Le Plan climat de Nicolas Hulot comporte plusieurs failles majeures

jeudi 6 juillet 2017, par Attac France

Le plan climat présenté ce jeudi 6 juillet par Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, ne permet pas de mettre fin aux tergiversations de l’exécutif français depuis la COP 21 : les chantiers annoncés sont nombreux mais les mesures concrètes insuffisantes.

Il fait l’impasse sur une série de points durs : la taxe sur les transactions financières, les accords de libéralisation du commerce et de l’investissement ou encore la primeur qui doit être donnée aux engagements climatiques sur les politiques de compétitivité économique. La focalisation sur la neutralité carbone en 2050 ouvre la porte à des options technologiques inappropriées et dangereuses et à la généralisation d’inefficaces et défaillants marché carbone.

Pour résoudre la crise climatique, les bons sentiments, les déclarations d’intention et les belles photos ne suffisent pas. Nous sommes au bord d’un point de rupture, que de très nombreuses études et catastrophes climatiques ne cessent de mettre en exergue, jour après jour. Malheureusement, le plan climat présenté par Nicolas Hulot comporte plus de chantiers pour le quinquennat qu’il ne compte d’engagements nouveaux en mesure de traduire dans les faits et sur le terrain les déclarations de l’exécutif français au niveau international. Le « MakeThePlanetGreatAgain » aurait du précisément se traduire par un plan climat « MakeFranceGreenAgain » et ce n’est manifestement pas le cas.

En écartant tout engagement pour une taxe européenne sur les transactions financières (TTF), le Plan climat entérine la priorité d’Emmanuel Macron consistant à satisfaire les exigences des acteurs bancaires et financiers au détriment de la régulation financière et de la mobilisation de ressources nouvelles pour financer la transition écologique et soutenir les populations pauvres de la planète. Dominique Plihon, porte-parole d’Attac France, considère que « ce renoncement est inacceptable : alors qu’une large majorité de l’opinion publique soutient la TTF, Emmanuel Macron et Nicolas Hulot préfèrent céder face aux lobbies financiers en se privant d’une mesure qui pourrait rapporter jusqu’à 35 milliards d’euros par an si elle était appliquée à l’ensemble de l’Union Européenne ».

Le plan climat fait également l’impasse sur les accords de libéralisation du commerce et de l’investissement, alors qu’ils constituent aujourd’hui des entraves manifestes pour mener des politiques climatiques qui soient à la hauteur des enjeux. Pour Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France, « l’exécutif n’est pas cohérent quand il prétend agir pour le climat tout en poursuivant la mise en œuvre et la négociation d’accords (CETA, TAFTA, JEFTA, etc.) qui contribuent à accroître les émissions de gaz à effet de serre, qui font peser de lourdes menaces sur les réglementations environnementales actuelles ainsi que sur la capacité des États à prendre de nouvelles mesures plus strictes à l’avenir, tout en donnant des droits excessifs aux entreprises multinationales empêchant de sanctuariser les politiques climatiques des États et les engagements pris dans le cadre de l’ONU ».

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