, limitée aux syndicats de paysans pauvres notamment du Chiapas (Via Campesina). Faible mobilisation de la gauche mexicaine. Par contre des organisations comme Public Citizen ont effectué un très intense travail de lobbying à l’intérieur même de la conférence.

Débat

- l’échec de Cancun ne pourrait-il pas avoir des conséquences pires : porte ouverte aux accords bilatéraux ?

- l’action multilatérale de l’OMC ne veut pas dire que ne s’y négocient pas des accords bilatéraux. Les grandes puissances ont une double stratégie :

* se servir de l’OMC pour imposer toujours plus le processus de libéralisation

* négocier en position de force des accords bilatéraux
Donc on peut parler d’échec de l’OMC et de victoire pour les peuples du monde. On bénéficie d’un moment de blocage qu’il faut exploiter avant un rétablissement probable. Notre position est que l’OMC n’est pas le lieu approprié de régulation du commerce et encore moins un lieu de régulation en général. Nous devons profiter de cet échec et des contradictions dans lesquelles les néolibéraux se sont empêtrés pour poser les problèmes de notre point de vue : les droits sociaux et les règles environnementales doivent s’appliquer à la régulation du commerce.

- Le mouvement altermondialiste était très peu présent à Cancun et la mobilisation dans le monde a été faible. Le problème c’est que tout le monde est d’accord sur les problèmes mais personne ne l’est sur les solutions : faut-il soumettre ou démettre l’OMC ?

- Cancun est une ville très isolée, pas très facile d’accès. Deux types d’altermondialistes s’y sont rendus quand même : d’une part, environ 950 ONG - dont Attac -, bénéficiant d’accréditation, ont pu assister au « show » de l’intérieur... en fait c’est de la fausse transparence, les choses importantes se négocient en petits comités ; d’autre part, les militants qui manifestaient plus loin.

- Etat du rapport des forces au niveau mondial : les Etats-Unis (dominants) + l’Union européenne (nettement moins puissante) face au groupe des 21 (la France seule représente peu de chose).

- Quel a été le rôle du mouvement altermondialiste dans le résultat du sommet ? D’abord il met la pression sur les grandes puissances. Ensuite son soutien pratique au groupe des 21 a été décisif : plus particulièrement les réseaux nord-américains avec Public Citizen au 1er rang ont joué auprès du groupe un rôle direct de conseil (préparation des dossiers...) et de lobbyistes.

- Il y avait 6 à 7000 représentants du mouvement altermondialiste à Cancun.

- On peut noter l’importance du rôle joué par la presse - CL Drôme-Ardèche (Action des « Gaulois ») : la campagne leur a permis de prendre conscience pour les élus politiques ont tendance a considérer que l’OMC, l’AGCS... c’est très loin, pas très réel !

Europe (intervenant ? Alain Lecourieux étant absent)

Projet de constitution (texte sur le site de l’UE) : la discussion aura lieu d’octobre à décembre 2003, la signature devant intervenir courant janvier, puis suivra le processus de ratification dans chaque pays membre de l’UE —> 2 temps pour la mobilisation :

- la commission Europe rédige un 4 pages sur le projet de constitution qui contient encore des interrogations parce qu’il n’y a pas encore d’accord total (unanimité) au sein de la Commission européeene. Le débat est compliqué. Les problèmes :

* ce texte met les règles commerciales au-dessus de tout

* la notion de service public est remplacée celle de service d’intérêt général

* concernant la défense, il est fait référence à l’OTAN

* interrogation sur l’ « Europe puissance » (risque de course aux armements ?...)

* Et puis : problème de la méconnaissance du texte par les élus et du manque de temps pour en prendre connaissance.
Idem pour nous —> une sensibilisation doit être faite très rapidement afin que nous puissions nous approprier le texte. Le CA sollicite les CL pour récapituler nos revendications : par exemple en ce qui concerne l’indépendance de la banque centrale européenne (par rapport au pouvoir politique...). Attac suivra l’évolution du texte puis prendra position au moment de la signature. L’objectif est donc de faire une lecture critique du texte afin de dire quelles modifications souhaite faire Attac.

- Lors du processus de ratification : organisation d’actions. Vraisemblablement, Attac demandera un référendum plutôt qu’une adoption par le Parlement.

Il va donc falloir agir vite sur ce dossier, la copie devra être rendue mi-décembre !

