Communiqué d’Attac Rennes sur le référendum du 29 mai

mardi 12 juillet 2005, par Math P

Ainsi, malgré le formidable matraquage médiatique du « OUI », les électrices
et électeurs français ont décidé très nettement de rejeter le traité
constitutionnel soumis au référendum du 29 mai.

C’est la première fois dans un scrutin concernant l’Europe que le taux des
abstentions s’établit à un niveau aussi bas, et ATTAC-Rennes s’en félicite
en voyant là une volonté très nette de la part de nos concitoyens de prendre
en main les questions qui les concernent, tant au niveau politique que sur
leur lieu de travail. Ce non est d’abord celui du « peuple de gauche » face
au oui des partis gouvernementaux. Il signifie que les citoyens veulent être
écoutés des politiques, qu’ils veulent prendre toute leur place dans la
construction de l’Europe et pas simplement approuver le résultat de
négociations intergouvernementales opaques et antidémocratiques.

Cette décision populaire est claire et sans ambiguïté, elle n’annonce ni
chaos ni coup d’arrêt à la construction européenne ; en revanche, elle
témoigne d’une double exigence :

- le refus d’une confiscation de cette construction
européenne par les élites politiques et technocratiques, ainsi que le refus d’un fonctionnement opaque et antidémocratique des institutions de l’Union.

- le rejet de l’option ultralibérale et de ses
conséquences sociales désastreuses : chômage, démantèlement des services publics, régression des niveaux de vie, remise en cause des systèmes de protection sociale et des retraites.

Aujourd’hui, il apparaît que le clivage ne s’est pas exprimé selon l’opposition
droite/gauche classique mais bien selon l’opposition
libéralisme/anti-libéralisme qui traduit l’exaspération du monde du travail
à l’égard des détenteurs du pouvoir économique et des hommes politiques qui
les servent.

Le formidable débat populaire qui s’est instauré à l’occasion de ce
référendum est porteur d’espérances pour esquisser une autre manière de
construire l’Europe des peuples. Les centaines de collectifs unitaires qui
ont ouvré pour impulser et populariser ce débat démocratique, en permettant
l’expérimentation de l’action commune et démocratique ont révélé un
potentiel considérable pour une autre approche de l’action politique ; cela
aussi est à mettre au crédit de cette campagne.

L’exigence d’une nouvelle conception de la construction européenne passe par
la poursuite de ce débat, par son élargissement à toutes les forces engagées
dans le processus, à tous les citoyens de tous les pays de l’Union, et, pour
ce qui concerne ATTAC, nous nous emploierons dès demain à renforcer cette
dynamique avec le concours de nos amis d’ ATTAC d’Europe.

Le chantier de l’Europe sociale, de l’Europe des services publics, de la
relance des politiques industrielle, de la relance des innovations de la
technologie et du développement de l’emploi doit s’ouvrir avec l’ensemble
des citoyens ; le scrutin de ce jour n’est pas la fin d’une histoire mais
un point de départ !

ATTAC-Rennes, le 30 mai 2005

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