LES LÉGISLATEURS EN ESPAGNE DONNENT LEUR AVAL AU DROIT DE BOYCOTTER ISRAËL

5 juillet 2017

3 juillet – Ali Abunimah pour The Electronic Intifada

Les militants saluent cette décision des législateurs d’Espagne où ils reconnaissent que le mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions en faveur des droits des Palestiniens est protégé par les lois qui garantissent la liberté d’expression.

Le 27 juin, la Commission de coopération internationale du Congrès des députés, la Chambre basse d’Espagne, a adopté à l’unanimité une résolution demandant au gouvernement « de reconnaître et défendre le droit des militants des droits de l’homme, de Palestine, d’Israël et des autres pays, de prendre part à des activités légales et pacifiques protégées par le droit à la liberté d’expression et à la liberté de réunion, telle que promouvoir les campagnes de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) ».

Podemos, parti de gauche dont les législateurs ont proposé la motion, a déclaré que cette approbation signifie que le gouvernement « doit faire respecter ces droits et agir contre le harcèlement des militants, en Espagne et dans beaucoup d’autres pays, engagés dans des campagnes pacifiques, légales et légitimes contre la violation des droits humains en Palestine ».

Lutter contre la répression

Podemos relevait des incidents inquiétants de répression apparente de personnes impliquées dans la défense et l’information des droits des Palestiniens, tels que l’annulation d’une initiative en janvier, à l’Institut du monde arabe à Madrid, sur la résistance non violente palestinienne contre l’occupation et l’apartheid israéliens.

Les lobbys israéliens en Espagne ont porté plainte en pénal contre les militants individuels qui avaient appelé au boycott.

Ils ont aussi intenté des procès en justice pour s’opposer au nombre de plus en plus grand de municipalités espagnoles – la plus importante étant la ville de Barcelone – qui se sont déclarées libérées de l’apartheid israélien.

« C’est une victoire pour toutes celles et ceux qui agissent selon leur conscience en participant au mouvement BDS pour les droits de l’homme des Palestiniens », a déclaré Ana Sanchez, responsable des campagnes internationales avec le Comité national palestinien du BDS (BNC), en parlant de l’action des législateurs.

Sanchez ajoute que les campagnes BDS « continuent de se développer dans le monde » et que « les institutions des États en Europe, aux États-Unis et au-delà, confirment de plus en plus le droit de leurs citoyens à participer au mouvement BDS pour faire avancer l’accès des Palestiniens aux droits de l’homme ».

Le BNC a souligné que cette motion parlementaire « est la deuxième sur une courte période où les institutions de l’État espagnol affirment le droit au boycott ».

Fin avril, le ministre des Affaires étrangères, Alfonso Dastis, a écrit au sénateur Podemos, Pablo Bustinduy, que « le gouvernement respecte totalement les activités et les campagnes menées par la société civile dans le cadre de la liberté d’expression garantie dans notre système politique ».

En octobre dernier, l’Union européenne a déclaré que le plaidoyer BDS constitue une liberté d’expression et une liberté de réunion, qui sont protégées, dans l’ensemble des 28 États membres, conformément à la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

Précédemment, des États membres de l’UE, à savoir l’Irlande, les Pays-Bas et la Suède, avaient rejeté la pression d’Israël et de ses substituts et affirmé le droit de leurs citoyens à défendre le BDS, comme outil pour faire progresser les droits du peuple palestinien.
Défendre la liberté d’expression


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