Débat

- problème du référendum quand on n’a pas la maîtrise des médias + procédure critiquable (cf. Maastricht)
oui mais s’il n’y a pas de référendum, en l’occurrence, le vote est acquis d’avance... il faut tenir compte du contexte
- problème de la laïcité
- il y aura pas mal de choses sur le projet de constitution au FSE, des actions sont envisagées mais encore en gestation : appel à manifestation dans toute l’Europe pour la défense des droits sociaux à l’échelle européenne...
- Cf. sur les sites d’Attac et de l’Union européenne le document de proposition sur les services d’intérêt général suite à la publication du Livre vert de la Commission européenne. Attac a malheureusement manqué de temps pour réagir à ce Livre vert...

Formation audio-visuelle

Cf. compte-rendu officiel

Paradis fiscaux

- action à Jersey le 4 octobre : « Paradis fiscal est-il un avenir pour Jersey ? »
- Luxembourg 25 octobre : « La grande lessive »
- 26 octobre Andorre
- + beaucoup d’opérations prévues dans les CL
- disponibles sur le site d’Attac Romans : une vidéo, un 4 pages, une pétition
- cette campagne doit être menée au niveau européen d’où l’importance du FSE

Une nouvelle étape pour Attac (plénière - introduction)

Intervention de Jacques Nikonoff

Etapes

- CA 26 avril (à Angers à l’occasion du G8 Environnement / GMonde) suite note sur les effectifs d’Attac à la fin de 2002 (baisse dans 19 départements) à recherche des causes :

* besoin d’une meilleure organisation ?

* meilleur accueil des nouveaux adhérents ?

* flou dans l’image, l’identité de l’association ?

* clarification des rapports avec les partis politiques ?

* etc.

D’où la nécessité de repréciser la nature du projet d’Attac, de procéder à un repositionnement.

- CA 24 mai : une liste de discussion et de réflexion sera mise en place et un compte rendu des débats qui y auront lieu sera diffusé sur le site

* trop de débats techniques ?

* trop de dispersion ?

* chercher une autre manière de militer ?

* etc.

- CA 14 juin (réunion des membres fondateurs) : décision est prise de charger le groupe stratégique de rédiger un texte pour les Assises du 29 novembre.

* Attac à la gauche de la gauche ?

* Inventer une nouvelle forme de démocratie ?

* Etc.

- CA 5 juillet : le débat sur ce thème a été mené sous l’angle du mouvement social du printemps.

- CA 20 septembre : réflexion sur la nature du mouvement altermondialiste. Celui-ci est en train de « s’encastrer » dans l’histoire comme nouveau mouvement majeur d’émancipation humaine suite à l’échec des grands systèmes de pensée qui ont marqué la période précédente : les deux branches du socialisme, léniniste (explosion du modèle soviétique en 89) et social-démocrate (les modèles suédois, allemand et britannique ont échoué, laissant place au social-libéralisme). Ce déclin a laissé un vide que le mouvement altermondialiste est en train de combler à l’échelle planétaire. Ce mouvement va-t-il perdurer ? Attac souhaite-t-elle s’y inscrire ?

Pour accéder aux comptes rendus des CA disponibles sur le site d’Attac France, cliquez ici-

Programme

- diffusion des contributions surleslistes électroniques
- mise en place d’une rubrique « nouvelle étapepour Attac » sur le site (cliquez ici
- invitation aux adhérents et aux comités locaux d’engager le débat et de produire des textes
- mise en place d’un forum
- consacrer les Assises après l’AG à ce thème
- puis la discussion se poursuivra jusqu’en mars 2004
- le texte de synthèse sera alors réécrit en fonction des apports des adhérents pour en faire une sorte de profession de foi

Intervention de Pierre Khalfa

Au cours du débat, ne pas avoir peur des désaccords et des divergences, mais les clarifier pour avancer et construire des consensus.

Thèmes du débat :

- Analyse de la situation internationale, nationale... Où en est l’offensive néolibérale ? Quel est l’état du rapport de force ? Quel est le poids du mouvement altermondialiste ?

