Les mille fleurs fanées de Messieurs Sarkozy et Fillon

lundi 2 février 2009, par Webmestre

En lançant à grands coups de trompette l’application de son plan de relance,
le gouvernement français fait preuve d’aveuglement, de cynisme et
d’irresponsabilité.


Un gouvernement aveugle

Il n’a pris aucune mesure de l’ampleur et de l’origine de la crise. Celle-ci
est pour lui extérieure, venue d’ailleurs. Or ce sont les politiques
néolibérales appliquées méthodiquement depuis trente ans, en France, en
Europe et dans le monde, qui ont conduit à la situation actuelle : liberté
pour les capitaux, explosion des dividendes et blocage des salaires,
privatisation des services publics et protection sociale confiée de plus en
plus aux fonds spéculatifs, crédit sans contrôle pour les circuits
financiers, etc. Et Messieurs Sarkozy et Fillon veulent poursuivre de plus
belle ce délabrement baptisé « réformes ».

Un gouvernement cynique

Le Premier ministre déclare que « rien ne serait pire qu’un changement de
cap » et que « aujourd’hui, la priorité absolue, c’est l’emploi ». De deux
choses l’une : ou bien il le pense et alors il a changé de cap puisqu’il y a
six mois encore, c’était priorité au pouvoir d’achat (« travailler plus pour
gagner plus ») ; ou bien il se fiche autant de l’emploi que le Président
promoteur du bouclier fiscal se moque du pouvoir d’achat des pauvres, et
dans ce cas il maintient son cap. On comprend mieux le sauvetage des banques
sans contrepartie aucune exigée de leur part, tandis que les minima sociaux
continueront de végéter.

Dans les mille mesures annoncées avec tapage en faveur de l’investissement,
le Premier ministre confirme les craintes formulées au mois de décembre
dernier : l’essentiel ne représente pas des sommes supplémentaires, mais un
redéploiement d’engagements déjà pris.

Un gouvernement irresponsable

De la même façon que le gouvernement oppose emploi et pouvoir d’achat de
salariés, comme si l’enrichissement des riches n’avait pas pour conséquence
de brider l’emploi et les salaires des pauvres, il oppose investissement et
consommation. Quelle entreprise privée va investir si elle n’a pas de
perspectives de débouchés ? Plus grave, piétinant ses propres modestes
engagements en faveur de l’écologie, il appelle une croissance – qui de
toute façon ne reviendra pas de sitôt – sans s’interroger sur le bien-fondé
des aides à des secteurs en difficulté au moment où il faudrait commencer à
penser à leur reconversion.

L’association Attac appelle les travailleurs et les citoyens à amplifier le
mouvement d’opposition à la crise et aux fauteurs de crise qui s’est
manifesté le 29 janvier. Pour sa part, Attac, en liaison avec l’ensemble des
associations altermondialistes, s’attachera à populariser l’appel anti-crise
lancé au Forum social mondial qui vient de s’achever à Belém.

http://www.france.attac.org/spip.php?article9515

Attac, Montreuil, 2 février 2009

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