Matthias Fekl : "Le Parlement français aura le dernier mot"

PROPOS RECUEILLIS PAR BRUNO RIETH

Opacité des négociations, position trouble de l’exécutif français, souveraineté des États mise à mal, démocratie bafouée par les tribunaux d’arbitrage... Matthias Fekl, secrétaire d’État au Commerce extérieur, a accepté de répondre, de front, aux questions de "Marianne" sur le très décrié traité transatlantique de libre-échange. Entretien.

Marianne :

Le 17 septembre dernier vous annonciez devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée que « l’une de [vos] toutes premières décisions a été d’écrire à la Commission européenne, au nom de la France » afin « de faire toute la transparence sur les mandats de négociations » devant conduire au fameux et controversé traité transatlantique. Vous ajoutiez : « Il ne peut plus y avoir de mandat secret de négociation ». L’ambition est louable, mais le mandat de négociation a déjà été révélé par la presse…

Matthias Fekl :

Ma première décision en tant que secrétaire d’Etat auprès de Laurent Fabius a été, vous l’avez dit, de relayer la demande de la France, avec beaucoup d’insistance, sur la transparence des mandats. Nous avons obtenu gain de cause début octobre. Bien sûr, demander la publication d’un mandat qui avait déjà fuité dans la presse, ça peut ne pas sembler révolutionnaire. Il n’empêche, c’est la première fois que les instances communautaires actent cette décision-là qui crée clairement un précèdent. C’est une décision forte. Le gouvernement français a été le premier à demander cette transparence. Et ce n’est qu’un début. Evidemment, je ne pense pas que tout s’arrête maintenant que le mandat a été officiellement publié. Je m’attèle à construire un vrai agenda sur la transparence.

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