EDF-GDF : baroud d’honneur de six syndicats contre l’ouverture du capital

PARIS (AFP) lundi 20 juin 2005, 20h54 - Les électriciens-gaziers ont lancé lundi un baroud d’honneur contre le processus d’ouverture du capital d’EDF et de Gaz de France, en menant des actions variées, parfois juste symboliques, à l’appel d’une intersyndicale CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC et de Sud Energie.
La direction d’EDF, interrogée par l’AFP, a fait état d’un taux de 6,5% de grévistes et d’une "baisse de charge limitée", affirmant que "les services aux clients étaient assurés".

Sur les sites de production, la CGT a recensé pour sa part "20% de grévistes" environ.

Alors que l’ouverture du capital de GDF sera effective jeudi avec le lancement de la souscription des actions pour les salariés, les investisseurs et les marchés, les agents ont une nouvelle fois exprimé leur opposition à ce "choix politique" par une série d’actions symboliques.

L’ouverture du capital d’EDF est elle prévue à l’automne.

Pour l’intersyndicale en effet, ce processus "ne sert qu’une opération financière pour les caisses de l’Etat et ne favorise en rien le développement de l’entreprise". Elle estime même qu’il s’agit d’un "vol manifeste de l’Etat en direction des usagers".

Critique par rapport à des "actions et des arrêts de travail sporadiques" insuffisants selon elle "pour contrecarrer les projets gouvernementaux", Sud Energie s’est finalement résolue à cette "journée morte" à EDF-GDF mardi, mais en souhaitant poursuivre le mouvement jusqu’à jeudi.

A Marseille, des coupures ont eu lieu dans la matinée "visant quelques milliers d’usagers, en coordination avec la CGT du Port autonome et de plusieurs entreprises", a indiqué la CGT, tandis que selon la direction régionale, 30.000 foyers marseillais ont subi lundi matin une coupure d’une heure.

Des coupures ont également eu lieu à Thionville (Lorraine), touchant commerces et entreprises, et deux stockages de gaz à Manosque (Alpes de Haute-Provence) et Gournay (Indre) ont été occupés par des grévistes, entraînant des arrêts d’injection, selon la CGT.

La CGT a aussi recensé "quelques sites bloqués" comme le centre de distribution de Dijon, et deux agences d’exploitation à Auxerre ainsi qu’une baisse de charge de 3.000 mégawatts à 18H00 sur plusieurs sites nucléaires.

Des interventions dans les préfectures et auprès d’élus ainsi que des distributions de tracts et des opérations "Robin des Bois" (remise en gaz ou électricité de familles coupées pour factures impayées) ont également eu lieu, a encore indiqué la CGT.

Plusieurs rassemblements ont eu lieu à Nantes (300 personnes), Toulouse (100), Lille (400 selon la CGT) où un "mur de compteurs électriques" a été édifié, Reims (60), Nogent-sur-seine, Besançon (50 à 130 selon les sources) et Lyon (200) ainsi qu’à Tours (60), où les manifestants ont bloqué pendant une heure une voie de bus, selon la CGT.

Enfin, une "opération péage gratuit" a eu lieu à Bordeaux avec une centaine de manifestants.

Cette journée d’action intervenait trois jours après l’annonce d’une hausse des tarifs du gaz de 4% au 1er juillet, ou de 14% d’ici un an si les prix du pétrole ne baissent pas, ou même de 15,4% selon les calculs de la CGT.

Celle-ci prévoyait pour la nuit de lundi à mardi "des interventions sur le courant d’édifices publics ainsi que sur les compteurs de personnalités".