Lobby Tour à Rennes le 10 mai 2019

lundi 13 mai 2019, par Attac Rennes

Campagne des européennes : peut-on abandonner l’UE aux multinationales ?

Du 9 mai, journée de l’Europe, au 26 mai, date des élections européennes, Attac se mobilise pour dénoncer l’influence des lobbies sur les institutions européennes. En organisant des lobby tours et des foires aux lobbies dans toute la France, l’association appelle les citoyen.ne.s à reprendre le contrôle sur les décisions qui sont prises en leur nom à Bruxelles.

Le comité local de Rennes a rejoint le mouvement en organisant son lobby tour vendredi 10 mai. « Peut-on abandonner l’UE aux multinationales ? », telle est la question que les militant.e.s de l’association ont posé aux passant.e.s à chaque étape du lobby tour qui a fait étape devant les Amazon lockers de la gare, Crédit Agricole, Société générale, BNP Paribas, HSBC Google, Bouygues, Sephora (LVMH) et Orange.

Déguisé.e.s en lobbyistes, en commissaires et en candidat.e.s au Parlement européen, les manifestant.e.s ont rappelé le nombre de lobbyistes, les sommes dépensées en lobbying et l’influence concrète de chacune de ces multinationales dans les institutions européennes.
C’est-à-dire sur les parlementaires, sur les commissaires, sur les États membres et sur les fonctionnaires.

Le lobbying à Bruxelles, c’est 25 000 lobbyistes et 1,5 milliards d’euros de dépenses chaque année. Il est temps que l’intérêt public prime enfin sur les intérêts privés qui déploient des moyens financiers et humains colossaux pour que les régulations européennes protègent leurs profits et pour empêcher qu’aboutisse toute régulation allant dans le sens d’une transition écologique, sociale et fiscale.

Coïncidence du calendrier, la journée de l’Europe correspond en 2019 à la journée de mobilisation intersyndicale de la fonction publique. Pour Attac, la dénonciation des lobbies à l’échelle européenne, mais aussi à l’échelle nationale, est indispensable à la défense des services publics. Non seulement les multinationales mettent en concurrence les États européens pour obtenir la plus faible fiscalité possible mais elles sont un soutien indéfectible des règles de la concurrence et de la libéralisation, dogmes indiscutables de la Commission européenne, qui poussent à la privatisation des services publics ». Orange, anciennement France Télécom et dernière étape du tour, n’en est qu’un exemple.

Attac renouvelle ainsi son soutien aux mobilisations des gilets jaunes qui durent depuis près de six mois et qui réclament la justice fiscale, c’est-à-dire une fiscalité mise au service de l’intérêt commun, à même de financer des services publics de qualité, au service de la justice territoriale. C’est d’autant plus important que l’on sait que la perte progressive des services publics touche en particulier les femmes, qui doivent effectuer toujours plus de travail gratuit pour pallier leurs insuffisances.

L’association propose des pistes pour agir. À très court terme, elle encourage à passer à deux types d’action :
d’une part à signer la pétition de la campagne Stop à l’impunité des multinationales qui milite pour qu’aboutissent les négociations de l’ONU pour un traité contraignant qui impose des règles aux multinationales ;

d’autre part à interpeller les candidat.e.s au Parlement européen dans le cadre de la campagne Change Finance qui propose cinq grandes mesures à mettre en œuvre lors du prochain mandat de l’organe législatif afin d’encadrer la capacité d’influence du lobby bancaire et financier.

Ces cadres européens et internationaux prouvent que la dénonciation de la collusion des institutions bruxelloises avec les intérêts privés ne doit pas aboutir à un repli sur l’échelon national. Seule la construction d’une véritable solidarité des mouvements sociaux européens permettra de remporter des victoires significatives.

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