Mercredi 06 juin, Orléans : remise du grand prix PICSOU de l’incivisme fiscal à Laurence Parisot (juin 2012) Compte-rendu et photos !

Contre ces multinationales qui ne paient pas d’impôts...

Mercredi 06 juin 2012 a eu lieu, au Centre de conférences d’Orléans, la

Remise du Grand Prix PICSOU de l’incivisme fiscal : les entreprises du CAC 40 gagnantes !

Nous avons eu le grand honneur de remettre le trophée non pas à la présidente du MEDEF Laurence Parisot, en déplacement ce jour-là à Orléans pour faire la pub de son dernier livre, et malheureusement trop fatiguée par ses nombreux rendez-vous de la journée, mais par une représentante du MEDEF local.

A noter que le trophée est une œuvre artisanale ET UNIQUE constituée par la talentueuse équipe réunie autour d’Attac 45. Gloire à eux !

Bien entendu, cette cérémonie a été accompagnée d’une distribution de plusieurs centaines de tracts expliquant nos revendications face aux grosses entreprises qui défiscalisent. Voir le document ci-dessous :

L’affichette-tract.

Les syndicats (FSU, Solidaires, CGT), avec qui nous avions coordonné notre action, en ont profité pour remettre des revendications toujours bonnes à entendre !

(cliquer sur les photos pour les agrandir)

Le voici, le fier trophée, campant sur son magot avec l’air accueillant !

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Pour arriver au lieu de la remise du trophée, il a bien fallu l’amener, aussi discrètement que possible.

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Ca ne se voit pas, mais nous approchons du comité d’accueil de Laurence, déjà bien fourni...

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Ah, on y est, on va enfin rejoindre le cortège et mettre un peu de révérence dans toute cette contestation !

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Portrait en pied.

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Portrait panoramique.

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Le trophée (biface !) attend patiemment de pouvoir jouer son rôle...

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Nous l’approchons de l’entrée (assez bien gardée), afin de déposer notre requête : on a un prix à remettre !

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Ah tiens, on est pas reçus sur le champ, quelle déception, on nous demande d’attendre... Pas grave, on a le temps !

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On rapproche quand même le trophée de l’entrée, des fois que ça leur donne envie de le laisser entrer !

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Inutile de dire qu’on en profite pour délivrer un autre son de cloche aux heureux invités de cette petite soirée...

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Petit effet de miroir : ici, on voit bien qui a l’oeil sur qui.

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Education populaire, quand tu nous tiens... Bonne lecture à vous, et n’hésitez pas à nous faire un don !

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Ah, regardez bien, vous la voyez, Laurence, derrière la vitre, qui observe son lot avec envie ?... Non ? Bon, nous non plus.

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Pendant ce temps, l’intersyndicale fait un point sur ses revendications (qui sont aussi les nôtres, évidemment).

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RRRaaahhhh, c’est pas faute d’avoir attendu (et insisté) : le MEDEF arrive tout sourire pour voir de quoi qu’il s’agit exactement ! (Pourtant on avait prévenu par la presse, mais bon !)

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On présente le trophée et surtout on explique pour quelle raison on le remet : haro sur les multinationales qui refusent de payer des impôts !

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Nous exposons nos arguments, contre lesquels il n’y a pas grand-chose à opposer, de fait. Et le trophée est emmené à l’intérieur, avec promesse de le conserver précieusement dans le bureau. Ah oui, encore une promesse du patronat, on connaît !

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Le texte du tract :

ENTREPRISE : PLUS TU ES GROS, MOINS TU PAIES D’IMPÔT

Les entreprises françaises les plus importantes paient très peu d’impôt sur les sociétés : 8% en moyenne contre 34% pour les entreprises de moins de 30 salariés !

Plusieurs entreprises du CAC 40 réussissent même à ne pas payer d’impôts du tout : Total, Danone, Essilor, Saint-Gobain, Schneider, Suez Environnement, Arcelor Mittal… alors que EDF, GDF-Suez, Renault et France Télécom assurent à elles seules 40% du montant total : quatre entreprises dont l’Etat est actionnaire !

Au fait, où apprend-on tout ceci ? Dans le rapport parlementaire de juillet 2011 rédigé par Gilles Carrez, rapporteur général UMP du budget à l’Assemblée...

ABRACADABRA

Pour être justes, on ne peut pas parler de vol ni de malhonnêteté, ça serait de la diffamation ! En effet, il ne s’agit pas d’évasion fiscale : ces multinationales respectent une loi qui les favorise… elles l’utilisent à leur profit. Elles emploient des armées d’avocats fiscalistes qui effectuent des montages permettant de réduire leurs impôts de manière considérable – et donc d’enrichir d’autant plus grassement les actionnaires de ces entreprises. Comment ?

1) Par l’utilisation systématique des nombreuses niches fiscales : entre 2002 et 2010, 107 nouvelles niches ont été créées à destination des entreprises.

2) Par l’optimisation fiscale : on joue sur la différence d’imposition des différentes filiales, en fonction des endroits où elles sont domiciliées. Bien évidemment, il y a un grand intérêt à faire effectuer des opérations financières par des filiales situées dans des paradis fiscaux, où les profits sont peu ou pas taxés !

Parallèlement, notons que les entreprises du CAC 40 ont versé 37 milliards d’euros à leurs actionnaires en 2011. Et de même, les rémunérations des patrons du CAC 40 ont rebondi de 34% en 2011 (après trois années de baisse, quand même). Revenu moyen : 4,11 millions d’euros !

JUSTICE ET DEMOCRATIE !

Nous dénonçons l’incivisme fiscal de ces grandes entreprises qui refusent de se soumettre à l’impôt, qui refusent de participer à la solidarité nationale, et qui gavent impunément leurs actionnaires et leurs dirigeants.

En plein cœur d’une crise internationale sans précédent, et qui n’en finit pas d’aller vers le pire, nous revendiquons un impôt juste, condition même de la citoyenneté et de la démocratie dans notre pays.

Les impôts et tous les prélèvements ne disparaissent pas dans un trou noir ! Ils sont réinjectés dans l’économie sous forme de dépenses d’investissement, de fonctionnement des services publics, de subventions ou bien encore de transferts entre catégories sociales. Ils sont l’expression de la citoyenneté parce qu’ils permettent de financer l’action publique, de réduire les inégalités et de modifier certains comportements nuisibles à la société, comme la spéculation et la pollution.

À l’heure où tout le monde reconnaît la nécessité d’une régulation collective forte, où quantité de besoins sociaux, notamment d’éducation, de santé, de retraites, et de préservation écologique ne sont pas encore satisfaits, la société souffre d’impôts mal répartis. Un « big bang » fiscal est aujourd’hui nécessaire en France, en Europe et dans le monde entier : une fiscalité résolument progressive, incluant des taxes internationales, donnera un outil efficace au service du bien commun.

Signataires : Attac 45, FSU, Solidaires, Parti Socialiste Loiret, CADTM, & de nombreux citoyens…

station total

Pour en savoir plus :
 Grandes entreprises : encore une preuve de leurs pratiques d’évasion fiscale
 Jackpot pour les grands patrons
 "Les impôts, un outil de justice sociale", conférence audio de Vincent Drezet pour Attac 45.