La bataille de Grèce, un épisode d’une guerre mondiale prolongée

Un article de Gustave massiah

15 Août 2015

Les débats sur la crise grecque et sur la crise ouverte de l’Union Européenne ont suscité de très nombreux commentaires et de très nombreuses analyses. Ce débat va se prolonger d’autant que l’évolution, en Grèce et en Europe, est loin d’être achevée. Voici dix pistes de réflexions lapidaires sur le débat en cours.

1. La bataille de Grèce s’est terminée par une défaite de ceux qui refusaient les plans austéritaires.
Une défaite et une reddition pour Syriza qui avait défendu cette position. Une défaite qui va peser lourd, d’abord pour le peuple grec.
Cette bataille a donné lieu à une démonstration de force du pouvoir financier. Elle lui a permis de montrer sa puissance et sa capacité à humilier tous ceux qui lui résistent. C’est un avertissement pour tous ceux qui pensent pouvoir passer outre aux oukases.
Pour autant, la guerre n’est pas terminée, ni en Grèce, ni ailleurs. Que peut-on déjà apprendre de cette bataille.

2. La bataille de Grèce est un épisode d’une guerre mondiale prolongée.
Cette guerre a commencé avec la victoire du capitalisme financier et des politiques néolibérales, à la fin des années 70. La gestion de la crise de la dette, provoquée par les pouvoirs financiers et politiques, et les programmes d’ajustement structurels en ont été les vecteurs principaux. Les plans d’austérité en sont une des déclinaisons.
Il s’agit d’une offensive pour le rétablissement de l’hégémonie impérialiste par rapport aux succès de la révolution de la décolonisation. Elle a combiné les coups d’état économique et financier, les interventions militaires et de redoutables offensives idéologiques et culturelles.
Un militant africain écrivait récemment : « ce qui arrive à la Grèce est lamentable et dramatique pour le peuple grec ; peut-être que les européens comprendront un peu mieux ce que nous vivons depuis quarante ans ».
Ce n’est pas par hasard que le CADTM, Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde, qui lutte avec opiniâtreté depuis 1989, se retrouve en position centrale dans la lutte contre l’austérité à partir des outils forgés dans ces batailles, et notamment des comités d’audit citoyen des dettes. Rappelons qu’en 1989, la campagne « ça suffat comme ci ! » mettait en avant le mot d’ordre toujours actuel « Dette, apartheid, colonies, ça suffat comme ci ! »
3. Le rapport de forces écrasant a été déterminant dans cette bataille.

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