Réponse de la liste Rennes Ensemble au questionnaire d’interpellation des candidats aux Municipales 2001 Edmond Hervé

dimanche 6 mai 2001, par Webmestre

Réponse de la liste Rennes Ensemble au questionnaire d’interpellation des candidats aux Municipales 2001
From:dumont.cl
To : Gérard Hédé
Cc : Raymonde
Sent : Sunday, May 06, 2001 3:07 PM
Subject : questionaire et commentaire

SALUT

Je vous envoie le questionnaire que l’on avait fait parvenir aux listes rennaises lors des dernières élections municipales, la réponse de la liste Rennes Ensemble (Edmond HERVE), ainsi que le commentaire que j’ai préparé.

Questionnaire envoyé aux différentes listes de RENNES lors des élections municipales :

Question n1 : Si, en mars prochain, les électeurs vous confient la gestion municipale, que comptez vous faire pour développer une démocratie participative et de proximité ? Nous connaissons les comités ou conseils de quartier gérés par les intéressés, mais seriez vous prêt à mettre à la disposition de vos concitoyens des enveloppes financières qu’ils maîtrisent par la mise en place d’un budget participatif ?

Question n2 : Comment allez vous associer les citoyens au vote du budget et assurer la transparence des finances locales ?

Question n3 : Quelle sera votre politique en matière de financement des emprunts ?

Emprunts auprès :

- des institutions financières publiques ?

- des institutions financières privées (banques) ?

- sur les marchés financiers nationaux et/ou internationaux ?

Question n4 : Comptez vous prendre une délibération en faveur de la taxe Tobin et/ou poursuivre l’action à ce sujet ?

Question n5 : Le développement durable de l’économie locale est une responsabilité commune à tous les citoyens, élus ou non. Vous engagez ?vous à publier chaque année le détail des aides directes ou indirectes accordées aux entreprises ? A associer les citoyens au contrôle de l’utilisation des fonds publics pour l’emploi ? A demander le remboursement des sommes détournées de cet objectif ?

Question n6 : ? Face aux menaces de délocalisations d’entreprises, comment comptez ­vous intervenir pour limiter la concurrence entre communes, notamment entre RENNES METROPOLE et les communes de la périphérie ?

Question n7 : Depuis de nombreuses années des villes dont Rennes ont transféré la gestion de l’eau à des firmes privées désireuses de s’approprier cet immense marché captif. Certaines de ces entreprises sont devenues de véritables mammouths multinationaux, Vivendi en étant l’exemple caricaturaL Leurs préoccupations actuelles n’ont plus qu’un lointain rapport avec la gestion de l’eau et ils prennent des risques financiers certains (achat de groupe de presse, multimédia, nouvelles technologies etc ... ). L’eau étant un bien publique d’intérêt général, vous engagez vous à ce que la gestion de l’eau soit de nouveau pilotée par la puissance publique ainsi que le traitement des déchets et les services de restauration ?

Question n8 : Marchés publics : L’OMC impose la clause dite du traitement national, interdisant, par exemple, de privilégier des entreprises locales, d’introduire des critères de mieux ?disant social et d’intérêt général pour la passation de ces marchés. Comment entendez ?vous vous battre contre cette imposition ?

Question n9 : Depuis déjà quelques mois fleurissent des projets de multiplexes cinématographiques aux quatre coins de l’agglomération rennaise. Ces projets nous inquiètent, faisant peser une menace sur les salles du centre ville. Il est incontestable que Rennes manque de salles de cinéma, mais ne vaudrait ?il pas mieux rénover, agrandir, voire créer d’autres cinémas en ville (gage d’une diversité des spectacles) plutôt que d’installer ces énormes centres de distribution cinématographique, le principal reproche que l’on peut leur adresser étant de projeter des films jugés à priori rentables. Nous aimerions connaître vos intentions à ce sujet.

Réponse de la liste RENNES Ensemble :

Réponse à la question N1

Je vous invite à lire notre programme que vous trouverez ci joint. Nous souhaitons développer la démocratie participative sans annuler pour autant les responsabilités que confère l’élection au suffrage universel, et logiquement pris sur un contrat de programme. Un enjeu est de faire participer le plus largement possible les habitants à la gestion de la cité. Les Conseils de Quartier auront cet objectif, mais rappelons que la présence permanente des élus et la décentralisation de services administratifs ont aussi une grande importance. Nous avons prévu de mettre un budget à disposition des Conseils de Quartier pour leur permettre de soutenir ou de reprendre des initiatives. Rappelons surtout que de très importants budget sont délégués à des associations d’habitants pour animer les équipements de quartier car ces associations sont elles aussi participatives.

Réponse à la question N2

Nous faisons d’abord un très gros effort d’information en utilisant tous les supports possibles, médias anciens ou médias nouveaux : Le Rennais, CDRom, Site Web. Nous cherchons une présentation simple pour rendre compréhensible les enjeux. Nous présentons systématiquement le projet de budget en au moins douze réunions de quartier pour permettre réactions et discussions. La transparence est totale car nous sommes dans le domaine public avec la garantie de l’administration municipale.

Réponse à la question N3

Nos appels d’offres (ou mises en concurrence) à propos de nos lignes de crédits ou emprunts consolidés sont ouverts à tous les organismes travaillant en France dont les caractériques administratives et financières les rendent aptes à répondre.

