Une autre politique pour une autre société

vendredi 12 décembre 2008, par Webmestre

La gravité de la crise globale, maintenant avérée, ne semble pas avoir inspiré
les gouvernements pour les inciter à s’interroger sur ses raisons profondes :
soumission de toutes les activités humaines à des exigences de rentabilité
exorbitantes dès lors que les capitaux et les marchandises peuvent circuler sans
entraves, dégradation générale de la condition salariale, privatisation de tous
les biens et services publics et impasse d’un modèle de développement
productiviste. Le gouvernement français vient, avec son plan de relance, de
montrer comment on pouvait persévérer dans une voie sans issue.

La promesse de 26 milliards d’euros d’aide à l’économie est un leurre, une
aberration et une injustice. Un leurre parce qu’une grande partie de ces sommes
ne sont pas nouvelles puisqu’elles représentent une restitution due. Une
aberration parce que l’aide aux secteurs en difficulté, comme l’automobile,
s’organise sans aucune réflexion sur sa reconversion nécessaire à l’ère de la
crise écologique. Une injustice parce que rien n’est prévu pour redistribuer la
richesse à ceux qui pâtissent vraiment de la crise économique.

À une crise systémique doit correspondre une réponse de même niveau,
c’est-à-dire de type politique mettant en œuvre des transformations profondes de
la société vers plus de démocratie et de respect des valeurs essentielles pour
leur subordonner l’économie.

Dans ce contexte, et notamment au cours de l’année 2009 qui sera marquée par des
élections européennes, on voit naître en France des tentatives de renouveau des
forces politiques aspirant au changement. Pour que celles-ci aient une
quelconque chance d’aboutir, il est indispensable que les réponses élaborées
soient à la hauteur des enjeux et que les luttes sociales puissent converger
pour mettre en question la logique d’un système mortifère. C’est la raison pour
laquelle Attac s’impliquera totalement afin que les impératifs sociaux et
écologiques soient véritablement pris en compte. Attac prendra part aux débats
publics, y compris avec des organisations politiques. Cette participation
restera conditionnée, comme par le passé, par la présence d’associations
citoyennes et de syndicats, la reconnaissance de leur spécificité et la
préservation de leur autonomie qui intègre le droit de critique et celui
d’émettre des propositions alternatives.

Laissant à d’autres le soin de postuler à l’exercice des responsabilités
politiques et de reconstruire leurs stratégies électorales, Attac entend faire
de la période qui s’ouvre un moment clé de l’engagement citoyen. En particulier
dans quelques semaines lorsque s’ouvrira le Forum social mondial à Belém
(Brésil), qui sera suivi d’un autre rendez-vous important face au G20 en avril.

Une autre politique est nécessaire pour une société qui devienne vivable.

Attac France,
Montreuil, le 12 décembre 2008

Voir en ligne : Attac France

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