Projection du documentaire l’argent d’Isaac Isitan

samedi 18 mars 2006, par Webmestre

Le film-documentaire "l’argent’ sera diffusé mercredi 29 mars à Villejean à 20h amphi Decartes Batiment B.

A 100mètre de l’arrêt de métro, le parcours sera
fléché.

Entré libre

L’argent d’Issac Isitan (2004)

La monnaie est le sang de l’économie et le moteur de
l’échange. Récemment, l’Argentine et la Turquie ont vu
leurs monnaies nationales se dévaluer dramatiquement
et ces pays dits riches se sont retrouvés au bord de
la faillite. Emprisonnées dans une spirale
d’endettement, l’Argentine et la Turquie en sont
venues à se vider de leurs ressources financières à
travers les privatisations et le paiement de leur
dette extérieure, précipitant la « dollarisation » de
leurs économies nationales. Isaac Isitan mène une
enquête passionnante auprès d’économistes et
décortique les mécanismes de création et de
régularisation du contrôle monétaire à l’échelle
nationale et internationale. Prenant comme terrain
d’investigation l’Argentine, la Turquie mais aussi
l’État de New York, il observe l’émergence
d’initiatives communautaires alternatives et de
réseaux parallèles de troc, des outils dont se dotent
les citoyens pour survivre ou pour soutenir et
développer les échanges locaux.

L’économie selon Isaac Isitan

Il filme les injustices pour transmettre des
solutions. Son dernier documentaire se penche sur la
cause des plus grandes iniquités sur cette planète.
par Mélanie Navarro

2001, dans les rues d’Argentine, des millions de
personnes manifestent au rythme des cuillères frappant
les casseroles vides, los cacerolazos. C’est la
famine, la misère, la crise économique. Les banques
étrangères fuient. Les comptes des épargnants sont
bloqués. Les institutions financières ferment. En
Turquie, même situation, des désespérés s’immolent par
le feu devant les portes cadenassées des
établissements bancaires. La caméra d’Isaac Isitan
présente une femme aux yeux fatigués. La directrice de
l’école Beatriz, à Quilmes, nous interroge : « Le
peuple argentin est riche avec ses terres fertiles.
Nous avons assez d’eau potable ici pour abreuver la
planète entière. Vous n’avez qu’à rouler à 50 km pour
trouver des vaches, des terres où l’on cultive du blé,
du riz, des pommes de terre. Comment un pays aussi
riche, qui n’a pas connu la guerre comme en
Afghanistan, qui n’est pas non plus un pays minuscule
comme l’Équateur, peut-il souffrir ainsi de la faim ?
 » Dans sa petite cuisine ensoleillée de la rue
Jeanne-Mance, à Montréal, Isaac Isitan reprend les
propos du fondateur de Ford Motors, lors de la grande
dépression de 1929 : « Si les gens de cette nation
(les États-Unis) comprenaient notre système bancaire
et monétaire, je crois qu’il y aurait une révolution
avant demain matin ». En sirotant son thé matinal, le
réalisateur raconte à quel point cette réflexion l’a
frappé : « j’ai voulu comprendre le message d’Henry
Ford ». Après trois ans et demi de recherches, il
expose la face cachée de L’Argent dans son film qui a
remporté le prix du public lors des Rencontres
internationales du documentaire de Montréal en 2003.
Pour illustrer les mécanismes de l’économie de marché,
Isitan retrace le parcours de l’Argentine et de la
Turquie, deux pays riches ayant sombré dans une crise
économique à cause de leur endettement. Il montre
l’impact des privatisations imposées par le Fonds
monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale
(BM) obligeant les États à céder leurs marchés
nationaux et à couper dans les services sociaux pour
payer leurs dettes. « Comment se fait-il que
l’humanité en soit arrivée à un point où l’outil
qu’elle a inventé, l’argent, possède plus de valeur
que l’être humain », décrie Isitan. « Il reste
seulement la dignité des Argentins à vendre, tout le
reste est privatisé », lui lance un ouvrier de chemin
de fer sans emploi pendant le tournage.

site à visiter : http://www.lesproductionsisca.ca/fr/films.htm

2 Messages

Répondre à cet article