Le rendez-vous d’ATTAC : Rendez-vous raté pour OUEST France avec ses lecteurs !

lundi 3 mars 2003, par D.

Par
M.GICQUEL et M.MORICEAU.

Ni adhérents d’ATTAC, ni anarchistes, nous sommes venus en simples citoyens à la soirée organisée jeudi soir dernier à la Maison du Champ de Mars en présence du président d’ATTAC-France, avec le désir de soumettre notre jugement à la réflexion critique, consolider notre compréhension de la situation économique et sociale actuelle.

Nous avons trouvé un réel intérêt à cette soirée et nous regrettons que votre journaliste n’ait donné qu’un aperçu quelque peu caricatural de la soirée où quelques anarchistes (semble t-il) avaient décidé d’en découdre avec les débatteurs. Pour notre part, nous avons relevé des points majeurs qui méritent d’être portés à la connaissance des lecteurs tant ils donnent un éclairage nouveau, salutaire et fort intéressant sur la situation économique présente dont patissent trop de gens :

-  L’analyse critique fort judicieuse de la politique néo-libérale à travers les moindres mesures économiques qui sont prises en France et ailleurs.
-  La pseudo-volonté de la vague néo-libérale pour endiguer le chômage alors que le chantre du libéralisme Milton Friedman, prônait déjà en 1979 un taux minimum de chômage nécessaire pour éviter l’inflation, préjudiciable aux actionnaires.
-  Les conséquences insidieuses du chômage qui, au-delà des dégâts sociaux, physiques et psychiques, maintiennent sous le joug les salariés qui par crainte du licenciement finissent par se « contenter de leur sort », parfois fort peu enviable.
-  Les ravages des délocalisations dans les pays asiatiques : merci à ce participant qui, par son expérience en Chine et Pakistan, nous a expliqué comment les déjà misérables paysans chinois fabriquent pour Nike, Adidas, Umbro’etc. des produits manufacturés au prix de maladies très graves qu’ils contractent au contact de produits hautement toxiques (et nous ne parlons pas des salaires misérables).
-  La préconisation d’un protectionnisme non pas nationaliste mais à vocation universelle : empêcher les délocalisations sauvages au nom du seul profit pour favoriser un vrai équilibre des échanges entre les pays, en particulier ceux du Tiers-Monde.
-  La mise au rancart de salariés pourtant productifs et efficaces : citons le témoignage de cet ingenieur de Thomson Rennes, licencié ’ainsi que ses 44 collègues - d’un service de recherche leader mondial dans son domaine, mais pas assez "rentable" pour les actionnaires qui demandent toujours plus.
-  Les profits qui s’amoncellent pour une catégorie de la population pendant que les autres souffrent et sont privés du seul moyen d’exister dans la sphère marchande : le travail.
-  La nécessaire redéfinition du travail qui ne doit plus être liée la notion de marchandise mais davantage à la richesse que chacun, à sa manière, produit.

Autant de questions majeures qui sous-tendent le quotidien de chacun face à une mondialisation rampante. Le compte-rendu de cet échange, qui fut sous bien des aspects, décapant, aurait mérité mieux que de figurer sous la rubrique du quartier « Colombier » comme si ce débat n’avait été qu’un événement local et ATTAC, un épiphénomène limité à quelques individus.

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