- Analyse du mouvement altermondialiste. Prolongement des grands mouvements d’émancipation du passé. Même si ce mouvement est nouveau, il ne tombe pas du ciel ! analyser ce caractère de nouveauté. Quelles sont les caractéristiques de ce mouvement ? Ce mouvement est extrêmement hétérogène, divers. C’est une nébuleuse qui comprend des syndicats, des mouvements écologistes, des ONG de développement, des partis politiques d’extrême gauche... Qu’est-ce que toutes ses organisations ont en commun ? L’unité de ce mouvement doit-elle être promue ou pas ? Quelle est sa dynamique ? Quelles sont ses bases communes ? L’idée que les droits humains sont prépondérants par rapports au droit du commerce, au profit, par exemple ? Ce mouvement a déjà franchi des étapes : sa « coagulation date des années 90 et son apparition sur la scène internationale remonte à Seattle. Il s’appelait alors mouvement « antimondialisation ». Après Seattle, il a connu une phase d’affirmation politique de son identité et a imposé le terme « altermondialiste ». Après avoir exprimé son refus, il se consacre de plus en plus à la construction d’alternatives. Il nous faut nous demander : de quels éléments sommes-nous porteurs ? avec quels acteurs allons-nous continuer de construire ce mouvement ?

- Analyse d’Attac. Quelle est sa place dans le mouvement altermondialiste ? S’agit-il d’une sorte de modèle réduit de ce mouvement qui comprend des acteurs très divers, des adhérents et des membres fondateurs, etc. Préciser où et comment nous nous situons ? Attac s’adresse à toute la société mais d’un point de vue particulier. Quel rôle doit jouer Attac dans le mouvement altermondialiste ? dans la société ? A cet égard, nous devons nous interroger sur notre propre mode d’organisation. Au début Attac militait pour une taxe destinée à empêcher la spéculation financière puis il y a eu un élargissement considérable de ses thématiques et Attac est devenue une association de lutte globale contre la mondialisation libérale. C’est une association de masse (30 000 adhérents) et non une organisation lobbyiste portant ses efforts sur un point en particulier. En conséquence, le mode de fonctionnement d’Attac est amené à / doit évoluer. Celui-ci doit renvoyer à notre projet. Nous nous battons pour la démocratie, alors nous devons avoir un fonctionnement démocratique.
Le texte de cadrage de ce débat sera questionnant, ouvert. Nous aurons à inventer les réponses ensemble. Les adhérents, les militants, les CL doivent s’en emparer et organiser localement ce débat en associant le maximum de personnes.

Une nouvelle étape pour Attac (atelier)

- Le problème de l’arrivée de Nikonoff à la présidence, de ses expressions dans les médias : le mouvement est divers alors attention à la mise sur la place publique des débats internes.
- Pourquoi fixer la fin des débats à mars 2004 plutôt qu’à l’AG de novembre 2004 ?
- Il faut éviter que ce débat ne prenne trop de place, néanmoins c’est l’occasion d’exercer la démocratie et de développer l’expression.
- Le terme altermondialiste n’est-il pas un peu compliqué ?
- La démocratie participative est défendue par Attac. Mais est-elle pratiquée au sein de l’association ? Si ce n’est pas le cas, cela peut être catastrophique pour l’image de l’association. Développer la démocratie participative au sein d’Attac est une priorité.
- Ne pas définir un projet de société fermé comme le font les partis politiques.
- Actuellement, des syndicats et partis politiques prennent conscience que la « dynamique » (diffusion des idées...) vient désormais du mouvement altermondialiste. C’est un tournant qu’il faut négocier adroitement parce qu’il est dangereux. Il faut y réfléchir et notamment en ce qui concerne l’organisation de l’action et l’articulation avec l’action politique.
- Projet du CL de Périgueux : tenter de ranimer l’intérêt des habitants pour la vie politique locale.
- Attac doit rester le mouvement d’éducation populaire qu’il est - et très écouté d’ailleurs - et ne pas chercher à nouer des alliances stratégiques (le côté « tourné vers l’action » peut poser des problèmes pour certains).
- Des problèmes de démocratie : manque de réaction du CA national aux propositions de motions des CL ; il faudrait un retour rapide sur les décisions du Bureau.
- Il y a eu des problèmes avec la LCR et les Verts lors de certains FSL : Attac pensée comme concurrente.
- Sur le statut du politique, il existe des divergences d’analyse au sein d’Attac, notamment sur l’idée que les Etats et les gouvernements ont toujours autant de pouvoir mais qu’ils « font semblant » d’être impuissants face au pouvoir économique. En fait, ils ont choisi de prendre des décisions qui vont dans le sens du néolibéralisme, des marchés.
- Au niveau des CL et des plénières des CNCL, ce sont toujours les mêmes personnes qui parlent. Par contre dans les ateliers tout le monde peut parler.
- Internet est-il un bon moyen de communication ? Réfléchir au rôle des correspondants électroniques locaux (CEL).
- La perte d’adhérents ne serait-elle pas survenue suite à la « mise en veilleuse » de la taxe Tobin et de l’élargissement des thématiques ?
- Des gens demandent pourquoi Attac ne se constitue pas en parti politique ? Cf. Thomas Coutreau, La gauche engluée, Le Monde, septembre 2003 : tout ce mouvement (1500 organisations environ en Europe), cette mouvance devrait se transformer en parti politique, passer du côté du pouvoir, plus seulement du côté de la constatation et de la revendication. D’autres affirment que si Attac était un parti politique, elle devrait définir un programme national, ce qui entraînerait un rétrécissement de ses perspectives, une focalisation de ses stratégies, etc. Autre solution : que les militants intéressés n’hésitent pas à rejoindre les partis politiques existants pour y porter les revendications d’Attac. Un CL a demandé la mise au point d’une charte destinée à définir et clarifier les relations CL - villes d’Attac - monde politique. On pourrait aussi envisager de lancer une réflexion sur l’émergence politique du mouvement altermondialiste.
- Qui a décrété que nous entrions dans une nouvelle étape pour Attac ? que les précédentes sont classées ?
- Comment transformer les nombreux militants d’Attac en militants actifs ?
- Il faut poser la question des outils de mobilisation et de diffusion de nos idées. On pourrait se demander si les « 4 pages » ne sont pas trop compliqués à lire ? Nous pourrions utiliser davantage les jeux vidéo, les films, etc. Un groupe de travail existe, la commission culture - éducation populaire qui réfléchit sur de nouvelles formes d’actions militantes.
- Nous sommes confrontés à un problème : la constitution sauvage de CL dissidents au niveau régional.
- Pour être un contre-pouvoir, on ne peut être un parti politique.
- Qui est favorable à la mise en place de la démocratie participative ? Qu’est-ce que la démocratie participative ? Certains avancent : « Le pouvoir ne se partage pas ! » Il faudrait commencer par regarder les expériences existantes : l’expérience menée à Morsang-sur-Orge, celle du CL de Pau qui fonctionne en collégialité avec des postes qui tournent.
- Jacques Nikonoff fixe les nouvelles orientations d’Attac sans concertation ce qui est mal perçu par les militants (articles dans la presse).
- Il faudrait regarder la charte qui régit les relations entre le local et le national.

