Une présidence peut-elle commencer dans le dos des peuples ?

mardi 1er juillet 2008, par Webmestre

Ce jour, 1er juillet 2008, le président de la République française endosse l’habit de président de l’Union européenne. Les quatre chantiers qu’il a promis d’ouvrir durant le second semestre de cette année concernent la politique agricole commune, la politique d’immigration, la question du climat et de l’énergie et la politique de défense. On pourrait se féliciter du choix de ces objectifs. Malheureusement, certaines décisions déjà prises ou projetées par les institutions européennes (Commission et Parlement), avec l’aval des chefs d’État ou de gouvernement, augurent mal de l’avenir. La directive « retour » dessine une politique d’immigration honteuse. L’Union européenne propose une politique énergétique et une réforme de la politique agricole qui ne sont ni à la hauteur des enjeux climatiques, ni en mesure de répondre à la crise alimentaire qui a éclaté au cours des derniers mois. Quant à la proposition de Nicolas Sarkozy de réintégrer le commandement intégré de l’OTAN, elle équivaut à donner quitus à la politique agressive des États-Unis. Et on cherche vainement la moindre proposition de la Présidence française en matière de régulation financière. En revanche, la France vient d’approuver le projet de directive européenne autorisant l’allongement de la durée du travail jusqu’à 60 ou 65 heures par semaine.

Chaque fois qu’on leur demande leur avis, les peuples désavouent le projet d’inscrire définitivement l’Union européenne dans un monde où règne le droit de la concurrence et où sont minorés les droits sociaux. Malgré cela, la fuite en avant dans la libéralisation mondiale continue, et elle ne peut conduire qu’à l’aggravation des crises de toutes sortes, financière, sociale, alimentaire, écologique, ainsi qu’à la mise en cause des principes démocratiques les plus élémentaires.

La fiction du traité de Lisbonne « simplifié » s’est effondrée. Aussi, Attac réaffirme son attachement à ce qu’un traité européen soit élaboré démocratiquement par une assemblée élue à cet effet, de sorte que les citoyens et les parlements nationaux soient parties prenantes de ce processus. Attac exprime également sa conviction que la profondeur des crises engendrées par le néolibéralisme exige d’inaugurer une ère de politiques résolument alternatives, tant en matière sociale qu’écologique. Le temps de la finance reine a assez duré.

Attac France,
Montreuil, 1er juillet 2008

http://www.france.attac.org/spip.php?article8705

Répondre à cet article