Réformes du lycée, du bac et du post-bac : la Blitzkrieg !

Le gouvernement a adopté la stratégie de la guerre éclair sur tous les fronts y compris dans le domaine éducatif.

Les réformes de l’enseignement secondaire et supérieur auxquelles il faut ajouter celles de la formation professionnelle, sont solidaires. Tous les projets actuels (pour le bac, le lycée, la voie professionnelle et le post-bac... mais aussi le collège en 2016) s’inscrivent dans une même logique. Les grands axes qui se dégagent de cet ensemble de réformes sont en effet :
 l’orientation précoce (le « choix » d’un « parcours » « personnalisé »...) pour tous et toutes ;
 un second degré divisé en une « école du socle » jusqu’au collège d’une part et un « continuum bac-3/+3 d’autre part ;
 l’apprentissage comme modèle dominant pour un enseignement professionnel confié aux branches professionnelles (ce contre quoi les Régions commencent a s’élever...) ;
 la sélection généralisée à l’entrée dans l’enseignement supérieur sur la base de compétences scolaires mais aussi extra-scolaires (soft skills).

Plan Étudiants, les logiques du tri

Le projet de loi relatif à « l’orientation et à la réussite des étudiants » n’est toujours pas voté (adopté par les députés en décembre, il sera soumis aux sénateurs en février ou mars) mais le plan étudiants qui en découle est d’ores et déjà mis en œuvre. Les attendus pour chaque formation de l’enseignement supérieur devaient être remontés pour le 17 janvier (faute d’attendus, des milliers de formations ne figurent pas encore sur plate-forme ouverte depuis le 15 janvier). La mission s’avère d’autant plus impossible que, localement, les désaccords sont nombreux. Les motions émanant de différentes universités se multiplient en dénonçant l’arbitraire et la bureaucratisation de la proceédure. Dans le même temps, la boite de pandore de la sélection est ouverte et certains rivalisent d’imagination pour multiplier les obstacles a l’entrée de l’universiteé : stages linguistiques, lettres de recommandation, de motivation, engagements divers et variés au sein d’associations, engagements sportifs, BAFA, validation de MOOC... Les attendus se transforment en obstacles parfois infranchissables pour le commun des bacheliers.
Les enseignants de lycée risquent de devenir malgré eux les artisans de cet écrémage via les conseils de classe du second trimestre et les avis portés sur la fiche avenir. Engagement, motivation, capacité a réussir dans chacune des formations demandées, l’eévaluation du dossier de candidature valorise l’extra-scolaire et surtout se veut preédictif sur le devenir de l’éleève.
Au final, beaucoup de lycéens risquent de se trouver sans proposition après de longues semaines d’attente. La commission d’accès a l’enseignement supeérieur, preésidé par le recteur de reégion, aura pour mission de proposer des formations en fonction du profil des candidats et dans un périmètre gé ographique bien plus large qu’auparavant. On peut parier que les bacheliers les plus socialement défavorisés seront bien en difficulté pour accepter des affectations à la fois tardives, hors vœux et lointaines. Les ministères pourront toujours se targuer du fait que « tous les bacheliers qui le souhaitent » sont affectés mais ce ne sera pas forceément dans la formation souhaitée et probablement au prix de nombreuses deéfections. Visiblement, les ministeères tablent sur l’anneée de césure qui serait proposée comme choix ultime, en attente de mieux l’anneée suivante...

Le lycée, antichambre de la sélection