Une nouvelle étape pour Attac (plénière - restitution des ateliers)

- Attac est un mouvement apprécié parce qu’il n’est pas un parti politique mais qu’il est généraliste comme un parti politique.
- La démocratie participative n’est pas un but mais un moyen.
- Le fonctionnement en réseau avec les autres organisations se généralise. Le travail en réseau est le mode de travail spécifique de ce mouvement.
- « Comprendre pour agir, agir pour comprendre » : cette contradiction doit être dépassée et notamment le clivage jeunes/vieux qui l’alimente encore trop souvent.
- Est-il nécessaire de se positionner sur le champ politique afin de profiter des mêmes tribunes que les néolibéraux ?
- Qu’en est-il du clivage nouveau mouvement social / ancien mouvement social (lié aux luttes de la classe ouvrière) ?
- On manque d’analyse sur l’explication de l’échec des mouvements antérieurs d’émancipation : il est important pour comprendre ce qu’est Attac de faire cette analyse.
- Attac a un rôle de passeur.
- C’est un mouvement nouveau qui expérimente, un laboratoire.
- Il faut développer l’exigence démocratique, s’interroger sur le rapport individu / collectif, expérimenter le fonctionnement collégial.
- La pluralité des opinions n’empêche aucunement de construire du consensus.
- Une caractéristique d’Attac et du mouvement altermondialiste est de ne pas avoir de lien exclusif avec une catégorie particulière de la population comme a pu en avoir le mouvement ouvrier par exemple.
- Rapport avec le politique : ce mouvement ne se pose pas la question de la prise du pouvoir mais revendique de prendre sa place dans le débat public.
- L’identité d’Attac et du mouvement altermondialiste est marquée par la pluralité ? Ne pas réduire cette richesse ?

Une nouvelle étape pour Attac (plénière - débat)

- Il faut mettre en œuvre la démocratie participative à la place de la démocratie représentative à Attac.

- La richesse d’Attac c’est la diversité des courants de pensée qui fonctionnent quand même ensemble.

- Gus Massiah : poser la question de l’identité d’Attac pour déterminer la façon de parler du projet que nous voulons construire, trouver des réponses actuelles et pour l’avenir aux contradictions d’aujourd’hui.

1. nous sommes un élément important du mouvement altermondialiste. Comment renforcer le mouvement altermondialiste ? Ou bien devons-nous chercher à renforcer Attac en priorité ?

