Attac en 2018 : l’action citoyenne pour la justice fiscale, sociale et écologique

mercredi 28 mars 2018, par Attac France

Avec la réforme des statuts de 2009, la notion « d’action citoyenne » a été introduite dans le sigle Attac. Nos mobilisations de ces dernières années, alliant éducation populaire, actions symboliques et désobéissantes, travail collectif et travail de fond, nous ont permis de donner du sens à cette notion tout en nous affirmant dans le paysage militant, politique et médiatique. Elles nous permettent également d’élargir notre audience et de recruter des centaines de nouveaux/elles sympathisant·e·s, adhérent·e·s et activistes.


Nous nous appuyons sur le sentiment partagé que les ultra-riches et les multinationales jouissent d’une insupportable impunité. En effet, que ce soit en matière de droits sociaux et humains, de préservation des écosystèmes ou d’évasion fiscale, les multinationales semblent avoir gagné la bataille face à des États complaisants ou trop faibles pour s’opposer à leur pouvoir et leurs armées de lobbyistes. Ces entreprises ont l’oreille de la plupart des chefs d’États et disposent de capitalisations boursières dépassant le PIB de nombreux pays. Elles se retrouvent en situation de force pour influencer la fabrique des lois ou pour trouver des failles afin de contourner les dispositions qui leur déplaisent. Elles sont les grandes gagnantes du libre-échange qui leur permet de mettre les pays en concurrence pour peser lourdement sur les normes sociales, fiscales et écologiques. Il n’y aura pas de changement majeur de politique sans bouleversement de ce rapport force.

Pour y arriver, nous devons défendre l’aspiration d’une grande majorité de la population à plus de justice fiscale, sociale ou écologique. En effet, qu’elle soit légale ou pas, l’évasion fiscale aggrave fortement les déficits publics, contribue à l’injustice fiscale et à une baisse du consentement à l’impôt. Elle mine ainsi l’un des piliers de la démocratie et sert d’argument à l’affaiblissement des services publics et de la protection sociale. Plutôt que de stigmatiser les plus pauvres, les fonctionnaires ou les chômeurs, les gouvernements devraient promouvoir la justice fiscale en menant une lutte sans merci contre l’évasion fiscale des ultra-riches et des multinationales.

Qu’elles soient fossiles ou financières, les industries extractives font peser de lourdes menaces sur les peuples et la planète. Elles sont des freins majeurs à la transition sociale et écologique de nos économies. Plutôt que de confier les clefs de notre avenir collectif aux banques et multinationales, aux partenariats publics-privés ou à la finance carbone, les gouvernements devraient promouvoir la justice écologique et les biens communs en développant de nouvelles manières de produire et de partager les ressources et les richesses.

Pour mener nos combats, nous devons également nouer des alliances avec des acteurs associatifs, syndicaux et politiques tout en démontrant que le changement ne se fera pas sans des mouvements sociaux forts et indépendants capables de porter et de renforcer les attentes des citoyen·ne·s. C’est ainsi que nous serons toujours plus nombreux/ses à agir pour mettre un terme à l’impunité dont jouissent les multinationales et les ultra-riches.