Migrations

La Commission « Migrations » a été créée suite à la publication du livre Pour une politique ouverte de l’immigration (Syllepse, 2009) dont la rédaction avait été élaborée collectivement par le groupe de travail « Migrations et mondialisation » créé à l’initiative du Conseil scientifique d’Attac.

Liste de travail de la commission « Migrations »

- Présentation de la commission : <https://france.attac.org/attac/les-...>
- Blog de la commission : <https://blogs.attac.org/commission-...>

Accord Union européenne – Turquie du 18 mars : l’UE achève le droit d’asile

Un texte de Gilles Lemeire d’ Attac France

Un reniement, des engagements illusoires, une politique égoïste à courte vue.

Après le 20 mars tous les migrants arrivés en Europe, notamment en Grèce venant de Syrie, seront renvoyés en Turquie en échange de subventions de l’UE à la Turquie pour un montant de 6 milliards d’euros, de la promesse d’exempter les citoyens turcs de visas pour l’Europe et de la promesse de rouvrir les négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.

Les demandeurs d’asile ont pu accéder en nombre à un État membre à l’automne 2015, sous l’influence de la chancelière allemande. L’Allemagne, peuplée de 80 millions d’habitants en 2015 en a accueilli 1,1 millions, la France, peuplée de 66 millions d’habitants en accueillant elle 79 000 !

Le reniement

Avec cet accord avec la Turquie, l’UE referme cette parenthèse pour revenir à une politique, qui au prétexte de " pays tiers sûr", " pays d’origine sûr", "accords de réadmission" …, méprise les droits fondamentaux et la convention de Genève sur les réfugiés.

Les dirigeants européens ferment les yeux sur les dérives autoritaires d’un Erdogan ayant relancé une guerre civile contre la population kurde, et usant de tous les moyens répressifs contre ses opposants (journalistes, universitaires, magistrats…). Aujourd’hui, la Turquie n’est un « pays sûr » ni pour ses ressortissants, ni pour les réfugiés. Mais l’UE est prête à tout pour qu’Erdogan contrôle les départs vers la Grèce, laisse patrouiller l’Otan, auxiliaire de surveillance des frontières européennes, dans ses eaux territoriales et reprenne sur son sol les exilés passés par la Turquie et expulsés de Grèce.

Des engagements illusoires

La Grèce n’a pas les moyens de surveiller ses frontières, Les forces de Frontex et de l’OTAN suffiront elles ? Il est probable que le nombre de drames en mer continuera. De plus la Grèce n’a pas les moyens d’étudier les demandes d’asile individuelles avec de plus le droit de recours que la Convention de Genève garantit à tout demandeur d’asile.

La Turquie ne bénéficiera de la suppression des visas d’ici juin 2016 (clause de l’accord) qu’en remplissant 72 conditions qui semblent impossibles à réaliser. La relance des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE apparaît n’être que poudre aux yeux les conditions de son adhésion restant inchangées et non remplies. 3 des 6 milliards d’euros promis sont conditionnés très strictement, les 3 autres correspondent à des engagements déjà faits précédemment.

Une politique égoïste à courte vue

Les raisons des migrations politiques, économiques et climatiques, souvent mêlées, ne font et ne feront que se multiplier au XXIème siècle. C’est la conséquence d’une mondialisation économique du capitalisme, de politiques impérialistes parfois militaires et de déstabilisations environnementales notamment climatiques.

Cette situation demande des réponses d’urgence immédiates en terme d’accueil et d’aides mais surtout des changements de politique dans tous les domaines favorisant les développements endogènes de toutes les régions du monde.

Attac réaffirme la liberté de circulation et d’installation ainsi que le droit de tout individu de vivre dignement et librement dans le pays de son choix et notamment dans son pays de naissance. Attac apporte son salut fraternel et son soutien à toutes les manifestations pour le droit des migrants.