2. distinguer : luttes, résistance, propositions, pratiques

3. comment articulons-nous échelles mondiale, nationale, locale et aussi européenne ?

4. comment voyons-nous le rapport entre le social et le politique ? Attac relève du politique même s’il ne le résume pas. Réfléchir à la question de la citoyenneté dans ce rapport.

5. ne pas transformer nos forces en faiblesses : comment lier et non opposer les différents éléments d’Attac ? Par exemple : les membres fondateurs et les CL...

- Pourquoi ne pas s’affirmer ouvertement à gauche afin de se donner une meilleure lisibilité car certains nous situent « à gauche de la gauche », d’autres nous traitent de « rustine permettant au capitalisme de perdurer ».

- Dans une démocratie il n’y a pas LE pouvoir, il y a plusieurs pouvoirs et des contre-pouvoirs. En tant que contre-pouvoir, Attac a beaucoup de pouvoir. Que chacun fasse son boulot, associatifs, syndicalistes, partis politiques, élus. Et chacun peut être à la fois associatif, syndicaliste, membre d’un parti politique, élu.

- Attac est une tentative pour construire un mouvement citoyen à l’échelle mondiale.

- Proposer de consacrer une CNCL entière à cette question après que les CL auront débattu.

- Définir le mouvement altermondialiste par rapport à la gauche est une erreur puisque la définition de la gauche a varié au cours de l’histoire. Peut-être n’est-il pas nécessaire de vouloir tout qualifier, définir d’emblée. C’est la construction des alternatives qui permettra de construire l’identité.

- Faire un recensement des groupes Attac qui ne fonctionnent pas/plus sur un mode hiérarchique.

- Attac n’est pas si nouveau : beaucoup de mouvements travaillaient sur les droits sociaux, culturels, économiques, notamment en Amérique du Sud.

- Actuellement on peut dire que les résultats favorables obtenus au niveau international par le mouvement n’ont pas d’équivalent au niveau national.

- Pierre Khalfa :

* le mouvement altermondialiste a commencé à travailler bien avant la création d’Attac. Alors qu’est-ce qui a changé depuis ? Les différents organisations qui auparavant intervenaient chacune sur son créneau parviennent désormais à fonctionner et à agir ensemble. Elles luttaient contre le néolibéralisme et le capitalisme financier mais selon différentes approches : certaines avaient des préoccupations sociales, certaines avaient des préoccupations environnementales, certaines avaient des préoccupations démocratiques (qui doit décider ?). Le mouvement altermondialiste est né de la rencontre de ces différentes préoccupations. Il a ainsi mis au point une nouvelle méthode de lutte contre la logique néolibérale. Il a créé une nouvelle culture politique - même si celle-ci s’inscrit dans un prolongement - avec des valeurs de gauche tout en excluant une alliance avec un parti politique en particulier.

* Pourquoi les grands mouvements d’émancipation du passé ont-ils chuté ? Parce qu’ils étaient porteurs d’une culture de l’affrontement. Ainsi leur question stratégique majeure était : comment s’emparer du pouvoir ? Cette question n’est pas posée par le mouvement actuel qui est porteur d’une autre culture politique. Celle-ci vise à construire, à partir des différences, des consensus (des consensus, ça ne veut pas dire : tout le monde est d’accord sur tout). Cependant, des forces « dominantes » apparaissent dans le mouvement : c’est un problème dont il faut être conscient. L’objectif est que toutes les forces s’expriment. Attac a un rôle central et historique à jouer : faire en sorte que tout le monde travaille ensemble. Il faut réfléchir à cette place centrale d’Attac, à sa légitimité, etc.).

- Lancer une réflexion transverse sur le « modèle de société » qui nous conviendrait.

Calendrier

- Prochaine CNCL : 7-8 février 2004. Organisation : Calvados, Bouche du Rhône, Cantal + Charente. Lieu : Calvados.
- Courant février 2004 : publication pour le 5ème anniversaire d’Attac.

