80 ans après la crise de 1929, les libéraux perdent la mémoire et nous enfoncent encore dans la crise ! Communiqué Attac 45 (oct. 2008) Communiqué d’ATTAC 45

La crise spectaculaire que connaît l’économie américaine déclenche déjà une crise économique ou au moins un net ralentissement de l’économie mondiale. Les conséquences en sont connues :

 rachat des pertes financières par les puissances publiques à hauteur de centaines de milliards de dollars. Ce qui, dit autrement, revient à faire payer aux contribuables les pertes réalisées par ceux qui les ont exploités depuis des années. Lorsque le système est stable on privatise les bénéfices entre une minorité d’ultrariches. Lorsque la déréglementation des marchés et le comportement scandaleux des spéculateurs entraîne un krach financier, on collectivise les pertes.

 chômage, faillites industrielles, creusement des inégalités, baisse du pouvoir d’achat pour des millions de salariés déjà précarisés par 25 ans de politiques libérales.

 expulsion de leurs logements de millions d’Américains trompés par les prêts à taux variables et hypothécaires liés à la spéculation immobilière.
Nous assistons à la faillite des idées néoconservatrices. D’ailleurs pour réparer les dégâts, le gouvernement américain, si prompt habituellement à dénoncer le rôle de l’Etat dans l’économie, en est rendu à nationaliser une grande partie de son système bancaire.

La crise qui sévit dans le monde depuis plus d’un an révèle chaque jour davantage ses multiples aspects qui se renforcent mutuellement : crises d’ordre financier, alimentaire, social, énergétique, écologique. Depuis l’avènement du néolibéralisme, les crises se sont succédées avec, chaque fois, un degré supérieur de gravité, parce que les contradictions de ce système s’intensifient.

L’accentuation des inégalités est responsable du déclenchement de la plupart de ces crises. Quelques semaines avant d’être acculée à la quasi faillite, la banque Merrill Lynch se félicitait de pouvoir dénombrer dans son rapport annuel 100 000 « ultra-riches » qui détenaient chacun au moins 30 millions d’actifs financiers et, ensemble, 15 000 milliards de dollars équivalant à près du quart du produit brut mondial. La crise financière montre que cette richesse n’a de réalité que pour autant que la pauvreté perdure par ailleurs, alors que le PIB mondial a plus que doublé depuis 25 ans. La FAO vient de dénombrer dans son dernier rapport que 923 millions d’êtres humains sont sous-alimentés (en hausse de 75 millions depuis la dernière étude) et que 3 milliards d’habitants vivent avec moins de 2 dollars par jour. Cette crise met aussi en exergue que ce n’est plus seulement le système bancaire que les plus riches contrôlent ; aujourd’hui c’est l’économie mondiale et toutes les sociétés qu’ils prennent en otage, compromettant ainsi les conditions du vivre ensemble aujourd’hui et celles de demain.

Dans ce contexte il est criminel de vouloir franchir un pas supplémentaire dans le démantèlement des services publics et du rôle de l’Etat. Il faut arrêter le gouvernement dans son projet de privatisation de la Poste. Pourquoi confier un service public à des marchés financiers qui viennent de faire la démonstration de leur irresponsabilité ?

Voilà 10 ans qu’ATTAC existe et 10 ans que nous dénonçons l’évolution du capitalisme voulue et mise en place par les élites au pouvoir. Malheureusement, il aura fallu toutes ces crises pour que même nos plus farouches adversaires finissent par reconnaître (ou faire semblant) la validité de nos analyses. Ne les laissons pas changer d’avis. Le naturel revient si vite au galop ! Beaucoup d’entre eux n’attendent qu’une seule chose : que la tempête se calme afin de consolider encore davantage le règne de la dictature des marchés financiers.

Attac 45, dans le prolongement de la campagne nationale « STOP LA FINANCE », démarre une campagne pour expliquer la crise financière en cours et proposer nos analyses. Il est urgent de nous rassembler et d’agir.

Aux Armes Citoyens !