Réponse à la question N4

Nous avons déjà à plusieurs reprises exprimé notre point de vue. Nous pensons que les parties composantes de la Gauche Plurielle doivent s’engager si elles le souhaitent en faveur de la Taxe Tobin. En revanche ce problème national ne nous semble pas devoir être assurné par une collectivité territoriale ès-qualité. Notre engagement dans nos différents partis est sans équivoque sur ce point.

Réponse à la question N5

Toutes les aides directes ou indirectes accordées aux entreprises sont publiques. Elles donnent lieu à délibération, elles sont donc sous le contrôle de l’opinion publique, des organisations syndicales et des associations. De même pour toutes les aides à l’emploi.

Réponse à la question N6

Votre mouvement reprend une affirmation contestable de la campagne actuelle. Précisons d’abord que Rennes a su bien avant tant d’autres villes de France instaurer la Taxe Professionnelle Unifiée qui évitait déjà la concurrence financière et fiscale entre les communes. La loi a étendu cette expérience Rennaise à la France. Ce rappel a pour but de remettre en mémoire l’action efficace du District sur ce point. Cependant nous avons participé activement à la naissance du Pays de Rennes pour que bien au delà des limites de Rennes Métropole une politique cohérente concertée s’instaure. Notre charte d’urbanisme commercial pourrait ainsi s’étendre. Par ailleurs, le problème majeur n’est pas dans la délocalisation d’entreprises mais beaucoup plus dans la politique d’accueil de l’habitat afin que ce Pays de Rennes reste harmonieux, sans ghettos, sans quartiers ou communes pauvres et à côté des quartiers et communes riches.

Réponse à la question N7

Nous n’avons pas "transféré" la gestion de l’eau car c’est une situation ancienne. Nous avons pour objectif de choisir les modes de gestion qui garantissent les choix politques de la puissance et l’intérêt du contribuable dans la plus grande transparence accessible aux citoyens. Nous avons pris l’engagement que lors du renouvellement du contrat de gestion de l’eau, toutes les formes d’exploitation seront comprises et appréciées. De toute façon le pilotage par la puissance publique est assuré, de même pour le traitement des déchets. Quant à la restauration, le choix a déjà été fait et nous avons gardé une gestion municipale.

Réponse à la question N8

Nous avons introduit dans les clauses de mieux disant social dans nos appels d’offres et nous en tenons compte suivant les règles de droit. La mise en cause de règles législatives doit être portée dans d’autres assemblées et c’est la rôle de nos partis politiques d’agir dans ce sens.

Réponse à la question N9

Nous regrettons vivement que les mouvements de consommateurs et d’autres associations n’aient pas apporté leur appui au projet que l’Assemblée Districale avait retenu de façon concertée : Betton avec comme opérateur une alliance Gaumont Soredic. Ce projet a donc échoué au local et au national. S’il avait été retenu, la réponse aux attentes du public aurait été résolue et l’avenir des cinémas du Centre Ville aurait été garanti. Dommage ! Nous sommes très attachés aux petits multiplex de Centre Ville et nous l’avons montré. Cependant les tentatives de création de salles de cinéma isolées en ville n’ont pas réussi par manque de public. Enfin, même si nous n’avons pas été très offensifs sur la mise en place des multiplex dans l’agglomération car nous nous posions depuis longtemps les questions que vous posez aujourd’hui, il n’en reste pas moins que maintenant une demande forte existe et que l’absence de réponse actuelle est considérée comme un manque préjudiciable au rayonnement de notre agglomération.

COMMENTAIRES

Sur de nombreux points la réponse de la liste Rennes Ensemble n’est pas satisfaisante car nous voyons resurgir les 2 arguments utilisés habituellement comme faux-fuyants et servant de prétexte pour ne rien faire. D’une part le « çà existait déjà avant », d’autre part certaines questions parmi les plus cruciales sont évacuées sous prétexte qu’elles doivent être traitées à « un autre niveau ».

Concernant la gestion de l’eau, des exemples récents montrent que certaines communes l’ont remis dans le domaine public (d’autres qui ne l’ont jamais concédée à des firmes privées s’en félicitent). Cela prouve qu’une « situation ancienne » peut être rétablie.

Les mesures de fermeture d’usines, de délocalisation d ‘entreprises, les charettes de licenciement auxquelles on assiste massivement ces temps-ci (pas dans l’agglomération rennaise pour l’instant) prouvent que les mesures de mise en concurrence et de libre-échangisme débridés prônées par des organismes comme l’OMC, quand elles sont appliquées, ont des répercussions très rapides au niveau local. Ce constat étant fait, il paraît important que les élus locaux se préoccupent de ces problèmes (ça ne se passera pas forcément toujours chez les autres), à fortiori lorsqu’ils ont des responsabilités dans « d’autres assemblées ».

Il en est de même de la taxe TOBIN. On ne saurait trop répéter que cette taxe, outre les fonds qu’elle rapporterait, serait un premier coin enfoncé dans la toute puissance financière. Elle montrerait que le politique et la volonté citoyenne reprennent enfin le pas sur la dictature de la finance. Cette mesure apparaît plus que jamais comme indispensable. Tout appui à quelque niveau que ce soit, y compris municipal, ne peut que faire évoluer les choses dans le bon sens.

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