Conclusion par Jacques Nikonoff

Perspectives

Concernant la situation internationale, la naissance du mouvement altermondialiste est la chose la plus neuve de ces trente dernières années (début de la contre-révolution néolibérale). Il existait des mouvements actifs avant mais ce qui est nouveau c’est que « ça fait mouvement » à l’échelle planétaire. Les idées de ce mouvement ont commencé de se diffuser même si elles sont encore minoritaires. Il existe désormais une dynamique contre l’hégémonie de la culture néolibérale. Et l’on peut dire que certaines dimensions de la gauche politique se sont ralliées. Néanmoins, la réalité du mouvement altermondialiste est contradictoire, difficile à saisir. Par exemple, on a du mal à comprendre pourquoi il y a eu une faible mobilisation à Cancun et une forte au Larzac. Le séminaire des Attac d’Europe qui aura lieu fin octobre à Athènes permettra peut-être de mieux comprendre les spécificités des différents pays. Il permettra aussi de construire un socle d’analyse et de propositions communes. A noter : création des Attac Mexique et Corée du sud en octobre 2003.

Au plan national : après les lutes sociales, le gouvernement n’a pas élargi son assise politique, Chirac et Raffarin perdent du terrain dans les sondages. L’accélération des politiques néolibérales fait l’objet de critiques croissantes dans la population mais l’opposition ne parvient pas à proposer une alternative (idées, actions). Dans ce contexte, Attac trouve sa place. D’autant plus que les idées néolibérales restent dominantes. Par conséquent, « mouvement d’éducation populaire tournée vers l’action reste l’identité d’Attac : la lutte contre le « virus » néolibéral continue ! Il faut chercher le bon équilibre entre ce qui relève de la lutte d’idées et l’action, chacun de ces deux pôle donnant du sens à l’autre.
Il faut être capable de faire deux choses à la fois :
- affirmer notre indépendance et notre spécificité : points de vue, analyses, porter au débat d’idées des idées qui ne sont plus débattues.
- travailler avec d’autres, mettre en place des formes collectives d’actions à toutes les échelles.

Combats

Planification stratégique : idée de mener des campagnes dans le cadre de priorités stratégiques pour éviter la dispersion et la dilution des actions. Un cadre général est proposé aux CL avec l’idée de créer une « masse critique » permettant d’établir un rapport de force favorable à nos idées. Exemple : semaine de mobilisation.

Axes stratégiques proposés au débat pour la période octobre 2003 - juin 2004 :

- OMC
Poursuivre l’avantage pris suite à l’échec des négociations de l’OMC à Cancun qui a montré les lacunes de ce système. Deux réunions auront lieu à Genève en décembre 2003 et mars 2004. il nous faut mener une campagne contre le libre-échange. Mais pour l’instant le mouvement ne propose pas d’alternativeglobale. Il faut donc travailler à un nouveau « modèle ».

- Europe
Il faut faire la critique du projet constitutionnel européen qui est une tentative pour « graver dans le marbre » le néolibéralisme, dégager des principes pour une vraie constitution, réfléchir aux positions à prendre si référendum il y a.

- Santé
Le projet du gouvernement était prévu pour l’automne mais il préfère procéder par petits morceaux.

- Précarité - chômage
Non emploi - sous-emploi - mal emploi.
On ne va pas lutter pour « l’emploi pour l’emploi », mais mener une réflexion sur le type de richesse, etc. ? On n’en est qu’au début de cette réflexion, le travail est en cours. Dans ce domaine non plus nous ne disposons pas vraiment d’alternatives.

Autres thèmes au programme :

- Agriculture : une journée d’étude va être organisée afin que nous nous forgions notre propre pensée sur cette question.
- Réforme RMI-RMA : un groupe est au travail.
Un travail devra être fait sur les privatisations en cours.
- Paradis fiscaux : une mobilisation prévue les 25 et 26 octobre 2003
- Eau
- G7 Finances : nous étions présents lors du G8 environnement mais n’avons rien fait à Deauville. Il faudrait programmer une action d’information et autres initiatives pour les prochains.
- Prévoir quelque chose à l’occasion de la commémoration du 60ème anniversaire du programme national de la Résistance.
- Et pour celle de la Nuit du 4 août et l’abolition des privilèges.

Effectifs

Il est important d’être nombreux parce que notre nombre définit notre audience. Aujooourd’hui les adhérents d’Attac sont 25 238. Il n’y a pas de progression alors que 10 000 de ses adhérents sont des nouveaux adhérents. Cette stagnation est donc due au non renouvellement des anciens adhérents. Continuer de réfléchir aux raisons de cette situation.

Démocratie participative

Il faut l’améliorer au sein d’Attac. Une chose est à faire rapidement : que les CL qui ont pris des initiatives dans ce sens en fassent profiter les autres en faisant circuler par Internet des fiches descriptives de leurs expériences.

Evelyne Guirriec, représentante du comité local Attac 35 à la CNCL des 4 & 5 octobre 2003

Répondre à cet article