Notre-Dame-des-Landes : nous nous engageons pour l’avenir de la zad

lundi 15 janvier 2018, par Collectif

Pour la première fois, des Organisations Non Gouvernementales, des associations et des syndicats qui œuvrent pour la défense de l’environnement s’associent avec des partis politiques et s’engagent publiquement pour un maintien de la zad en cas d’abandon du projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes.


Depuis presque cinquante ans, des paysan.ne.s et habitant.e.s de la région nantaise résistent contre un projet d’aéroport qui viendrait détruire 1650 ha de terres agricoles et de zones humides. Le gouvernement a annoncé qu’il trancherait en ce mois de janvier sur ce dossier brûlant devenu emblématique d’enjeux de fond et de choix de société. Au niveau national, nos organisations, associations et syndicats se sont engagés au fil du temps dans un mouvement large et populaire contre ce projet.

La commission de médiation nommée il y a sept mois par le gouvernement a mis en évidence la faisabilité de la rénovation de l’aéroport actuel, alors même que les tenants du projet de transfert vers Notre-Dame-des-Landes s’évertuent depuis des années à refuser de prendre en compte les études qui le démontrent.

Emmanuel Macron s’est engagé à agir vigoureusement contre le réchauffement climatique et pour la préservation de la biodiversité. Il serait alors absurde et dramatique que le gouvernement s’entête à vouloir construire cet aéroport. Il serait tout aussi dramatique qu’après avoir enfin abandonné ce projet, l’exécutif s’enferme dans une logique répressive visant à expulser celles et ceux qui auront su prendre soin de ce territoire. Il est pour nous impensable de laisser le gouvernement mettre fin brutalement à l’expérience singulière qui s’est construite à Notre-Dame-des-Landes. Dans la foulée de l’abandon espéré du projet d’aéroport, nous appelons au contraire au dialogue. Les différentes composantes du mouvement contre l’aéroport et pour l’avenir de la zad ont fait savoir qu’elles y travaillent depuis des mois et qu’elles sont prêtes à s’engager en ce sens dès l’abandon du projet.

Dans ce contexte, nous voulons soutenir les bases communes pour l’avenir de la zad établies par l’ensemble des usager.e.s actuel.le.s de ce territoire - paysan.ne.s, voisin.e.s, habitant.e.s, naturalistes, syndicalistes, membres d’associations, randonneurs.euses :

> la nécessité pour les paysan.ne.s et habitant.e.s résistant.e.s ayant refusé la vente amiable à AGO-Vinci et étant allés à l’expropriation de pouvoir recouvrer pleinement leurs droits au plus vite ;
> le refus de toute expulsion de celles et ceux qui sont venus habiter ces dernières années dans le bocage pour le défendre et qui souhaitent continuer à y projeter leurs vies et leurs activités ;
> une volonté de prise en charge à long terme des terres de la zad par une entité issue du mouvement dans toute sa diversité ;
> le fait que les terres sauvegardées aillent à de nouvelles installations et pas à l’agrandissement d’exploitations existantes ;
> la nécessité de continuer à préserver et faire vivre ensemble les patrimoines naturels et agricoles exceptionnels de cette zone.