Discours d’A. Tsipras avant le vote du projet de loi humanitaire

" Au nom de quel accord européen, de quel traité, de quel sur-pouvoir, de quel principe osent certains parler d’acte unilatéral, argument qu’osent aussi répéter machinalement certains individus au sein même de ce Parlement ?

S’ils le font juste pour nous faire peur, notre réponse est simple : Nous n’avons pas peur et nous ne laissons pas intimider. »

Mesdames et Messieurs les députés

Aujourd’hui c’est un grand jour, parce que c’est la première fois depuis plus de quatre ans que le Parlement grec discute et vote un projet de loi qui n’a pas été « traduit » mais écrit « ici ».

Il est peut-être paradoxal de le souligner, mais ce projet de loi n’est pas la traduction d’un « e mail ». Il a été écrit en grec, et il va être voté par une grande majorité.

Tout aussi important est le fait que le Parlement va voter pour un projet de loi qui répond aux besoins sociaux d’un grand nombre de personnes et non pas au cercle restreint des privilégiés attitrés.

Le Parlement va voter un projet de loi favorable à ceux qui ont le plus besoin de soutien. C’est le premier projet de loi depuis cinq ans qui non seulement n’affaiblit pas les citoyens et ne porte pas atteinte aux droits sociaux et au droit du travail, mais qui vise à soutenir et protéger les couches sociales les plus vulnérables.

Le gouvernement commence à mettre en œuvre ses engagements électoraux même si certains ont encore du mal à l’accepter. Nous nous sommes engagés à être le gouvernement qui réalisera son programme. Nous nous sommes engagés à nous saigner nous-même, s’il le faut, à la place du peuple.

Aujourd’hui, donc, c’est un nouveau départ. Et nous allons continuer dans cette voie en déposant les jours suivants un projet de loi qui permettra aux ménages d’étaler en cent fois le paiement de leurs arriérés, qui permettra à nos concitoyens de reprendre haleine tout en augmentant les ressources des fonds publics. Des projets de loi concernant la reconstruction de la fonction publique, la relance de notre économie, la justice, la réouverture d’ ERT (radiotélévision publique) seront déposés par la suite.

Et tous ces projets seront décidés et écrits ici, parce que nous n’avons pas l’intention de suivre les méthodes de nos prédécesseurs en confiant à des technocrates l’élaboration de nos propres projets.

En deux mots, nous ne revenons pas sur nos engagements et surtout sur les mesures que nous considérons nécessaires pour l’amélioration de l’état de notre société et de notre économie.

Bien sûr, nous sommes ouverts à toute proposition, au dialogue, à la confrontation des idées opposées qu’elles viennent de l’intérieur ou de l’extérieur de notre pays.

Mais le mandat populaire que nous avons reçu a été explicite et nous avons l’obligation de le mettre en œuvre.


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