Après la Résolution du 23 Décembre à l’ONU

On serait tenté de considérer cette résolution comme négligeable, tellement nombreuses et inefficaces se sont avérées les précédentes résolutions depuis près de 50 ans. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou n’a-t-il pas aussitôt fait savoir qu’Israël ne s’y conformera pas ? En outre, Donald Trump, le président élu des Etats-Unis, n’est-il pas intervenu la veille du scrutin pour tenter de la faire échouer ?

Néammoins elle est le signe d’une exaspération de la communauté internationale devant la surdité et l’arrogance du gouvernement israëlien. L’abstention des Etats-Unis au moment du vote est la conséquence de l’absence de tout résultat après des heures et des heures de discussion entre John Kerry et Benyamin Nétanyahou. Le 28 décembre, John Kerry, dans un discours de 70 minutes sur le conflit israëlo-palestinien, en a fait en quelque sorte son testament politique :

"Loin de l’habituelle retenue diplomatique, il a exposé dans le détail l’augmentation exponentielle de la colonisation. " Je ne pense pas que la majorité des gens en Israël, et certainement dans le monde, se rendent compte à quel point le processus est devenu large et systématique, a-t-il noté. Mais les faits parlent d’eux-mêmes. "
Le nombre de colons pour la seule Cisjordanie, sans compter Jerusalem-Est, a augmenté de 270 000 depuis les accords d’Oslo de 1994, a-t-il affirmé, dont 100 000 depuis 2009 et l’arrivée à la Maison Blanche de Barack Obama, qui avait fait du gel de la colonisation son premier objectif. Près de 90 000 colons vivent à l’est de la barrière de sécurité construite par les Israéliens et leur nombre a augmenté de 20 000 depuis 2009." (voir l’article du Monde du 30 Décembre ci-dessous)

Ce qui est en jeu est la possibilité même de la formation de 2 états. Compte tenu de la position de Donald Trump, seule l’Europe peut espérer faire évoluer la situation en ce sens. Aussi la campagne destinée à obtenir l’arrêt de l’association commerciale entre l’Europe et Israël doit être intensifiée ; une pétition est en ligne, sur le site de "trop, c’est trop". On peut consulter aussi un article récent de l’Humanité : « L’accord d’association avec l’UE, un moyen de pression sur Israël » dans l’Humanité du 26 décembre.

La campagne BDS se poursuit aussi ; "une mobilisation sans précédent en soutien au mouvement Boycott, Désengagement, Sanctions (BDS) a pris naissance le 10 décembre, à l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.Quelque deux cents juristes de pays européens ont signé un texte s’élevant contre les tentatives de plus en plus fréquentes visant à faire taire le mouvement BDS. Les juristes signataires affirment leur volonté de « défendre les droits des Palestiniens en menant la campagne BDS »

La conférence internationale annoncée par la France le 15 janvier 2017 parviendra-t-elle à faire avancer une solution ? C’est en tous cas l’occasion de faire pression sur les pays européens.