L’énergie nucléaire n’est pas une énergie propre

lundi 21 juillet 2008, par Webmestre

Nicolas Sarkozy, qui assure la présidence de l’Union européenne, tente de faire passer l’énergie nucléaire pour une énergie propre et aurait souhaité faire entrer sa production dans les quotas des énergies renouvelables, fixés en vue de la lutte contre le réchauffement climatique.

Pendant ce temps, la série des dégâts connus, occasionnés par la multinationale AREVA et ses multiples sous-traitantes, ainsi que par l’opacité et l’inefficacité des organismes publics chargés des contrôles, s’allonge :

- rejets répétés de matières radioactives à l’extérieur du site Comurhex-Areva, dans l’Aude ;
- graves contaminations au Niger du fait d’une exploitation hors de toute norme de sécurité des mines d’uranium par Areva ;
- fuite d’une solution contenant de l’uranium, déversée dans les rivières, chez Socatri-Areva, sur le site nucléaire du Tricastin ;
- nouvelle fuite dans la Drôme, à Romans, dans une station de traitement, filiale franco-belge du groupe Areva.

À l’heure où « la solution nucléaire » est proposée au monde entier par le président de la République, et où celui-ci annonce la création d’un deuxième réacteur de type EPR en France, c’est aux citoyens de s’emparer du débat et des informations que les pouvoirs publics, soumis au complexe militaro-industriel et au lobby de l’atome, considèrent quasiment comme secret d’État. Le contrôle des installations doit être confié à des organismes indépendants comme la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité), qui avait déjà mis en évidence à plusieurs reprises des niveaux d’irradiation anormalement élevés en limite du site du Tricastin. Elle nous apprend que plus de 770 tonnes de déchets radioactifs ont été enfouis à même le sol, près du site, depuis plus de trente ans, sans que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), ni les ministères successifs, n’aient exigé de mise en conformité.

Les derniers événements, s’ils ne sont pas des catastrophes nucléaires, témoignent des graves dysfonctionnements qui affectent la filière. Les promesses actuelles de transparence de la part d’Areva relèvent de la communication commerciale. Dans ces conditions, la circulation et la publicité la plus large des informations dont nous disposons est une exigence démocratique essentielle. Et il est plus que temps d’engager un débat fondamental sur la mise en œuvre d’énergies réellement renouvelables.

Attac France,

Montreuil, le 21 juillet 2008

Voir en ligne : Attac

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