« Nous n’espérons rien, nous ne craignons rien, nous sommes donc libres"

Yanis Youlountas : lu ce matin 13 juin 2015à Héraklion, en Crète, dans un journal évoquant la probabilité d’un « Grexit » en paraphrasant Nikos Kazantzakis

LE COMPTE À REBOURS A COMMENCÉ EN GRÈCE.

Ceux qui sont inquiets ont trop espéré. Ceux qui croient que la messe
est dite vont trop vite en besogne. Libérons-nous de l’espoir et de
l’inquiétude. Agissons, chacun à notre façon, sans faiblir, malgré les
sirènes du spectacle qui vont et qui viennent. Sans céder au
divertissement des victoires ni à la diversion des défaites. Agissons
sans passer notre temps à compter. Agissons sans relâche parce que le
temps nous est compté.

Oui, le compte à rebours a commencé en Grèce. La sortie de la zone euro
interviendra tôt ou tard. C’est désormais certain. Ou dirons-nous, par
principe de précaution : plus que probable (dans un prochain mail, je
vous préciserai l’ensemble des nombreux indicateurs et références). Les
épreuves et même les défaites valent mieux que l’immobilisme et les
pièges mortifères de la résignation. Rester assis, c’est se mettre à
genoux.

Il y a quelques semaines, à ce sujet, Tsipras avait cité Brecht : « Nos
défaites, voyez-vous, ne prouvent rien, sinon que nous sommes trop peu
nombreux à lutter contre l’infamie, et nous attendons de ceux qui nous
regardent sans rien faire qu’ils éprouvent au moins quelque honte. (...)
Celui qui combat peut perdre mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.
 »

Je ne partage pas tous les points de vue d’Alexis Tsipras. Mais je
préfère cent fois cet homme à ses prédécesseurs, ainsi qu’à ses
adversaires de l’Eurogroupe. C’est exactement pour ça qu’une grande
majorité de la population fait actuellement front en Grèce, par-delà nos
différences.
Parce que l’heure est grave. Parce que la situation
humanitaire est catastrophique. Parce que les caisses sont vides. Parce
que l’heure est venue de dire « ça suffit ! ». La seule question qui
subsiste, c’est : quand sortirons-nous, meurtris, affamés, mais debout ?
A la fin du mois ou en octobre ? Ce sera probablement l’un ou l’autre.

J’y reviendrai bientôt, plus en détails (dossier complet dans quelques
jours). Ainsi qu’au sujet des nouvelles perspectives en matière de
luttes et d’initiatives.

Tenez bon !

Yannis Youlountas, sur la mer Egée.

Ô MON BATEAU !

Beaucoup de ferries aujourd’hui : ce matin à Héraklion avec une
coopérative de paysans refusant les intermédiaires, cet après-midi à
Paros avec le collectif contre la privatisation des plages qui témoigne
de du gel de ce projet en voie d’abandon, pour le prochain film Je lutte
donc je suis, puis ce soir au Pirée avec deux syndicalistes concernant
l’évolution du port sous contrôle chinois.

ALERTE FILM !

Précision importante pour celles et ceux qui le peuvent et le désirent :
au dernier bilan, nous sommes encore à moins de 50% de l’objectif
nécessaire pour le film Je lutte donc je suis (voir le détail sur le
site http://jeluttedoncjesuis.net ). Merci de faire circuler l’info pour
nous aider à sortir ce film important dans les temps, avec tous les
moyens techniques, communicationnels et matériels nécessaires. Les trois
prochaines semaines seront déterminantes. Ce film est aussi le vôtre. Il
sera mis en ligne gratuitement dès sa sortie.